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Politique d'embauche discriminatoire dans les Instituts Confucius

Écrit par Omid Ghoreishi, La Grande Époque
06.09.2011
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  • ard Fadden, le directeur du Service canadien du renseignement de sécurité(攝影: / 大紀元)

Les établissements canadiens ne sont pas au courant du mot d'ordre interdisant les pratiquants du Falun Gong

Il y a maintenant environ dix Instituts Confucius hébergés par des établissements d'enseignement au Canada. Toutefois, si vous désirez travailler pour une de ces écoles de langue à but non lucratif, et que vous pratiquez la méditation Falun Gong, n'y pensez pas.

En effet, un règlement publié sur le site de l'Institut Confucius, un organisme contrôlé et financé par le régime communiste chinois, stipule que les professeurs de chinois à l'étranger ne doivent avoir «aucun historique de participation [dans les activités du] Falun Gong», a appris Époque Times.

Lucy Zhou, porte-parole pour l'Association du Falun Gong à Ottawa, estime qu'il s'agit là de discrimination.

«Imposer ce règlement au sujet de qui peut enseigner dans ces Instituts Confucius, qui sont des organismes dans les universités canadiennes, constitue une forme de discrimination contre les pratiquants de Falun Gong», affirme Mme Zhou.

«C'est le prolongement de la persécution du Falun Gong au Canada à travers les Instituts Confucius, même dans les institutions et universités canadiennes, et c'est absolument inacceptable.»

Clive Ansley, avocat en Colombie-Britannique impliqué dans des causes constitutionnelles ou des causes concernant les droits de la personne et ayant pratiqué le droit en Chine pendant plusieurs années, est d'avis que le règlement entre en conflit avec «tous les codes des droits de la personne au Canada».

«C'est une violation de plus de la souveraineté du Canada par le Parti communiste chinois», condamne-t-il.

Selon M. Ansley, il était bien évident que le régime chinois chercherait à contrôler le programme et les politiques des instituts mais, dans ce cas, «c'est écrit noir sur blanc sur leur site web».

Barb Pollock, vice-présidente des relations externes à l'Université de Régina, qui a récemment décidé d'héberger un Institut Confucius, affirme ne pas être au courant du règlement selon lequel les pratiquants de Falun Gong ne peuvent y travailler.

«Ça ne fait pas partie de l'entente. Les conditions de notre entente concernent uniquement la liberté académique», explique-t-elle.

Néanmoins, Mme Pollock admet que les embauches sont effectuées par l'Institut et que l'Université ne fait que réviser les propositions d'embauches soumises par le siège social contrôlé par Pékin.

«Si les compétences sont appropriées pour nos étudiants, ce serait Hunan (l'université chinoise qui collabore avec l'Université de Régina concernant l'Institut) qui enverrait qui leur plaît. Ce qu'ils enseignent est ce qui nous concerne», ajoute-t-elle.

D'autres établissements canadiens ne semblaient également pas au courant de la politique d'embauche discriminatoire des Instituts Confucius, bien qu'elle soit affichée en anglais sur le site web du siège social. (www.chinese.cn/hanban_en/node_9806.htm)

Sandy Foster, directrice des programmes auprès d'Edmonton Public Schools (EPS), qui s'est associé avec l'Institut Confucius à Edmonton, affirme ne pas avoir entendu parler de la politique d'embauche et ne pas être en mesure de commenter. L'EPS reçoit à l'occasion des professeurs invités de l'Institut Confucius.

David Matas, avocat spécialiste des droits de la personne basé à Winnipeg, estime que «les établissements ont la responsabilité de s'assurer que le processus d'embauche n'est pas discriminatoire».

Étendre la puissance discrète

Les Instituts Confucius, avec leur siège social à Pékin et plus de 300 branches dans le monde, sont présentés comme un moyen de promouvoir la langue et la culture chinoises tout en favorisant les échanges éducatifs et culturels avec la Chine.

Toutefois, ils font aussi partie des efforts du régime chinois pour étendre sa puissance discrète à l'étranger, selon le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS).

Le patron du SCRS, Richard Fadden, a affirmé que les Instituts sont contrôlés par les missions diplomatiques chinoises et sont liés à d'autres efforts du régime visant à influencer la politique du Canada envers la Chine.

Lorsque les soldats chinois ont réprimé les Tibétains en 2008, un professeur de l'Institut Confucius à l'Université de Waterloo – un ex-journaliste de Xinhua, l'agence officielle du Parti communiste chinois (PCC) – a incité ses étudiants à condamner les reportages «anti-Chine» dans la presse occidentale, poussant un réseau de télévision canadien à offrir des excuses.

Li Changchun, le tsar de la propagande du PCC et le cinquième membre le plus élevé du Politburo, a qualifié les Instituts de «partie importante de l'appareil de propagande de la Chine à l'étranger».

Glenn Anthony May, professeur d'histoire à l'Université de l'Oregon, a écrit dans l'Asia Sentinel que les Instituts Confucius sont offerts aux établissements académiques «avec des conditions bien claires».

«Ne vous attendez pas à ce que les universités avec des Instituts organisent d'ici tôt une visite du dalaï-lama ou qu'elles préparent un symposium sur le massacre de la place Tiananmen de 1989», écrit-il.

Les efforts du régime chinois pour réprimer le Falun Gong ne datent pas d'hier. Les adeptes sont arrêtés arbitrairement, détenus, torturés et envoyés dans les camps de travail forcé sans la tenue d'un procès. De nombreux sont morts, selon des rapports d'organisations internationales.

Cependant, Mme Zhou est sidérée par le fait que les Instituts Confucius peuvent discriminer si ouvertement, alors que le Falun Gong est une croyance protégée par le Code des droits de la personne de l'Ontario, comme stipulé par la Commission ontarienne des droits de la personne. Selon elle, les établissements d'enseignement canadiens n'ont pas fait leurs devoirs.

 «Il ne devrait pas y avoir de discrimination contre des gens en raison de leur croyance», dit-elle.

L'Université du Manitoba a récemment décidé de ne pas héberger d'Institut Confucius sur son campus, et un professeur a indiqué aux médias qu'il s'inquiéterait de l'autonomie académique de l'université si elle accueillait un Institut. L'Université de Colombie-Britannique a également refusé d'en accueillir un.

Lorsque Angela Sheng, directrice de l'Institut Confucius à l'Université McMaster, a été jointe par téléphone, elle a indiqué qu'elle ne souhaitait pas discuter et elle a raccroché immédiatement. Le département des communications de l'université l'avait indiquée comme porte-parole de la question.

Yan Li, un ex-journaliste de Xinhua et maintenant directeur de l'Institut Confucius à l'Université de Waterloo, n'a pas répondu aux demandes de commenter.

Époque Times a aussi été incapable de joindre les points de contact dans d'autres établissements hébergeant un Institut Confucius : British Columbia Institute of Technology, Collège Dawson et le ministère de l'Éducation du Nouveau-Brunswick.

Mathieu Côté-Desjardins a contribué à ce reportage.

Version originale : Canadian Schools ‘Unaware’ of Beijing’s Discrimination in Confucius Institute Hires

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