L’Occident cautionne le terrorisme, selon le ministre des Affaires étrangères syrien

Écrit par Jack Phillips, Epoch Times
04.10.2012
  • Walid Al-Moualem, ministre des Affaires étrangères syrien, prononce un discours lors de la 66e Assemblée générale de l’ONU le 26 septembre 2011 à New York. (Mario Tama/Getty Images)

Le ministre des Affaires étrangères syrien a accusé les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et leurs alliés dans la région d’appuyer le terrorisme en aidant les armées rebelles dans la guerre civile qui ravage le pays.

Prenant la parole durant l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies lundi, Walid al-Moualem a réitéré la conviction du régime syrien d’avoir affaire à un «terrorisme organisé», se référant aux membres armés de l’opposition. Il a affirmé la Syrie ouverte à mettre en place des accords pour en finir avec une guerre civile qui aura fait au moins 18.000 morts selon l’ONU et 30.000 selon les groupes de défense des droits de l’homme. Depuis le début des troubles en mars 2011, les autorités syriennes et les médias d’État ont le plus souvent qualifié l’opposition de «terroristes».

Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies, a-t-il dit, visant les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, «soutiennent désormais le terrorisme dans mon pays, sans aucun égard aux résolutions des Nations unies» qui traitent de la lutte contre le terrorisme. Plus précisément, a ajouté Moualem, ces pays ont soutenu l’opposition en leur fournissant des armes, bien que ces pays ne l’aient jamais affirmé officiellement.

Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont trois fois mis en place des votes pour rendre effectives les résolutions soutenues par le Conseil de sécurité, qui ciblaient la Syrie et les responsables du régime, mais celles-ci ont été bloquées par le véto réitéré de la Russie et de la Chine.

Moualem a ajouté que l’administration syrienne se demandait «dans quelle mesure les déclarations du Qatar, de l’Arabie Saoudite, la Turquie, les États-Unis et la France; qui provoquent clairement et soutiennent le terrorisme en Syrie avec de l’argent, des armes et des combattants étrangers, étaient valables et concordaient avec la responsabilité internationale de ces pays dans la lutte contre le terrorisme.»

Les États-Unis et la France ont appelé le régime du président syrien Bachar al Assad à démissionner et la rumeur propage que l’Arabie Saoudite, la Turquie, la Libye et le Qatar auraient fourni des armes et d’autres formes d’aide aux rebelles. Moualem a déclaré qu’il était nécessaire de «favoriser le dialogue et renoncer à la violence».

Selon les estimations de l’ONU, plus de 2,5 millions de Syriens ont besoin d’aide humanitaire, et à la fin de l’année, environ 700.000 personnes ont fui vers les pays voisins en raison du conflit en cours, à savoir vers la Turquie, la Jordanie et le Liban.

Lundi, selon un communiqué de presse de son bureau, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, lors d’une rencontre avec Moualem, a fermement condamné les massacres répétés, les destructions de masse, les attaques aériennes, les tirs d’artillerie sur des zones résidentielles et les diverses violations des droits de l’homme commises par le régime syrien.

«Il a souligné que c’était le peuple syrien qui avait été persécuté quotidiennement, et a appelé le gouvernement de la Syrie à faire preuve de compassion envers son peuple», peut-on lire dans la déclaration, qui ajoute que la situation dans le pays ne fait que «s’aggraver encore» après 19 mois de troubles.

Saleh Moubarak, à la tête du Conseil National Syrien a déclaré, à Al-Jazeera au Qatar, que Moualem utilisait le mot «terrorisme» du fait que le terme était «sensible» à l’ouest.

«De même qu’il aura évoqué» «Al-Qaïda», et le «jihad» pour effrayer l’Occident de manière à signifier «soutenez nous ou les terroristes viendront»; bien sûr, nous savons que les vrais terroristes ne sont nuls autres que les membres du régime syrien eux-mêmes», a-t-il déclaré sur Internet.

L’observatoire syrien pour les droits de l’homme, basé à Londres, a annoncé qu’au moins 156 personnes avaient été tuées à travers la Syrie lundi, dont 84 civils et 28 combattants rebelles. La plupart des décès ont été enregistrés dans la province d’Alep, dans le nord de la province d’Idlib, et dans la province de Reef Dimashq .

Version anglaise: At UN, Syrian Foreign Minister Says West Supporting ‘Terrorism