Haiti, deux ans après

Écrit par Frédérique Privat, The Epoch Times
13.01.2012
  • u00ab Pleurs d’une femme en Haïti, le 12 janvier 2011, un an après le séisme qui a ravagé le pays ». (HECTOR RETAMAL/AFP/Getty Images)(Stringer: HECTOR RETAMAL / 2011 AFP)

Il y a 2 ans, le 12 janvier 2010, Haïti subissait un séisme de magnitude 7, qui la laissait meurtrie et dévastée. Plus d’un million et demi de personnes perdaient leur habitation, les écoles, églises, et même le Palais présidentiel s’étaient effondrés, laissant dans les décombres quelques 300 000 corps sans vie.

De nombreux pays se sont alors portés à son chevet, une immense chaîne de solidarité se créant de par le monde afin de récolter les dons, manne indispensable pour la reconstruction d’un pays déjà exsangue, en proie à la misère et à la faim, le plus pauvre des Amériques.

Qu’en est-il donc 2 ans plus tard? Le pays aura-t-il saisi cette opportunité d’être, par ce funeste événement, l’objet de tous les regards?

Nombre de célébrités  s’étaient rendues sur la terre haïtienne, souhaitant, à travers les flashs crépitants des journalistes, éveiller le monde à cette misère si proche de nos vies occidentales.

Depuis, on estime qu’un demi-million de Haïtiens vivent encore dans les rues, parqués parfois dans de camps insalubres où violences  de tous acabits côtoient maladies et privations. Ce sont les ONG qui tentent, avec parfois un zèle  exagéré (on se souvient des enfants illégalement «sortis» de Haïti),  de soulager ces maux quotidiens.

Plus de la moitié des décombres a enfin été déblayée, mais la reconstruction peine à démarrer, les dossiers, pourtant ficelés, ne quittent pas encore les tiroirs. Quant aux quelques milliards de dollars promis par les bailleurs de fond, il semblerait selon les Nations Unies, que la moitié ait déjà été déboursée, et qu’un milliard de dollars de la dette haïtienne ait été annulée. Mais cette aide internationale est pour l’instant peu arrivée aux mains des acteurs locaux: petites ONG présentes sur le terrain, gouvernement.

Alors tout reste à faire, surtout après un contexte politique tendu, des élections présidentielles tenues sous fond de  violences, suivie d’une longue période de transition, le tout couronné d’une importante épidémie de choléra qui aura fait plus de 6000 morts.

En attendant,  il faut se rendre au Nord de Port-au-Prince pour découvrir l’un des rares bâtiments  publics construits depuis  le séisme: un campus universitaire offert par la voisine Saint-Domingue et inaugurée par le nouveau président de la République, Michel Martelly.