Les familles affectées par le scandale du lait contaminé en 2008 sont en colère. Les responsables de la Province du Hebei, démis de leurs fonctions après l’incident, ont été réintégrés ou promus à de nouveaux postes.

Les anciens maires adjoints de Shijiazhuang, où se situait le fabricant du lait contaminé à la mélamine, avaient été démis de leurs fonctions après que l’affaire ait été rendue publique. Aujourd'hui, Zhao Xinchao a repris ses fonctions de maire adjoint et son ancien collègue Zhang Fawang a été nommé président adjoint  de l'assemblée consultative de la municipalité.

Zhao Lianhai, un défenseur des victimes du lait contaminé, dont le fils fait partie des centaines de milliers d’enfants qui ont développé une maladie des reins à cause de la mélamine, est en colère du fait que les responsables de ce scandale soient réintégrés.

«Je veux exprimer ma colère, c’est inacceptable pour nous. Le scandale de la mélamine a eu un tel effet. Tous les fonctionnaires de Shijiazhuang et de la province du Hebei sont coupables. Ils ont étouffé l’affaire pendant 38 jours. Ainsi un grand nombre de ces responsables sont coupables. Ils ont failli à leurs devoirs», a-t-il déclaré.

Les médias chinois rapportaient la semaine dernière que Ji Chuntang, l’ancien maire de Shijiazhuang, avait été  promu au niveau provincial, après avoir été démis de ses fonctions suite au scandale. 

Selon Jiang Yalin, un autre parent affecté par ce scandale, ces réhabilitations soulignent l’impunité dont jouissent les fonctionnaires communistes.

«Peut-être parce que nous ne pouvons pas voter, ces réaffectations nous échappent, nous ne pouvons pas les empêcher. Nous sommes en colère parce qu’à notre niveau, nous ne comptons pas. Le système des responsabilités publiques en Chine semble garder les responsables hors du regard de l’opinion pendant un temps, comme s’ils étaient partis en vacances», a-t-il précisé.

Le scandale du lait contaminé à la mélamine a porté un coup à l’industrie laitière chinoise et ébranlé la confiance envers les conditions de sécurité alimentaire du pays. En dépit des promesses de dédommagements et d'aide aux soins, de nombreuses familles se sont retrouvées à payer seules les dépenses médicales pour les soins de leurs enfants.

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