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Fuir la Chine pour sauver un enfant «illégal»

Écrit par Jenny Liu, La Grande Époque
12.01.2012
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  • Mme Liu a fui la Chine(攝影: / 大紀元)

Des parents trouvent refuge à l'étranger pour échapper à la politique de l'enfant unique

Trois parents chinois partagent le même sort : ils ont fui la Chine pour éviter l'avortement forcé et autres représailles en raison d'une deuxième grossesse «illégale et hors plan».

La politique de l'enfant unique est en vigueur en Chine depuis une trentaine d'années. Toutes les grossesses «hors plan» – soit une deuxième grossesse, une grossesse chez une femme célibataire ou chez un couple de mineurs, par exemple – sont avortées de force si la femme refuse de s'y soumettre volontairement, à moins qu'elle soit en mesure de payer une amende considérable.

Selon Zhai Zhenwu, directeur de l'École de sociologie et de population de l'Université Renmin à Pékin, des 16 millions de naissances annuelles en Chine, moins de 1 % est «hors plan».

Certains couples qui désirent un deuxième enfant choisissent d'aller outre-mer pour donner naissance. Mais échapper aux autorités responsables de la planification familiale n'est pas une mince tâche.

La carrière d'une fonctionnaire en jeu

Mme Liu, de la province du Shandong, est allée à Los Angeles en septembre 2011 pour donner naissance à un deuxième enfant qu'elle aurait été obligée d'avorter en Chine.

Mme Liu a 36 ans et a déjà un fils. Elle et son mari sont des fonctionnaires. Avoir un deuxième enfant signifie payer une amende et perdre leurs emplois. En 2004, Mme Liu s'est fait avorter pour une grossesse imprévue. Au printemps dernier, elle est tombée enceinte à nouveau, mais cette fois elle a décidé de garder l'enfant.

Pour éviter que ses collègues découvrent sa grossesse et la dénoncent, elle avait au départ planifié de se cacher chez ses parents, prétendant qu'elle était inscrite à un programme d'étude à distance. Néanmoins, quelqu'un à son lieu de travail, une université, a tout de même rapporté sa grossesse à ses supérieurs.

«De nos jours, la politique de planification familiale en Chine est reliée à la performance des responsables gouvernementaux. Un superviseur local peut oublier toute promotion si la politique de planification familiale n'est pas bien appliquée dans sa juridiction. Ma grossesse est devenue un outil dans une lutte de pouvoir entre certains fonctionnaires, c'est pourquoi quelqu'un a rapporté ma grossesse à des responsables de rang supérieur», a expliqué Mme Liu à Époque Times.

Mme Liu affirme aussi que l'administration locale a publié un avis indiquant que les informateurs allaient être récompensés.

Puisque la carrière de six ou sept fonctionnaires était en jeu, le président de l'établissement, le vice-président ainsi que le directeur de la planification familiale ont tenté à plusieurs reprises de persuader Mme Liu de se faire avorter, raconte-t-elle.

Le jour avant de fuir la Chine, les responsables sont allés chez sa mère pour la voir. Afin de paraître plus mince et pas enceinte, elle a attaché une ceinture autour de sa taille avant de les rencontrer.

«Ils m'ont demandé de signer une déclaration pour garantir que je n'étais pas enceinte et que j'assumerais toute la responsabilité des conséquences si je l'étais.»

M. et Mme Liu croyaient au départ que le pire qui pourrait leur arriver serait de devoir payer une amende ou de perdre leurs emplois. Ils se sont plus tard rendu compte que l'eau courante, l'électricité et le chauffage ont été coupés dans leur appartement. Mme Liu a également perdu son espace de stationnement et le couple a réalisé qu'il pourrait même perdre leur logement.

Afin que le mari puisse conserver son emploi, le couple a même songé au divorce en dernier recours, car si leur appartement était confisqué, ils ne seraient pas en mesure d'en obtenir un autre, même en dépensant toutes leurs économies.

Mme Liu a finalement été en mesure de venir aux États-Unis, utilisant le prétexte d'accompagner son fils pour ses études à l'étranger. Cela n'a pas empêché ses supérieurs de la harceler même après son départ.

 

«Ils ont même planifié l’envoi de quelqu'un pour “régler les comptes” avec moi, mais se sont désistés après avoir compris que cette démarche ne fonctionnerait pas aux États-Unis.»

Le 2 décembre 2011, Mme Liu a donné naissance à un bébé en santé à Los Angeles.

«Après avoir vu mon bébé, j’ai pensé que j'étais en mesure de tout abandonner», a-t-elle mentionné.

Au bord d'un effondrement psychologique

Mme Song vient de la ville de Dalian dans le nord-est de la Chine. Elle est tombée enceinte de son deuxième enfant alors qu'elle était dans la quarantaine. Elle aussi est allée à Los Angeles pour sauver son enfant.

«Avoir un enfant devrait être un évènement heureux, mais avant de quitter la Chine, j'étais au bord d'un effondrement psychologique», explique-t-elle.

Ses collègues n'avaient pas remarqué qu'elle était enceinte puisqu'elle avait toujours été un peu grassouillette, dit-elle. Elle a ensuite déménagé dans un autre endroit où les gens ne la connaissaient pas afin que personne ne la rapporte aux autorités.

Néanmoins, elle devait toujours faire attention lorsqu'elle sortait, raconte-t-elle.

«Je transportais toujours quelque chose dans mes mains ou bien je me penchais vers l'avant en marchant afin de camoufler mon ventre.»

Mme Song dit avoir pu quitter la Chine par l'entremise d'un programme d'étude à l'étranger relié à son travail.

Mes enfants peuvent grandir en santé

M. Fang était auparavant un cadre d'une grande entreprise dans la province du Shanxi. Avec un salaire mensuel de près de 20 000 yuans (3200 $), son revenu était plus élevé que celui d'une famille chinoise aisée. Mais après avoir appris que la naissance d'un enfant «illégal» lui coûterait plus de 530 000 yuans (86 000 $) en amende et litige, il a décidé de quitter la Chine avec toute sa famille.

«Plutôt que de souffrir et d'éponger ces pertes financières, c'était mieux pour nous de partir pour les États-Unis», a-t-il dit.

Propriétaire d'une maison et d'une voiture, la vie était confortable en Chine, se rappelle M. Fang, mais il se sentait souvent mort à l'intérieur.

L'ajustement à leur nouvelle vie aux États-Unis a pris du temps, particulièrement l'apprentissage d'une nouvelle langue. «Mais l'air ici est frais et il y a un bon système d'éducation. Mes enfants peuvent grandir en santé. Je suis très content», a-t-il dit.

Selon des reportages des médias officiels en 2011, environ 13 millions d'avortements sont pratiqués en Chine annuellement, mais ces statistiques officielles n'incluent que les avortements pratiqués en milieu hospitalier.

Version originale : Chinese Parents Flee to America to Save their ‘Out-of-Plan’ Babies

 

 

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