À Shenzhen dans le sud de la Chine, cette nouvelle année du Dragon a mal commencé pour ce groupe de commerçants. Le centre commercial où se tenaient leurs magasins est en train d’être détruit. La démolition forcée a commencé très tôt le 23 janvier 2012, soit le premier jour de la nouvelle année lunaire.

Les trois étages du complexe ovale du quartier de Longgang ont abrité des centaines de commerces ces vingt dernières années. Selon les riverains, cela faisait longtemps qu’un promoteur avait un œil sur ce terrain intéressant. Les commerçants ont résisté aux tentatives de saisie du promoteur. Mais à la veille du Nouvel An, le promoteur a commencé la démolition. Les opérations ont été couvertes par le bruit des pétards. Les commerçants ont essayé d’arrêter les ouvriers mais ils ont été repoussés violemment. 

Mr. Yu, proche d'un commerçant blessé, a dit: «Il a été blessé par une dizaine de personnes qui l'ont frappé avec des barres de fer. Si personne n’était intervenu hier soir, ce n'est pas à l'hôpital qu'il serait aujourd'hui. Il a quand même été sérieusement battu. Il a des os cassés dans le corps et à la tête. Il est toujours sous surveillance médicale. Il semblerait qu’il ait une fracture du crâne».

Selon des témoins, un millier de policiers anti-émeute ont regardé la scène de démolition et de bastonnade sans intervenir. Certains policiers auraient même participé et frappé les commerçants.

Les autorités locales leur avaient promis que le centre commercial serait protégé pour les vingt ans à venir. Mais depuis la démolition, beaucoup se demandent jusqu'à quel point les autorités étaient impliquées.

M. Luo, un habitant de Shenzhen, a précisé: «Nous sommes clairs sur les implications de cet événement. Sans l’autorisation des autorités, le promoteur n’aurait jamais osé faire cela. De plus, les promoteurs ne sont pas humains, ils ne raisonnent pas avec nous. Ils font ce qu’ils veulent et ils pensent que c’est normal».

Les autorités de Longgang ont annoncé l'ouverture d'une enquête sur cette démolition et l'arrestation d'une personne. Mais les commerçants ont perdu leur gagne-pain et ils exigent que justice soit rendue. Mardi 24 janvier, un groupe de commerçants est descendu dans la rue. Ils portaient des vestes rouges sur lesquelles il était écrit: «Nous manifestons pour nos droits». Plusieurs ont été emmenés par la police, selon des témoins qui ont publiés des photos sur Internet.

Pour avoir accès à cette information en video: http://fr.ntdtv.com/ntdtv_fra/actualite/2012-01-30/492861748487.html