Près de cinq mois après sa libération, l'avocat chinois des droits de l’homme Jiang Tianyong, a révélé la détention illégale et les tortures qu'il a subies pendant deux mois. Il n’a pas vu la lumière du jour pendant toute cette période et a été constamment soumis à des tortures physiques et mentales.

Les agents de sécurité chinois avaient emmené Jiang le 19 février 2011. Aucune information sur le lieu et les conditions de sa détention n'avait été publiées avant qu'il ne soit autorisé à rentrer chez lui, le 19 avril dernier. Jiang explique que durant cette détention inexpliquée, il a été battu, menacé et privé de sommeil pendant cinq jours. Il a également été soumis à ce que les autorités appellent «l’éducation de secours», une méthode de lavage de cerveau durant laquelle les interrogateurs ont à plusieurs reprises «éduqué» Jiang  pour qu’il se repente de ses soi-disant «erreurs».

Jiang Tianyong, avocat chinois des droits de l’homme, a précisé: «La douleur physique était indescriptible, mais la torture mentale était pire. J'étais enfermé, je n'ai reçu aucune nouvelle de l’extérieur, j'ai été gardé au même endroit et forcé à accepter tout ce qu'ils disaient. Mes pensées et mon esprit ont été découpés par petits bouts, jusqu'à les faire disparaître».

Comme de nombreux autres militants illégalement arrêtés par le régime chinois au début de cette année, Jiang a décidé de parler de son calvaire. Il veut dénoncer le régime communiste chinois, malgré la peur qu’ils ont instillée en lui.

Jiang Tianyong, avocat chinois des droits de l’homme, a déclaré: «Premièrement, je sens que je dois rendre cela public, parce c’est arrivé. Le régime doit comprendre qu’une fois qu'ils ont fait ça, cela va être rendu public. S’ils ne veulent pas que les gens le sachent, qu’ils arrêtent de faire de telles choses. Deuxièmement, j’ai besoin de dépasser cette peur, la peur doit être brisée».

Ce défenseur des droits de l’homme a aidé les malades du SIDA, les victimes du travail forcé, ainsi que les adhérents du Falun Gong, une pratique spirituelle persécutée.

Depuis sa libération, les autorités ont continué à surveiller Jiang. L'avocat des droits de l’homme déclare qu’il s’inquiète du fait que le régime chinois cherche aujourd'hui à légaliser ces détentions extrajudiciaires, comme celle qu'il a endurée, par un projet d'amendement au code pénal chinois.

Pour avoir accès à cette information en video: http://fr.ntdtv.com/ntdtv_fra/actualite/2011-09-30/348526951799.html