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Boules de poils dans la gorge

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, La Grande Époque
05.08.2011
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  • Hamish Linklater (gauche) et Miranda July (droite) (攝影: / 大紀元)

The Future

Les histoires comptant des chats sont innombrables et souvent fort discutables. Un peu moins nombreuses sont celles narrées par des chats. Est-ce impensable de croire que ce même animal puisse narrer un drame? Pour Miranda July, qui a écrit, dirigé et joué dans le film The Future, ce n'est qu'un aperçu du genre de fantaisie dont elle est capable. Il suffit de se souvenir de son premier long métrage Moi, toi et tous les autres qui a reçu en 2005 quatre statuettes au Festival de Cannes (dont la prestigieuse Caméra d’or) et un prix spécial du jury au Festival du film de Sundance. Destinée aux mérites, Miranda July a été acclamée pour The Future aux récentes éditions des festivals de Berlin et Sundance.

Un couple en plein dans la crise de la trentaine tente de s'en sortir et de minimiser les dégâts. L’adoption d’un chat perdu aura pour mission de les rendre conscients de ce que leur vie leur réserve. L’un commencera à être plus alerte aux petits détails que la vie apporte au gré du vent; l'autre décidera carrément de vivre une relation avec un amant, mais sans être très présente à ce qui se passe.

L'art de Miranda July, ici sous forme cinématographique, est un exfoliant pour l'esprit. Ses films bousculent tellement le paysage cinématographique qu’on aurait plaisir à la voir arriver avec un film au trois ans. La richesse de la cinéaste provient aussi de son expérience en tant qu'artiste et écrivaine. Son travail a été présenté au Musée d’art moderne, au Guggenheim et lors des deux biennales Whitney; ses fictions ont été publiées dans le Harper et le New Yorker.

The Future met sous la loupe des évènements du quotidien mais avec une perspective farfelue et qui brise les conventions. L'exploration est aussi au centre des préoccupations de July. Le traitement est substantiellement triste, beaucoup plus que son premier film. Quant à l'humour de July, il reste tout aussi présent, mais il se nourrit un peu plus du désespoir tout autant que de la candeur humaine. On y retrouve certains éléments surréalistes, de science-fiction, plus près de son style habituel que de Moi, toi et tous les autres. Elle continue avec tout autant de brio à approcher des situations fortes en émotions mais de manière rafraîchissante, presque spirituelle.

L'aspect un peu négatif de The Future est qu’il vient à lasser le spectateur par un manque de changement de rythme. Somme toute, chaque zone sinistrée du drame finit toujours par tourner à la poésie bien régénératrice.

Miranda July vous propose de lire votre avenir. Une chance de comprendre et d'apprécier le genre d'art que pratique July.

The Future en salle le 5 août au cinéma AMC Forum, en version originale anglaise.

 

 

 

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