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Mine basse

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, La Grande Époque
28.01.2012
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  • Déménager de maison(攝影: / 大紀元)

L'or des autres 

Drame humain et injustice à dénoncer de toute urgence : c'est sur les bases d'une sensibilité humaine que le réalisateur Simon Plouffe a pu se dévouer à L'or des autres, un documentaire bouleversant sur les risques et les conséquences d'accepter l'exploitation de nos sous-sols.

Originaire du quartier minier de Rouyn-Noranda, Simon Plouffe signe son premier long métrage où il donne la parole aux citoyens de Malartic, en Abitibi-Témiscamingue. Sa connaissance de la région et du milieu minier est ce qu’il lui fallait pour concocter un film en réaction à un Québec de plus en plus séduit par les profits que peut lui apporter l’exploitation de ses ressources naturelles.

Pour quelques-unes des 3600 âmes de la communauté modeste des Malarticois, l'arrivée de l'entreprise minière Osisko est une bonne nouvelle. Toutefois, pour une foule d'habitants de la place, une mine à ciel ouvert en plein centre de leur ville est plutôt perçue comme une descente aux enfers à la fois personnelle et collective. Quelques personnes émergent du lot, déterminées à démontrer que la plus importante mine d'or au Canada est loin d'avoir patte blanche.

Le regard personnel de Simon Plouffe parvient à capter aisément l'attention générale. Les réactions aux impacts du passage de la compagnie Osisko utilisées par Plouffe divergent.

Cette variété des points de vue éloigne L'or des autres d’un documentaire unilatéral, même si le constat est majoritairement alarmant, non seulement pour cette ville, mais pour le Québec, voire pour tous ceux qui auront affaire à une compagnie minière.

L'or des autres vient toucher les cordes sensibles du spectateur. Neuf représentants, parlant au nom de bien des familles et personnes âgées de Malartic, exposent dans toute leur candeur leur propre perception de la réalité minière qui est déconcertante dans son inflexibilité et sa fermeture. Chaque individu apparaît équitablement à l'écran pour revenir au moment opportun, tout en laissant sa place pour un autre témoignage ou réflexion du moment. Avec une trame sonore presque absente, Simon Plouffe sait comment rendre hommage à l'âme dont dispose encore Malartic.

Plouffe crée une ambiance de nostalgie avec des plans diapositives, en plus de quelques clins d'œil d'archives. Ces séquences témoignent d’un grand respect pour la vie des interviewés qu'il a décidé de présenter au public.

   

Remarquable vision du jeune réalisateur avec une couverture d'ensemble de certains éléments passés, présents et même futurs des villes minières. Un clin d’œil éloquent qui ne laissera pas indifférents les Montréalais : le rassemblement populaire pour présenter la compagnie fictive RoyalOR qui aurait pu lancer les travaux en toute légalité sur le Mont-Royal à Montréal. On y retrouve ponctuellement des explications en quantité suffisante, entre autres, sur la dégradation des droits des citoyens et de l'ascension de ceux des compagnies minières avec les années.

Beaucoup de gens affectés par des projets de mines à ciel ouvert habitent le Québec, d'autres parties du Canada, le Mexique, le Honduras, le Chili, la Papouasie Nouvelle-Guinée, etc.

Rappelons l'intérêt des Chinois à vouloir construire un immense complexe minier au Nunavuk et de leur impatience à vouloir que le projet se mette en branle. Sachant que le cœur et la gestion du projet minier québécois d'Osisko sont à la dérive, que peut-on oser s'imaginer de la part d'une compagnie chinoise prête à brûler les étapes et qui ne connaît à peu près pas les législations ici? Nous le saurons d'ici 2016...

 

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