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Prendre au moins une bonne décision

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, La Grande Époque
04.08.2011
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  • David Wosniak (Patrick Huard) parmi ses enfants(攝影: Jan Thijs 514 992 2316 / Jan Thijs 2010)

Starbuck

Un autre film d'été avec Patrick Huard… un grand succès au box-office vite oublié? Rassurons-nous, Starbuck n'est pas réalisé par Patrick Huard, mais par Ken Scott qui avait réuni Roy Dupuis et une brochette d'excellents acteurs d'hier et d'aujourd'hui pour donner Les Doigts croches en 2009.

Déjà contraint par de mauvais choix qu'il a commis dans le passé, David Wosniak (Patrick Huard) vient de recevoir la plus grosse tuile de sa vie : il est le géniteur de 533 enfants, et un grand nombre d’entre eux réclame son identité. Sans pouvoir résister, il décide de les rencontrer et de sauter sur cette occasion inouïe de faire le bien.

La métamorphose du personnage de David Wosniak, d'un homme quelconque en un père démesurément attentionné, impose à Huard une sincérité qu'il sait très bien rendre. Le scénario l'a nécessairement touché et son jeu s’en ressent. Il réussit à très bien incarner les «paumés sans défense». Malgré l'improbabilité du nombre d'enfants qu'il a pu avoir, David Wosniak reste un rôle dans lequel beaucoup pourront se retrouver dans un des deux extrêmes de sa personnalité.

Julie Le Breton n'est que de passage dans Starbuck. Son coup de vent ne vient en rien ajouter à l'œuvre de Ken Scott, à l'exception peut-être de ses yeux bleus qui viennent adoucir n'importe quelle scène où elle est présente.

Malgré leurs brèves apparitions, l'abondante progéniture de Wosniak, incarnée par des figurants pour la majorité, arrive à convaincre par leur intensité. Il s'agit d'un excellent bassin de futurs talents qui souhaiteraient sans doute vivre plus que quelques secondes dans le patrimoine du cinéma québécois.

Antoine Bertrand, qui joue le rôle de l’ami et de l'avocat de David Wosniak, est un des porte-voix de la situation critique dans laquelle se sentent coincés les nouveaux parents. Ce qu'il pense de la place des enfants à travers son envie désespérée de redevenir un adulte libre pique au vif. Julie Le Breton renchérit avec des réactions hostiles face à des jeunes qui passent devant elle en plein milieu d'un parc. Humour ou portrait d'une société de plus en plus à l'aise à exprimer ses aversions?

Ken Scott et son ancien acolyte du groupe d'humoristes Les Bizarroïdes, Martin Petit (coscénariste), ont veillé autant à offrir un film touchant que drôle. Starbuck est, par ce point, le film le plus près de La Grande Séduction (2003), écrit par Scott.

D'un humanisme réconfortant, on ne peut qu'admettre que les scénaristes ne se sont pas limités à une comédie fade, profitant de la brise de l'été. L'humour tombe à pic, alors que le drame sait tout aussi bien se manifester à l'instant propice. Qu'on parle de couple, de paternité, de sexualité, de famille ou de réputation, l’intensité et la proportion du drame et du comique créent un bon équilibre. Starbuck est une bonne occasion pour confirmer que Ken Scott a le «pouce cinématographique».

 

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