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Un expert voit un côté positif au scandale Dechert

Écrit par Matthew Little, La Grande Époque
27.09.2011
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  • Photo du député conservateur, Bob Dechert, en compagnie de la journaliste de Xinhua, Shi Rong(攝影: unknown / 大紀元)

OTTAWA – La semaine dernière, des journalistes ont fait le guet devant plusieurs entrées de l'édifice du Parlement afin de réussir à s'entretenir avec Bob Dechert, le député conservateur dont les courriels romantiques envoyés à une journaliste de l'agence de presse officielle chinoise ont soulevé des préoccupations en matière de sécurité nationale.

M. Dechert est difficile à rejoindre ces derniers jours, mais un chroniqueur du Hill Times, Tom Korski, a eu un coup de chance lorsque le député est arrivé au quai de chargement à l'arrière de l'édifice du Parlement et est entré par la porte arrière.

M. Korski lui a posé des questions sur la controverse, mais il a été avare de commentaires.

«Non», il n'a pas discuté de son voyage en Chine avec la journaliste de l'agence de presse officielle Xinhua et «non», il n'a pas discuté de son travail, a indiqué M. Dechert.

Tandis que le gouvernement soutient Bob Dechert en affirmant que le député n'a pas commis de faute dans sa relation avec la journaliste Shi Rong, la couverture médiatique de l'affaire s'est concentrée sur les autres tâches de l'agence de nouvelles, soit la collecte de renseignements et la propagande en faveur du régime.

L'opposition officielle a soulevé la possibilité que M. Dechert, le secrétaire parlementaire du ministre des Affaires étrangères, aurait pu transmettre des informations privilégiées à un possible agent de renseignements du régime chinois.

Paul Dewar, le critique du NPD en matière d'affaires étrangères, a déclaré que M. Dechert devrait quitter ses fonctions jusqu'à ce que la lumière soit faite sur l'affaire.

«C'est parce qu'il n'y a eu aucune vraie enquête. Il a offert ses excuses et c'est tout, et le gouvernement estime que c'est suffisant, mais nous ne croyons pas que ce soit suffisant», a-t-il commenté.

«Il ne faisait pas que communiquer avec n'importe qui – c'était une personne qui est journaliste avec un média officiel en Chine, et ceci soulève des inquiétudes, nous ne connaissons simplement pas tous les faits.»

M. Dewar veut connaître toute l'étendue des communications entre Bob Dechert et Shi Rong. «Y a-t-il d'autres choses qu'il a partagées avec cette journaliste?»

M. Dechert s'est défendu en disant que les courriels romantiques envoyés à Shi Rong, dans lesquels il lui professe son amour et lui dit qu'elle est belle, étaient flirteurs mais se limitaient à une amitié innocente. Le chef du Parti libéral, Bob Rae, a écarté la controverse et déclaré qu'il s'agissait d'une affaire personnelle.

M. Dewar a mentionné que la situation serait différente si M. Dechert avait envoyé des courriels flirteurs à la serveuse de son resto préféré plutôt qu'à une journaliste d'un média officiel chinois.

Des cadres supérieurs du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) et de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) ont indiqué à la chaîne CTV que bien que l'agence de nouvelles chinoise fonctionne comme un organe de renseignements et que Shi Rong était sur leur radar, Xinhua n'espionne pas les politiciens et se concentre plutôt sur un autre type d'espionnage (CTV n'a pas précisé).

J. Michael Cole, un ex-analyste du SCRS, a répondu dans un courriel qu'il était ravi d'entendre que le SCRS et la GRC s'étaient penchés sur l'affaire, mais qu'il n'était pas si convaincu qu'il y ait eu atteinte à la sécurité nationale.

«Nous ne devons pas oublier que cultiver une source est un processus de longue haleine; on ne recrute pas une source un lundi pour lui demander des informations confidentielles un mardi. Cela effraierait la source. Le recrutement implique un processus graduel», a-t-il écrit.

«Maintenant, ceci dit, le SCRS et la GRC semblent dire que Xinhua est impliquée dans un autre type d'espionnage que celui visant les politiciens. C’est leur évaluation et je suppose qu'ils ont les moyens d'arriver à cette conclusion.»

Toutefois, M. Cole a souligné que l'espionnage peut comprendre la tentative d'influencer les décisions politiques.

«Dans le cas de la Chine, ceci pourrait signifier les politiques d'Ottawa qui sont favorables à Pékin (par exemple, critiquer avec moins de vigueur son dossier accablant en matière de droits de la personne, ne pas exprimer de soutien à Taiwan, au Xinjiang ou au Tibet, aux dissidents chinois ou au Falun Gong).»

M. Cole a dit que Shi Rong aurait facilement pu mettre Bob Dechert dans une situation où il aurait été traité aux petits oignons par les responsables chinois, dans l'attente qu'il offre quelque chose en retour.

«Étant donné l'intention du premier ministre Harper d'améliorer et d’approfondir les relations avec Pékin, quelqu'un dans le poste de Dechert aurait pu être le parfait intermédiaire pour s'assurer que Pékin obtienne ce qu'elle veut dans le rapprochement.»

Mais il y a un aspect positif à toute cette affaire, a commenté M. Cole : le SCRS et la GRC ont confirmé ce que plusieurs soupçonnaient au sujet du rôle de Xinhua en matière de collecte de renseignements.

«Espérons maintenant que tous ceux qui sont impliqués dans les affaires relatives à la sécurité nationale, et ceci inclut le secteur privé, ont tiré une leçon de cet épisode. J'espère que cela incitera les fonctionnaires à être mieux informés, ce qui a peut-être fait défaut.»

Version originale : An Upside to the Dechert Scandal

 

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