Les États-Unis lèvent des restrictions sur les importations birmanes

Washington souhaite reconnaître les réformes effectuées et en encourager davantage

Écrit par Jack Phillips, Epoch Times
02.10.2012
  • Thein Sein, président de la Birmanie, s'est adressé à l'Assemblée générale des Nations Unies le 27 septembre 2012 à New York. (Stan Honda/AFP/Getty Images)

Les États-Unis ont poursuivi leur rapprochement avec la Birmanie la semaine dernière lorsque la secrétaire d'État, Hillary Clinton, a annoncé que son pays allait alléger les restrictions qui frappent les produits d'exportation birmans.

Mme Clinton a fait l'annonce alors qu'elle rencontrait le président birman, Thein Sein, à New York en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies.

«Vous et votre gouvernement avez continué le processus de réforme et nous sommes heureux de répondre avec des gestes spécifiques qui reconnaissent les efforts du gouvernement et qui encouragent d'autres réformes», a affirmé Mme Clinton le 26 septembre.

Depuis que la junte militaire a transféré le pouvoir à un gouvernement civil (soutenu par la junte) l'année dernière, la Birmanie a emprunté le chemin des réformes en libérant des centaines de prisonniers politiques, en permettant aux partis d'opposition de participer aux élections et en atténuant la censure des médias et d'Internet.

Un haut responsable américain a déclaré au magazine spécialisé The Irrawaddy, basé en Thaïlande, que les États-Unis avaient demandé à la Birmanie de rompre sa relation militaire avec la Corée du Nord. «Je crois que le président Thein Sein partage entièrement ce point de vue», a indiqué le haut responsable.

Aung San Suu Kyi, ainsi que d'autres membres de sa Ligue nationale pour la démocratie, a remporté une victoire facile lors des élections partielles tenues en avril dernier. Suu Kyi, lauréate du Nobel de la paix, et Thein Sein, un général haut placé au sein de l'ex-junte, ont exhorté Washington à atténuer les sanctions et restrictions sur le commerce afin d'aider à donner un nouveau souffle à l'économie du pays.

«En guise de reconnaissance du progrès continuel vers la réforme et en réponse aux requêtes du gouvernement et de l'opposition, les États-Unis font le prochain pas en normalisant notre relation commerciale», a déclaré Mme Clinton.

Les États-Unis vont maintenant «entamer le processus de levée des restrictions sur l'importation des produits birmans aux États-Unis», a-t-elle indiqué.

Thein Sein s'est déclaré reconnaissant de la décision américaine d'approfondir les liens avec la Birmanie. Il a toutefois reconnu que son pays devait accomplir plus de réformes.

Il a cité en exemple le récent conflit opposant bouddhistes et musulmans rohingyas dans l'État de Rakhine qui a causé des dizaines de morts, la destruction de centaines de maisons et le déplacement de dizaines de milliers de Rohingyas pour démontrer le genre de «problèmes malheureux et imprévus» qui peuvent encore survenir.

Il a indiqué que son gouvernement tentait de résoudre la crise.

«Ce problème ne peut être réglé du jour au lendemain», a-t-il déclaré dans son discours devant l'Assemblée générale, selon un communiqué de l'ONU.

«Il sera réglé en adoptant des mesures à court et à long terme qui tiennent compte des facteurs politiques, économiques et sociaux.»

Le gouvernement birman est également impliqué dans des conflits avec plusieurs groupes rebelles, notamment dans l'État de Kachin, où des centaines de civils retournent actuellement chez eux après avoir été forcés de fuir, selon The Irrawaddy.

L'ONG Freedom House indique dans son dernier rapport sur la liberté d'Internet dans le monde que la Birmanie a fait un pas en avant pour réduire la censure, mais elle n'est toujours pas libre et seulement une fraction de la population de 54 millions d'habitants utilise l'Internet.

D'autres organisations de défense des droits de la personne ont également indiqué que la Birmanie a encore fort à faire pour se réformer complètement.

Néanmoins, Thein Sein affirme que la Birmanie «entre dans une nouvelle ère», mentionnant qu'elle «laisse derrière un système de gouvernement autoritaire où les pouvoirs administratif, législatif et judiciaire sont centralisés».

«Nous avons été en mesure de mettre en place un gouvernement démocratique et un Parlement fort et visible», affirme-t-il.

Version anglaise : US to Ease Ban on Burmese Imports