Une dizaine d’éleveurs mongols ont dû être hospitalisés après s’être faits tabasser par les hommes de main chinois d’un homme d’affaires qui veut saisir leur terre. Une trentaine de têtes de bétail ont également été tués, rapporte le centre d’information sur les droits de l’homme en Mongolie du Sud.

Près d’un millier d’éleveurs s’étaient rassemblés à Bairin, en Mongolie Intérieure, pour protester contre la saisie de leurs terres d’élevage par un entrepreneur du nom du Sui. Leur rassemblement faisait suite au matraquage d’un éleveur, M. Baatar, le 18 juillet au matin. D’après le Centre d’information, des dizaines d’hommes de main étaient présents pour intimider les manifestants et ont tué du bétail avec des véhicules lourds et des bulldozers. Les éleveurs se sont alors interposés, donnant le point de départ à un pugilat en règle.

Les autorités communistes locales ont répondu en déployant 300 policiers anti-émeute pour réprimer la manifestation.  

Une lettre de pétition a été mise en ligne par les éleveurs pour expliquer leurs revendications: «Après la mort de M. Mergen, qui avait initié les manifestations du mois de mai, nous faisons face à nouveau à une situation dans laquelle les éleveurs mongols risquent leur vie pour défendre leurs terres».

«Nous sommes paupérisés et avons perdu nos terres en faveur des Chinois. On nous a privé de nos ressources naturelles, nos bêtes meurent, beaucoup d’entre nous sont devenus des mendiants sans domicile sur nos propres terres. On nous traite sans dignité, nous devons nous dresser pour défendre nos droits humains plutôt que de nous faire tuer en silence par l’armée chinoise.»

Le canton de Bairin compte plus de 80.000 Mongols, dont la plupart sont éleveurs. Certains dans la région appellent aujourd’hui à «un mouvement de résistance durable, ample, et non-violent» pour défendre leurs droits contre l’invasion chinoise.