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Images satellites et destructions massives à l’ouest de la Birmanie

Écrit par Jack Phillips, Epoch Times
30.10.2012
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  • Le 28 octobre dans le canton de Kyuk Phyu en Birmanie, des personnes attendant le bateau pour le camp de réfugiés Chaung Thae alors que de plus en plus nombreux sont ceux que les récentes violences entre bouddhistes de Rakhine et musulmans Rohingya obligent à l’exil. (Kaung Htet/Getty Images)

Les récentes violences communautaires entre bouddhistes et musulmans de l’État de Rakhine, à l’ouest de la Birmanie (aussi appelée Arakan) ont provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes; ces violences ont également, selon l’imagerie satellite d’un groupe de défense des droits de l’homme à New York, réduit en cendres des communautés entières.

Depuis la reprise des violences la semaine dernière, le gouvernement birman a déclaré que  2800 foyers avaient été rasés, 112 personnes avaient été tuées. Human Rights Watch (HRW) affirme que le gouvernement birman est susceptible de sous-évaluer ses estimations afin d’éviter les critiques (comme cela s’est vu par le passé). De ce fait l’association préfère se fier aux rapports des témoins sur place.

L’imagerie par satellite diffusée sur le site du groupe montre une destruction massive de maisons dans la région musulmane Rohingya de Kyuk Pyu où près de 811 structures ont été brûlées. Le 24 octobre un énorme incendie a ravagé tous ces foyers.

HRW signale que la violence va probablement aller croissant dans les prochains jours, à moins que le gouvernement birman n’intensifie efficacement la sécurité dans la région. Jeudi, le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a fait part de conclusions semblables.

«La Birmanie doit au plus vite assurer la sécurité des Rohingyas dans l’État d’Arakan, victimes d’attaques perverses», a déclaré Phil Robertson, de Human Rights Watch, ajoutant que «si les autorités ciblent pas les causes profondes de cette violence, celle-ci n’ira qu’en s’aggravant».

Ashok Nigam, le résident des Nations Unies et Coordonnateur humanitaire, a déclaré au Daily Telegraph dimanche que les estimations du gouvernement montrent que 22587 personnes ont été déplacées durant les affrontements de la semaine dernière et près de 4665 habitations ont été incendiées.

«Ces gens ont vu leurs maisons brûler, ils sont toujours dans la même localité.»

Il ajoute: «Ce sont principalement des musulmans qui ont été déplacés.»

Selon HRW, environ 75000 personnes, dont la plupart sont des Rohingya, ont déjà fui la région, et vivent dans des camps depuis le début des violences en juin, suite au viol, fin mai, d’une femme bouddhiste par des hommes musulmans Rohingya.

Des dizaines de milliers de musulmans Rohingya ont également traversé la frontière vers le Bangladesh vers des camps de réfugiés.

Human Rights Watch a déclaré que les forces de sécurité birmanes ne faisaient qu’attiser les violences. L’association a recensé les cas impliquant les forces de sécurité birmanes dans les exécutions extrajudiciaires, viols et arrestations massives des musulmans de l’ethnie Rohingya. HRW estime qu’environ 104000 personnes ont un «besoin urgent» de nourriture, de soins médicaux, de logements et autres...

«Déployer les forces de sécurité nécessaires pour rétablir l’ordre de manière impartiale et protéger les droits fondamentaux dans l’État d’Arakan est primordial, mais non suffisant», a déclaré Robertson.

«Les responsables du gouvernement birman et les leaders de l’opposition doivent condamner la violence et œuvrer pour des solutions durables face aux problèmes ethniques d’Arakan.»

Depuis un an et demi, la Birmanie s’est engagée sur la voie fragile de la réforme après des décennies de junte militaire et de ses lois.

Le gouvernement a libéré des centaines de prisonniers politiques, a levé la censure sur les médias,  a permis aux députés de l’opposition de se présenter aux élections parlementaires, mais dans plusieurs régions, y compris l’État de Kachin, les conflits armés se poursuivent.

Les pays occidentaux, dont les États-Unis, ont levé les sanctions sur ce pays autrefois isolé, ce qui lui donne l’occasion de poursuivre son ouverture au monde économique et politique; mais la récente flambée de violence met en évidence des tensions non résolues, des divisions sociales qui se maintiennent dans l’arrière-pays.

Le Rapporteur spécial  des Nations unies sur la situation des droits humains au Myanmar, Tomas Ojea Quintana, a déclaré que le pays doit apprendre à placer les droits de l’homme au premier plan, alors qu’il essaie de se réformer.

«Les considérations relatives aux droits de l’homme doivent orienter le processus de croissance économique, la réforme législative et le changement institutionnel, tout offrant des réponses à de graves problèmes  de liberté, notamment dans les États de Rakhine et Kachin,» a-t-il affirmé, selon un communiqué.

Version anglaise: Satellite Images Show Mass Destruction in Western Burma

 

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