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Le Maître

La loi de l'attraction

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
04.10.2012
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  • Freddie Quell (Joaquin Phoenix) ne peut se déprendre des filets de la nostalgie peu importe la direction qu'il prendra dans le film Le Maître. (Films Séville)

Le réalisateur passé maître, Paul Thomas Anderson (There Will Be Blood, Magnolia), grappille déjà les honneurs avec son nouveau film Le Maître, version française de The Master, et ce, avant sa sortie au Québec. Présentée en compétition officielle à la 69e Mostra de Venise, gagnante du prestigieux Lion d’Argent, de la Coupe Volpi, prix d’interprétation masculine partagée entre Philip Seymour Hoffman et Joaquin Phoenix, la production américaine sera sur nos écrans le 5 octobre prochain. Pour les cinéphiles qui sont impatients de voir le film, la critique qui suit risque d'attiser encore plus l'empressement.

Juste après la Deuxième Guerre mondiale, un charismatique intellectuel (Philip Seymour Hoffman) décide de créer sa propre organisation religieuse, en faisant d’un vagabond au comportement imprévisible (Joaquin Phoenix) son bras droit. Cependant, les choses se gâtent à partir du moment où ce dernier commence à remettre en question les principes de son mentor…

Avant de se faire remarquer pour son sujet tabou, Le Maître ne peut passer inaperçu à cause de sa distribution. Elle est si distinguée que les acteurs principaux polarisent presque toute l'attention. D'abord, il est intéressant de retrouver Philip Seymour Hoffman dans un rôle au caractère accueillant qu'il interprète irréprochablement. Son personnage lui donne bon nombre de défis de jeu à relever qui s'ensuit d'un haut contentement chez le spectateur.

Joaquin Phoenix a un rôle de composition exigeant, encore plus ardu, et qui se démarque davantage que celui de Philip Seymour Hoffman, bien que les deux protagonistes se complètent sublimement. Phoenix est totalement investi et complètement transformé, non par les fards ou par certains effets, mais bien par son immense savoir-faire devant la caméra. Les tête-à-tête entre les deux acteurs sont une impressionnante valse de talent. Chacune de leurs interactions montre une si grande complicité que le spectateur est à coup sûr décontenancé. L'idée que les deux célébrités du grand écran puissent encore gagner des prix (dont un Oscar) est une évidence.

  • Dans Le Maître, Amy Adams est époustouflante dans la peau de Peggy Dodd, la femme du singulier Lancaster Dodd (Philip Seymour Hoffman). (Films Séville)

L'actrice Amy Adams (Sunshine Cleaning, Fighter) est méconnaissable grâce à une performance absorbante, voire transcendante. Cela est attribuable non seulement au fait que son personnage est complètement hypnotisé par son mari, Lancaster Dodd (Philip Seymour Hoffman), mais parce que Adams ne compte pas une longue liste d'excellents films dans lesquels elle a prêté son talent. Dans Le Maître, on est en mesure de reconnaître tout ce dont elle est capable.

Scénariste en plus d'être réalisateur, Paul Thomas Anderson continue sa tradition cinématographique en proposant un terreau très riche à tous les gens qui, sous sa direction, récoltent d'imposants résultats chaque fois. Le personnage de Freddie Quell (Joaquin Phoenix), autour duquel tourne tout le film, est d'une certaine complexité qui fascinera certains et qui révulsera d'autres. Comme référence si le désordre psychologique de Joaquin Phoenix dans Two Lovers était de niveau 3, son nouveau personnage dans Le Maître est au niveau 8 ou 9.

Le choix scénaristique d'avoir écrit l'histoire très près d'un personnage inconséquent donne un peu le ton sur l'orientation du film. Sans ses acteurs, le scénario, dans la même lignée que le film réalisé par David Cronenberg,  A Dangerous Method, aurait pu être boudé en un éclair. Le lien extrêmement privilégié entre les personnages de Lancaster Dodd et Freddie Quell reste ce qu'il y a de plus fin de ce qui est sorti de la plume d’Anderson.

Le personnage de Philip Seymour Hoffman étant librement inspiré de Ron Hubbard, fondateur de la controversée Église de scientologie, doit déjà faire bien des remous. Paul Thomas Anderson avoue s’être inspiré du début du mouvement comme toile de fond pour ses personnages. Le réalisateur se défend toutefois d’avoir fait un film sur l’Église de la scientologie.

Paul Thomas Anderson amène tout en douceur différents questionnements, que ce soit sur les vies antérieures, sur les différences entre l'animal et l'homme, sur le côté destructeur des émotions humaines, sur le rapport maître/disciple, sur la véracité de certaines idéologies, etc. De quoi philosopher tout en validant encore et encore la valeur du film Le Maître.

 

 

 

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