USA: une lettre demande au Département d’État de révéler toutes les informations sur les prélèvements forcés d’organes en Chine

Écrit par Gary Feuerberg, Epoch Times
30.10.2012
  • Le 12 septembre, des témoins attestent à l’audience du Congrès sur u00ables prélèvements forcés d’organes sur les dissidents religieux et politiques par le Parti communiste chinois». (De gauche à droite) Ethan Gutmann, auteur de Losing to the New China; Charles Lee, médecin et pratiquant du Falun Gong qui a été emprisonné en Chine; Gabriel Danovitch, médecin et directeur médical du programme de transplantation de reins et de pancréas à l’école de médecine de David Geffen à UCLA; et Damon Noto, médecin représentant l’ONG Médecins contre les prélèvements forcés d’organes. Cette audience a été mentionnée dans la lettre des députés Andrews et Smith, demandant de cosigner la lettre adressée à Hilary Clinton, Secrétaire d’État. (Gary Feuerberg/Epoch Times)

WASHINGTON – A peu près un quart des membres de la Chambre des représentants des Etats-Unis ont cosigné la lettre demandant au Secrétaire d’ État de «divulguer toutes les informations» obtenues par le Département d’État «liées aux  atrocités des prélèvements d’organes en Chine».

Une lettre, intitulée Chers collègues, des membres du Congrès Robert E. Andrews et Christopher H. Smith demandant à leurs collègues de la Chambre des représentants de cosigner une lettre à Hilary Clinton constate que «des allégations très sérieuses indiquent des atrocités inimaginables» lors des prélèvements d’organes en Chine.

Messieurs Andrews et Smith font référence aux «témoignages concernant l’implication des hôpitaux et des médecins chinois dans la pratique de prélèvements forcés d’organes sur des prisonniers, qui incluraient des prélèvements d’organes sur des pratiquants du mouvement spirituel de Falun Gong, des Ouighours et des Chrétiens, alors qu’ils sont encore vivants».

La lettre à Madame Clinton demande en particulier la divulgation des documents concernant les prélèvements forcés d’organes que Wang Lijun, l’ancien chef de police, aurait pu transmettre lors de sa visite au consulat américain à Chengdu, dans la province du Sichuan le 6 février dernier.

«Si de telles preuves sont obtenues et révélées», souligne la lettre, «des mesures appropriées pourraient être prises pour arrêter ces atrocités abominables».

Le 3 octobre, à la clôture des signatures, 106 des 435 parlementaires de 33 États avaient signé la lettre adressée à Madame Clinton.

Le lendemain, lors d’une réunion à Fairfax, le Président Barack Obama a accepté une note l’informant du contenu de la lettre Chers collègues, a annoncé Karen Gao qui avait soumis cette note de la part de l’Association Falun Dafa de Washington. La note cherche le soutien du Président pour que le Département d’État divulgue les documents importants, qui, selon la note «joueraient un rôle décisif pour mettre fin aux atrocités décrites comme ‘une nouvelle forme du mal’ sur cette planète».

D’après le Bureau d’étude du Congrès (CRS), les lettres du genre Chers collègues font partie de la correspondance officielle distribuée à tous les membres des deux Chambres. «Elles sont principalement utilisées pour convaincre les autres de soutenir ou refuser un projet de loi, mais elles peuvent être utilisées à d’autres fins, comme c’est le cas en question.»

Les informations de Wang

En 2006, Epoch Times avait annoncé que l’industrie chinoise très lucrative du trafic d’organes était alimentée par des organes prélevés  sur les pratiquants du Falun Gong – actuellement le plus grand groupe de prisonniers de consciences en Chine.

Depuis lors, les multiples analyses et recherches, confirmées par les déclarations de témoins, ont abouti à la publication de deux livres qui concluent que des dizaines de milliers de pratiquants de Falun gong ont été tués pour leurs organes: Prélèvements meurtriers: les prélèvements forcés d’organes sur les pratiquants du Falun Gong en Chine, par David Kilgour et David Matas, paru en 2009 et State Organs: Transplant Abuse in China, édité par David Matas et Torsten Trey en 2012.

Wang Lijun était directement impliqué dans les prélèvements forcés d’organes. Il a créé un  centre de recherche sur la transplantation d’organes à l’époque où il était le chef de la police de la ville de Jinzhou, dans la province du Liaoning. Ce centre a effectué des milliers de transplantations avec des organes de source non-identifiée.

Bill Gertz a mentionné dans le Free Beacon du 10 février, que deux fonctionnaires des États-Unis lui avaient raconté que Wang avait transmis au consulat des informations causant du tort à Bo Xilai, le patron de Wang Lijun à Chongqing.

