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La Dame de Fer et ses vertus musclées

Écrit par Pat Murphy, The Epoch Times
25.01.2012
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  • L’ancienne Premier ministre britannique Margaret Tatcher salue la presse à son domicile de Londres en Angleterre le 1er novembre 2010. (攝影: / 大紀元)

Tatcher et le tatchérisme étaient-ils nécessaires?

Si les premières réactions sont significatives, le nouveau film biographique sur Margaret Tatcher, intitulé La Dame de Fer (The Iron Lady) devrait décevoir, voire exaspérer, un  nombre considérable de personnes. Certains admirateurs sont irrités par la narration ponctuée de retours dans le passé, en prenant comme point de départ son état d'esprit actuellement diminué. Plus prolixes encore, ses détracteurs s’irritent du refus apparent du film de condamner la politique de l’ancienne Premier ministre britannique, comme si la performance de Meryl Streep dans le rôle principal pouvait attirer une quelconque sympathie pour la «sorcière».

    

Les «vertus musclées» de Margaret Tatcher

Pour de nombreux critiques, le tatchérisme n’a été qu'une théorie économique cruelle et erronée. À contre-courant de cette position, l'universitaire Robin Letwin tente de faire valoir son point de vue. Pour elle, le tatchérisme voulait réellement soutenir des «vertus musclées».

Pour elle, ces vertus décrivent principalement les traits moraux qu'une personne devrait avoir, «droiture, autonomie, énergie, esprit d’aventure, indépendance d’esprit, loyauté envers ses amis et solidité face aux ennemis.»

Dans le contexte spécifique de l'Angleterre de la fin du XXe siècle, le tatchérisme pensait que ces vertus musclées avaient été négligées au profit de vertus plus douces encourageant bonté, humilité, sympathie, ...

Selon Letwin, les tatchéristes voulaient également paraître durs pour contrer ce qu'ils considéraient comme la rhétorique à «séduction pâteuse» du socialisme et du libéralisme. Cette rhétorique pouvait d’après eux «suggérer que tout le monde soit d'une certaine façon malade ou handicapé et décourager, voire rendre apathiques les gens capables de se tenir sur leurs pieds.»

Cette vision politique responsabilisante a reçu un soutien substantiel du public. Entre 1979 et 1987, Margaret Tatcher a mené trois gouvernements majoritaires successifs, remportant les élections parlementaires avec 42 à 44% des voix.

Dans ce processus, Tatcher se délectait d'attiser les tensions. Elle aimait faire front, dominer, provoquer et était rude, têtue et triomphaliste. Plus qu'une main de fer dans un gant de velours, c'était une main de fer sans gant qui souhaitait tout contrôler.

Avant la fin des années 1970, la sagesse conventionnelle aurait écarté l'idée qu'une personne aussi rude puisse s'élever jusqu'au sommet de la politique anglaise. Le fait qu'elle y soit arrivée peut être attribué à l'exaspération accumulée face à l’inertie de ce qui sera plus tard appelé le «syndrome britannique».

En résumé, ce «syndrome» présentait plusieurs caractéristiques: un modèle de vie déclinant en comparaison de celui des autres pays d'Europe occidentale, une industrie inefficace survivant grâce aux subsides de l'État, un militantisme syndical caractérisé par des grèves envahissantes et une aptitude prouvée à donner des ordres et si nécessaire à destituer le gouvernement du jour, des taxes élevées, une inflation à deux chiffres et une criminalité à la hausse.

Mais on peut toujours se demander si Tatcher et le tatchérisme étaient bien nécessaires. Y avait-il un autre moyen moins répulsif d'accomplir ce qui devait l'être?

Dans ce contexte, le gouvernement avait deux options: les travaillistes ou les conservateurs, qui depuis 1945 s’étaient partagés le pouvoir à tour de rôle.

Le handicap travailliste

En tant que premiers architectes de la structuration socio-économique d'après-guerre, les membres du parti travailliste se retrouvaient gênés de constater les conséquences inattendues de leur politique. Leur relation et leur dépendance, vis-à-vis des puissants syndicats britanniques, avaient de plus significativement limité les champs de leur actions.

Théoriquement, les conservateurs modérés auraient dû être mieux placés pour gagner le pouvoir. Suivant la «voie du milieu» d'Harold McMillan, leur approche était généralement conciliatrice et à la recherche d’un consensus pour le respect des politiques sociales et économiques. Les discours changèrent donc lorsque le conservateur Edward Heath arriva au pouvoir et devint Premier ministre en 1970 ; mais sur le fond.

Le «syndrome britannique» survécut donc jusqu’à ce que, pour le meilleur ou pour le pire, l'électorat exaspéré se tourne vers Thatcher. C'est une leçon à tirer pour les hommes politiques adeptes du consensus. Dans une situation où les problèmes sont graves et quand personne ne souhaite ou n'est capable d'agir, les vertus musclées séduisent les électeurs.

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