L'ex-homme fort du Libéria, Charles Taylor – le premier dirigeant africain à subir un procès pour crimes de guerre – entretenait une relation étroite avec la CIA, selon un article publié par le Boston Globe le 18 janvier 2012.

Le quotidien a obtenu cette information par l'entremise d'une requête en vertu de la loi américaine sur l'accès à l'information effectuée auprès de la Defense Intelligence Agency (DIA – renseignement militaire). Cette dernière a indiqué que ses agents et ceux de la CIA avaient travaillé avec Taylor au début des années 1980.

La DIA n'a toutefois pas révélé beaucoup de détails quant à sa relation avec le dictateur, soulevant une menace potentielle à la sécurité nationale.

«La réponse du Pentagone au Globe affirme que les détails du rôle de Taylor pour le compte des agences de renseignements se retrouvent dans des dizaines de rapports secrets, au moins 48 documents distincts, s'étalant sur plusieurs décennies», écrit le Globe.

Le quotidien ajoute que «la durée exacte et l'étendue de la relation demeurent cachées».

Selon la BBC, il s'agit de la première confirmation officielle que Charles Taylor avait des liens avec le renseignement américain. En 2009, durant son procès, Taylor avait déclaré que des agents américains l'avaient aidé à s'évader d'une prison à sécurité maximale lorsqu'il habitait à Boston.

Charles Taylor est en attente de la décision dans son procès pour crimes de guerre à La Haye. Onze chefs d'accusation de crimes contre l'humanité et crimes de guerre pèsent contre lui pour le soutien allégué qu'il a apporté au Front révolutionnaire uni (FRU) au Sierra Leone qui, en retour, fournissait Taylor en diamants de sang.

Le FRU, qui utilisait des enfants soldats, a livré un combat aux forces gouvernementales durant onze années, résultant en des dizaines de milliers de morts. Taylor a plaidé non coupable aux accusations.

Version originale : Report: Charles Taylor Had Ties to CIA