La vie d’un adolescent de 15 ans, dans un village de la province chinoise du Yunnan, a pris un tour dramatique en septembre 2011. Le visage de Wu Wenyong a enflé et des tumeurs sont apparues sur son cou.

Selon le diagnostic, Wu Wenyong est atteint de deux types de cancer du thymus: une leucémie et un thymome.

Wu Wenyong est toujours hospitalisé, relié à trois tubes. Il a perdu tous ses cheveux après quatre séances de chimiothérapie. Son père n’a reçu aucune réponse au sujet de la maladie de son fils. Mais Wu Shuliang soupçonne les déchets de chrome déversés par une usine voisine.

Wu Shuliang, le père de Wenyong, a déclaré: «Lorsqu’il est tombé malade, nous ne savions pas ce qu'il avait. Notre terrain se trouve juste à côté d'une décharge de chrome. L’usine a même creusé une canalisation d'évacuation près de nos terres».

Les personnes vivant dans le parc industriel à la sortie de l’agglomération de Qujing se battent contre la pollution au chrome de leurs terres et de leur eau.

Selon les résidents locaux, les chauffeurs de l'entreprise technologique de Luliang ont déversé une montagne de déchets de chrome près de leur village.

Les habitants se sont plaints que leurs troupeaux mouraient et d'un taux inhabituellement élevé de cancers. Les appels auprès des autorités locales sont restés ignorés. Mais en 2011, un rapport a révélé que plus de 5.000 tonnes de chrome-6 s'étaient déversées dans la rivière Nanpan qui traverse la province.

Des groupes de protection de l'environnement ont découvert, dans l’eau, des niveaux de chrome près de 200 fois supérieurs au niveau autorisé. Le chrome 6, un cancérigène connu, peut causer la leucémie, le cancer du sein, de l’estomac et du foie.

En septembre 2011, les autorités locales avaient arrêté cinq personnes pour déversement illégal et demandé à l’usine de stopper sa production de chrome.

Pendant ce temps, le père de Wu Wenyong se bat pour payer les soins médicaux de son fils.

Des avocats et des groupes de défense de l'environnement ont engagé une action en justice au nom des habitants.

L'affaire devrait être jugée le 23 janvier 2012. Selon un militant de Greenpeace, cette action en justice fera jurisprudence dans ce domaine. C’est la première fois qu’une organisation civile de protection de l'environnement est reconnue comme plaignant dans une affaire de service public.

Ma Tianjie, militant de Greenpeace, suppute: «Cela veut dire qu'à l'avenir, si des cas similaires se produisent, les organisations de protection de l'environnement ou des groupes civils pourront représenter ceux qui n’ont pas les moyens de se faire entendre et qui cherchent à obtenir justice dans le système judiciaire actuel».

Le groupe a demandé une compensation financière de 1,3 million d'euros.

Pour avoir accès à cette information en video: http://fr.ntdtv.com/ntdtv_fra/actualite/2012-01-20/985340005293.html