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La générosité des grandes fortunes: ils sont prêts à payer plus d’impôts

Écrit par Lauren Smith, La Grande Époque
01.09.2011
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  • Geoffroy Roux de Bézieux, fondateur de The Phone House, patron de Virgin Mobile. (Staff: PIERRE VERDY / 2006 AFP)

Les déclarations de certains milliardaires sont une réponse pour réduire les déficits publics et faire face à la crise économique.

Le monde est décidément surprenant. Alors que le spectre de la récession et de la faillite financière plane sur les principales puissances occidentales, voici que certaines personnalités très fortunées plaident pour une plus forte imposition des riches. 

 

Ainsi, le 15 août, dans une tribune intitulée «Arrêtez de dorloter les super riches», l’Américain Warren Buffett, troisième fortune mondiale, déclarait au New York Times: «Mes amis milliardaires et moi-même avons trop longtemps été gâtés. Nous, les méga riches, continuons de bénéficier d’exemptions fiscales extraordinaires. Notre gouvernement doit s’atteler sérieusement au partage des bénéfices». Pour illustrer son propos, Warren Buffett n’hésitait pas à rappeler que son taux d’imposition par l’État fédéral américain représente 17,4% de ses revenus alors que celui des 20 personnes travaillant à ses côtés varie entre 33% et 44% !

  • Maurice Lévy, président du groupe mondial de communication Publicis, président de l’Association Française des Entreprises Privées, 238e fortune française au classement de Challenges. (Stringer: AFP / 2010 AFP)

Comme en écho de l’autre côté de l’Atlantique, le Français Maurice Lévy, président du directoire de Publicis, président de l’Association Française des Entreprises Privées et troisième patron le mieux payé en France, lui répond dès le 17 août dans Le Monde: «Il me paraît indispensable que l’effort de solidarité passe d’abord par ceux que le sort a préservé. Oui, une contribution des plus riches s’impose». On ne peut que saluer le courage de ces personnes osant proposer haut et fort ce sens de partage, alors que l’enrichissement seul était un dogme depuis plus de trente ans. 

Ces propos ont aussitôt été relayés en France par l’opposition et d’autres personnalités telles que Pierre Bergé, fondateur de la maison Yves Saint Laurent, ou Geoffroy Roux de Bézieux, le PDG de Virgin Mobile. Il faut en effet rappeler que grâce aux multiples niches fiscales à leur disposition, les personnes fortunées en France réussissent souvent à échapper à l’impôt et sont généralement moins imposés que le citoyen moyen.

Comme souvent, la Grande-Bretagne a pris les devants en Europe, en portant le taux maximum d'imposition de 40 à 50 % pour les revenus au-delà de 150.000 livres sterling.

Mais il faut parfois attendre d’avoir les pieds au-dessus du vide pour prendre des décisions allant à l’encontre des idées les plus tenaces. Par exemple, le dirigeant italien Silvio Berlusconi, également première fortune de la péninsule, a attendu la pression des marchés pour annoncer une augmentation d’imposition de 5% des revenus au-dessus de 90.000 euros, et de 10% des revenus dépassant 150.000 euros. Aux États-Unis, le débat fait rage entre Républicains et Démocrates, mais aucune décision n’est encore prise à ce sujet.     

En France, quelques députés UMP viennent de réclamer une hausse de l’impôt sur les revenus dépassant 1 million d’euros, mais le gouvernement, agrippé sur les nombreux cadeaux fiscaux accordés depuis 5 ans, se contente de passer un nouveau «coup de rabot fiscal» et, échéance présidentielle oblige, en profite pour mettre l’opposition dans l’embarras en proposant d’inscrire la «règle d’or» de 3% de déficit dans la Constitution. Pourra-t-il s’en tenir à ce simple maquillage ? Les marchés financiers ne tarderont pas à répondre, mais gageons qu’ils ne seront pas dupes.  

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.