Des villageois chinois en danger, signale Amnesty

Les autorités locales mènent une campagne de répression contre les signataires d'une pétition demandant la libération d'un pratiquant de Falun Gong

Écrit par Matthew Robertson, Epoch Times
30.10.2012
  • Li Lankui (droite) avec son fils avant son arrestation. Li est actuellement détenu dans un centre de lavage de cerveau, victime d'une opération de u00abnettoyage» contre les pratiquants de Falun Gong avant la visite d'un gouverneur américain dans la province du Hebei. (Minghui.org)

Des villageois d'une province chinoise à proximité de Pékin ont été arrêtés, détenus et torturés par les autorités locales après avoir tenté d'obtenir la libération d'un autre villageois persécuté pour sa pratique du Falun Gong.

 

Trois villageois ont été envoyés dans un camp de travail forcé (ces camps sont extrajudiciaires) et trois autres sont réprimandés dans le cadre du système judiciaire, selon Amnesty International qui se penche sur le cas et qui a émis une alerte d'action urgente.

Les problèmes ont commencé en juin dans le comté de Zhengding, province du Hebei, alors que le vice-président, Xi Jinping, et le gouverneur de l'État américain de l'Iowa, Terry Branstad, visitaient la province. Les autorités locales ont profité de l'occasion pour procéder au «nettoyage» des pratiquants de Falun Gong dans la région.

La persécution du Falun Gong a débuté en 1999 en Chine lorsque l'ex-dirigeant Jiang Zemin a commencé à craindre que la population chinoise préfère les enseignements moraux traditionnels du Falun Gong à la doctrine du Parti communiste.

Li Lankui, un pratiquant de Falun Gong et un homme apprécié dans le village de Donganfeng, comté de Zhengding, a été ciblé par la police durant l'opération policière plus tôt cette année.

Après l'arrestation de M. Li le 7 juin, les villageois sont intervenus en sa faveur, défiant les autorités en dépit des risques de représailles violentes. Ils ont recueilli 700 signatures – accompagnées de l'empreinte digitale des signataires apposée sur la cire rouge – auprès des villageois qui ont demandé aux autorités de ne pas persécuter leur ami.

Ils ont également envoyé une lettre au bureau de Terry Branstad en Iowa, lui demandant d'appuyer leur cause. Au mois d'août, son bureau a été contacté, mais il n'a pas voulu commenter l'affaire.

En guise de représailles, les forces de sécurité ont entrepris une campagne de longue haleine menant à plusieurs arrestations et à au moins un décès.

Amnesty a récemment souligné le cas de la détention arbitraire de Gao Suzhen et de son époux Zhang Tianqi, qui ont été arrêtés le 7 août. Une semaine plus tard, le villageois Jia Zhijiang a également été arrêté. Ces trois personnes ont été accusées «d'infractions criminelles», selon Amnesty, et elles sont détenues au Centre de détention du comté de Zhengding.

Le soir de son arrestation, Gao Suzhen a été envoyée à l'hôpital no 260 pour recevoir des soins d'urgence, indiquant qu'elle a probablement été torturée en détention à un tel point qu'elle était à l’article de la mort. Elle a ensuite été transférée à un groupe d'enquête spéciale, selon Amnesty, où elle a été «torturée davantage durant l'interrogatoire».

Les trois autres captifs sont Bai Suqin, Wang Yuexia et Yang Rongxia, qui ont aussi été arrêtés le 7 août et transférés le 29 août dans un camp de travail forcé à Shijiazhuang, une grande ville de la province du Hebei. Ils sont à la merci des gardes dans le camp et pourraient être torturés, signale Amnesty. Ils n'ont également pas le droit d'engager leurs propres avocats.

Jusqu'à maintenant, au moins 16 personnes ont été détenues dans la campagne de représailles contre les sympathisants de Li Lankui, selon Amnesty. Cette dernière affirme qu'une femme a été attachée à une chaise de fer pendant dix jours et torturée avec des matraques électriques, alors que la police cherchait à identifier qui a initié la pétition et qui a envoyé l'information à l'étranger.

Les six individus mentionnés ci-dessus sont toujours en détention, tandis que les dix autres ont été libérés, indique Amnesty.

Une lettre anonyme, vraisemblablement écrite par des pratiquants de Falun Gong de l'endroit, a été envoyée au bureau du procureur provincial du Hebei et à d'autres agences d'application de la loi, décrivant les actes commis par le sous-directeur du Bureau de la sécurité publique du comté de Zhengding, Gao Guo.

Gao Guo et d'autres individus ont «mis en place des chambres secrètes de torture, ont enchaîné des gens à des chaises pendant de longues périodes, les ont empêchés de dormir, les ont menacés, intimidés et passés sauvagement à tabac et ont même utilisé des matraques électriques à haut voltage pour les torturer. Ils ont utilisé la torture pour soutirer des confessions de citoyens innocents et pour obtenir des preuves par la violence, et ils ont commis des saccages dans le cadre de cet incident des 700 empreintes».

La lettre poursuit : «Ils ont causé d'immenses dommages physiques et psychologiques, terrifiant les membres de la famille et les proches. Nous appelons tous les dirigeants concernés et les agences judiciaires à enquêter sur cette affaire et à la traiter selon la loi pour protéger la justice!»

Version anglaise : Chinese Villagers May be Tortured for Trying to Rescue Friend, Amnesty Warns