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Solide travail de Fiennes

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, La Grande Époque
29.01.2012
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  • Vanessa Redgrave (droite) interprète Volumnia(攝影: / 大紀元)

Coriolanus

L'opéra a développé un marché intéressant dans les salles de cinéma durant les dernières années. Quant au théâtre, les adaptations sont plutôt nombreuses, et ce, depuis des décennies. Plus récemment, il y a eu Carnage qui continue de connaître un bon succès. Il y a quelques semaines, le DVD du film The Tempest, tiré du répertoire shakespearien, devenait disponible à la location. Basé pourtant sur une œuvre d’un auteur prodigieux, le film s'est avéré un navet selon les critiques. Il était donc aventureux pour quiconque de choisir une autre œuvre de Shakespeare et de reproduire la même erreur. Heureusement,  les scripteurs des films Gladiator et The Last Samurai se sont joints à Ralph Fiennes afin de redonner toute la saveur shakespearienne en proposant au public Coriolanus.

À servir la ville de Rome comme l'a fait Gaius Marcius Coriolanus (Ralph Fiennes), on ne peut connaître de gloire sans grandes déceptions. Revenant aux luttes du passé contre Tullus Aufidius (Gerard Butler) et les Volsques, Marcius devra aussi confronter le peuple romain et ses faiblesses, revoir l'importance de la famille dans sa vie mais, surtout, repenser son allégeance envers sa patrie.

Digne de l’oeuvre de Coriolanus, le film de  Ralph Fiennes nous convainc qu'il est en pleine possession de ses talents. L'intensité de sa réalisation fait bien sentir le cri primal intemporel des couches sociales opposées, dépeintes par le dramaturge. Il arrive à surprendre avec des prises de vue et un montage faisant ressortir de manière éloquente l'animosité des deux personnages principaux, la rage de la foule et la furie de l'esprit que peut avoir un soldat en plein affrontement armé. Tout ça en donnant une grande interprétation comme acteur principal. Coriolanus est un film effréné très bien conçu. Il y a de quoi être estomaqué en apprenant qu'il s'agit de la première expérience de Fiennes comme réalisateur et qu'il s'est risqué à mettre en scène une pièce datant déjà de plus de deux siècles.

Comme acteur, Ralph Fiennes sait rendre à l’écran les vives et viscérales sensations qui ne peuvent qu’être suscitées par le théâtre généralement. Le lien à la fois antagonique et de dévotion qu'entretiennent les personnages de Gerard Butler et Ralph Fiennes fait littéralement trembler de vérité les lignes écrites par William Shakespeare.

Jessica Chastain (Take Shelter, The Debt, The Help) fait belle figure à la caméra de Fiennes sans pour autant vraiment ajouter de la profondeur à Coriolanus. Ce genre de rôle lui est familier, elle le fait bien.

Brian Cox (Long Kiss Goodnight, La Mémoire dans la peau, X-Men 2) a su dégotter un des plus beaux rôles de sa carrière jusqu'à présent avec le désarmant Menenius. Présence remarquée de James Nesbitt (The Way) tenant le rôle de Tribune Sicinius, un des avocats indomptables et responsables de bien des calamités dans Coriolanus.

Tout comme William Shakespeare, Fiennes honore la présence du personnage de Volumnia, mère de Gaius Marcius Coriolanus. Vanessa Redgrave, qui lui donne vie, respecte avec toute sa flamboyance et sa passion d'actrice ce rôle sur mesure de femme simultanément endurcie et sensible.

 

La plume lyrique de Shakespeare peut se révéler être fâcheusement inaccessible au niveau de la compréhension, même pour celui ou celle dont l'anglais est la langue maternelle. Les performances d'acteurs et la trame sonore font le film. Alors, rien de véritablement perdu, puisqu'on peut s'offrir de lire la pièce originale tranquillement par la suite.

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