Des sites Internet d’actualité en langue chinoise basés en dehors de la Chine, en citant des sources non identifiées à l’intérieur du  régime chinois, ont rapporté que les informations que Wang avait  transmises à Chengdu contenaient des détails sur les atrocités des prélèvements forcés d’organes sur des personnes vivantes. Epoch Times dispose aussi d’une source bien informée sur cette affaire qui a présenté les mêmes informations.

Audience et témoignage

La lettre à Hilary Clinton fait référence à l’audience du 12 septembre au Congrès sur  les «Prélèvements forcés d’organes sur les dissidents religieux et politiques par le Parti communiste chinois», qui est à l’origine de cette lettre.

Les témoins ont indiqué que les hôpitaux et les médecins chinois sont impliqués dans la pratique de prélèvements forcés d’organes sur des prisonniers, constitués majoritairement de pratiquants du mouvement spirituel du Falun Gong mais aussi de Ouighours et de Chrétiens.

Damon Noto, médecin de l’ONG Médecins contre les prélèvements d’organes forcés (DAFOH), a parlé d’une «surabondance d’organes [en Chine] disponible pour les transplantations», un élément qui se fait rare partout ailleurs. Il a aussi rapporté que les hôpitaux chinois passaient sur l’internet des publicités disant qu’ils pouvaient fournir des organes en quelques semaines et même prévoir à l’avance la livraison de l’organe nécessaire.

Par exemple, le temps d’attente en moyenne pour un rein aux États-Unis est de plus de trois ans, a expliqué le docteur Noto.

«Certains sites Internet des hôpitaux avaient même l’audace de déclarer que les résultats de leurs greffes étaient supérieurs parce qu’ils étaient capable de contrôler le fonctionnement du rein du donneur vivant avant son  prélèvement», a ajouté docteur Noto.

Docteur Noto a abordé l’expérience du docteur Jacob Lavee, directeur du centre de transplantation du cœur au centre médical de Sheba en Israël, qui avait été informé par un de ses patients qu’il avait une greffe de cœur de planifiée dans deux semaines en Chine. Le docteur Lavee était choqué d’apprendre que son patient était bien allé en Chine et avait obtenu un nouveau cœur le jour prévu.

Le commerce de prélèvements forcés d’organes est «extrêmement lucratif» en Chine, a souligné docteur Noto. Il a fait référence au site internet du centre de transplantation à Shenyang de 2006, qui offrait la  greffe de rein pour un coût de 62 000 dollars (47 638 euros); une greffe de foie entre 98 000 et 130 000 dollars (75 302 et 99 887 euros); une greffe de cœur entre 130 000 et 160 000 dollars (99 887 et 122 931 euros); une greffe de cornée pour 30 000 dollars  (23 052 euros).

Docteur Noto a fourni des preuves précisant que les prisonniers de conscience sont la première source d’organes. Il a précisé que des pratiquants de Falun Gong, qui se sont échappés de Chine, lui avait raconté qu’ils avaient subi des analyses de sang et d’urine, ainsi que des examens physiques et échographiques à plusieurs reprises, contrairement aux autres prisonniers.

Beaucoup de ces prisonniers ont été soumis à plusieurs formes de torture. Docteur Noto a conclu «qu’il est difficile de croire que ces analyses coûteuses étaient dans le but d’améliorer la santé des prisonniers».

Charles Lee est un médecin et pratiquant de Falun Gong qui a été emprisonné pendant trois ans en Chine. Il a témoigné à l’audience qu’au cours de son emprisonnement, on lui avait prélevé des échantillons de sang sans qu’il en connaisse la raison. Il a ajouté que, sans l’attention internationale portée sur son cas, il aurait aussi pu être une victime comme des milliers d’autres pratiquants anonymes du Falun Gong.

Ethan Gutmann, un enquêteur sur les pratiques des prélèvements forcés d’organes en Chine et auteur de Losing the New China, a présenté huit cas de pratiquants de Falun Gong avec qui il s’était entretenu tout en donnant leurs noms.

Les pratiquants avaient subi des examens médicaux particuliers qui étaient «remarquablement semblables». Les médecins étaient habituellement des militaires, ils prélevaient une grande quantité de sang, faisaient une radiographie du thorax et prenaient des échantillons d’urine. Il a ensuite décrit l’examen des cornées.

«Est ce que le médecin leur a demandé de suivre le mouvement de sa lumière? Est-ce qu’il a agité ses doigts  pour vérifier la vision périphérique? Non. Seulement les cornées. Rien qui concernait le fonctionnement du cerveau, pas de coup de marteau sur le genou, aucun examen des glandes lymphatiques, ni des oreilles, ni de la bouche ou des organes génitaux – les médecins ont vérifié seulement les organes à vendre et rien d’autre.»

Version anglaise: US House Members Seek Answers on Transplant Abuse in China