Un mouvement populaire est en train de changer la Chine. Mais une grande partie de ce mouvement se passe dans le monde entier.

Il y a plus d'une centaine de centres bénévoles en dehors de la Chine aidant à démissionner du Parti communiste chinois. Ils font partie du mouvement Tuidang: des gens démissionnant du PCC et de ses organismes affiliés.

C'est la partie la plus visible d'un mouvement qui pourrait bien déterminer l'avenir de la Chine.

Des stands d'information placés à un endroit stratégique, comme celui que l’on retrouve sur le chemin menant au Pic Victoria de Hong Kong, permettent aux touristes chinois  de Chine continentale de démissionner du PCC sur place.

Mme Liao, volontaire du mouvement Tuidang, a expliqué: «Lorsqu'ils voient ces panneaux, ils sont surpris. En plus, certains sont déjà conscients de ce qu'est vraiment le PCC. Donc, dès que nous leur expliquons, ils attendent juste que nous les aidions à démissionner du PCC».

Yi Rong est la Vice-présidente du Centre mondial des Démissions du PCC, une organisation bénévole basée aux États-Unis. Ce groupe affirme avoir reçu plus de 100 millions de déclarations de personnes démissionnant du PCC. Ces déclarations ont commencé en novembre 2004 après que la version en langue chinoise du journal The Epoch Times ait publié une série d'articles intitulée Les Neuf Commentaires sur le Parti communiste.

Yi Rong a précisé: «Ces données proviennent de nombreuses sources. Principalement du site web du journal The Epoch Times, mais il y a de nombreux autres moyens de participer».

«Par exemple, des bénévoles appellent les gens en Chine, un par un, pour les convaincre de démissionner». De plus, «Vous pouvez utiliser un nom d'emprunt ou un surnom et déposer votre déclaration sur un site web outre-mer et vous pouvez démissionner du PCC de cette façon», a-t-elle ajouté.

Mme Tao, bénévole du Mouvement Tuidang, a déclaré: «Quand ils acceptent, j'écris leur nom et lorsque j'ai quelques dizaines de noms, je demande à quelqu'un de les enregistrer sur la page Tuidang du site web de The Epoch Times. Je leur donne les numéros d'enregistrement et je garde une copie».

Yi Rong a expliqué: «À Flushing, nos bénévoles sur les cinq stands d'informations nous renvoient les formulaires avec les noms. Nous entrons ces noms sur l'ordinateur et attribuons un numéro d'enregistrement à chaque nom».

Ces stands d'information et ces groupes d'appels téléphoniques n'ont été fondés par aucun gouvernement, aucune entreprise ni aucun mécène. Ils ont été montés par des volontaires sans organisation centralisée. Ils se sont unis dans le même but: aider les gens à démissionner du PCC.

Qui sont ces bénévoles? La majorité d'entre eux pratiquent le Falun Gong, une méthode spirituelle chinoise. De très nombreuses personnes pratiquaient le Falun Gong en Chine après que la méthode y ait été enseignée publiquement en 1992. Mais le 20 juillet 1999, le régime communiste a interdit le Falun Gong et a commencé à persécuter les adhérents.

Il semble improbable que le Falun Gong soit à la base d'un mouvement politique, car les principes spirituels de la méthode sont clairement apolitiques, et un grand nombre de pratiquants, comme Chen Fengyu, ont soutenu le mouvement Tuidang pour réagir à la persécution en Chine.

Chen Fengyu est aujourd’hui bénévole dans un bureau new-yorkais du Centre mondial des Démissions du Parti communiste chinois. Il a expliqué que les pratiquants de Falun Gong ont d'abord essayé d'arrêter la persécution en faisant appel aux dirigeants communistes, mais la persécution n'a fait que s'intensifier.

«Mais au bout de plusieurs années, nous avons constaté qu'il ne servait à rien de faire appel, personne ne nous écoutait parce que le Parti communiste utilise la ruse, la cruauté et l'adversité. Il contrôle le peuple par la violence et les mensonges. Depuis 2004, après que les Neuf Commentaires aient très clairement dévoilé la nature du PCC, nous avons commencé à inviter plus de Chinois à quitter le PCC. La persécution ne s'arrêtera qu'une fois le PCC dissous», a-t-il ajouté.

Bien que la plupart des bénévoles soutenant le mouvement Tuidang soient des pratiquants de Falun Gong, les participants à la base ne le sont pas tous.

Car ce mouvement regroupe des personnes comme Gao Zhisheng, le célèbre avocat des droits de l'homme, Chen Yonglin, un ancien diplomate chinois ou encore Li Fengzhi, un ancien agent des Renseignements chinois. Tous ont renoncé publiquement à leurs liens avec le PCC.

Aujourd'hui, de nombreuses personnes qui ne pratiquent pas Falun Gong soutiennent aussi activement le mouvement Falun Gong.

Qiu Mingwei, ancien employé du Quotidien du Peuple, a déclaré: «J'appelle tous les membres du PCC en Chine à accomplir ce geste courageux. Seul ce geste peut accélérer l'avancée de la Chine vers la démocratie. Le mouvement Tuidang aime votre pays. Tracer une ligne entre vous et le Parti communiste, c'est sauver votre pays».

Xu Yi, activiste pour la démocratie, a dit: «J'ai envoyé ma propre déclaration de démission à tous ceux que je connaissais à l'Institut des langues de l'Académie chinoise des Sciences sociales. Même si nous n'avons rien fait de mal, si je reste membre du PCC, je lui donne de la force».

Wei Wang, autre activiste pour la démocratie, a ajouté: «La corruption et la dégénérescence du PCC, son mépris de la nature humaine et sa violence doivent être vus de tous. J'appelle tout le monde en Chine à se débarrasser du PCC, cette tumeur maligne, pour revenir à une Chine démocratique».

Le mouvement Tuidang, initié en réaction à une série d'articles dans un journal chinois, est aujourd'hui devenu un moyen pour les Chinois d'exprimer leurs espoirs pour l'avenir de la Chine.

NTD est partenaire du journal The Epoch Times qui a publié la série Les Neuf Commentaires, considérée comme le déclencheur du mouvement Tuidang. En 2005, NTD a créé une version vidéo des Neuf Commentaires et l'a diffusée en Chine par satellite, ainsi que dans le monde entier. Cela a sans doute eu un impact sur l'étendue du mouvement Tuidang.