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Après la purge de Bo Xilai, la recherche sur l’Internet au sujet des «prélèvements d’organes» est tout à coup autorisée

Écrit par Matthew Robertson, Epoch Times
05.10.2012
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  • Des messages sur les sites micro blog populaires sur l’Internet en Chine transmettent et commentent sur le fait que les recherches au sujet des u00abprélèvements sur les vivants » ou d’autres sujets semblables ont été débloqués. Les termes liés aux prélèvements d’organes en Chine n’étaient apparemment plus censurés peu de temps après l’annonce que Bo serait exclu du Parti (Weibo.com)

Le Parti communiste en Chine applique un régime de censure de l’Internet tellement strict, que lorsqu’il y a une ouverture – une ouverture en particulier importante et évidente – les observateurs sont enclins à conclure qu’elle doit être délibérée.

Quand peu de temps après que la recherche des termes  politiquement sensibles du genre «prélèvement sur les vivants» et «prélèvement meurtriers» a été autorisée sur plusieurs sites Internet populaires  suite à l’annonce, le 28 septembre, que Bo Xilai, le fonctionnaire déchu du Politburo, était en train d’être expulsé du Parti, les analystes ont commencé à se demander ce que cela signifiait.

«Je pense que seule une poignée de gens en connaissent vraiment le sens»,  écrit dans un courriel Ethan Gutmann, un chercheur qui a publié de nombreux ouvrages sur les pratiques abusives de transplantation d’organes en Chine.

«On est tenté d’imaginer que cela signifie que quelqu’un au sommet du Parti a envoyé un message à la ligne dure et aux partisans cachés de Bo», quelque chose dans le sens de : « Nous aurions pu poursuivre les accusations contre Bo beaucoup, beaucoup plus loin. Alors nous faisons une faveur à Bo. Retirez-vous. Oubliez tout cela. C’est le quartier chinois». La dernière phrase se base sur l’idée que dans le quartier chinois, les patrons criminels ne transmettent pas des informations sur d’autres.

Sina Weibo et Tencent Weibo (weibo signifie «microblog» en chinois), deux grandes plates-formes du genre Twitter, ont levé l’interdiction sur les recherches de termes associés aux prélèvements d’organes. Des articles de l’édition chinoise d’Epoch Times contenant les témoignages récents faits à ce sujet au Conseil des droits de l’homme des Nations Unis, ont été diffusés par des internautes chinois utilisant ces mots clés.

Les termes qui ont été débloqués, comme «prélèvement sur les  vivants», sont presque toujours  utilisés en référence aux allégations des prélèvements d’organes sur des prisonniers de conscience vivants, le plus souvent des pratiquants de Falun Gong.

Un développement d’événements semblable s’est passé en mars après la fuite de Wang Lijun au Consulat américain de Chengdu. On pensait qu’il aurait divulgué aux autorités américaines son implication dans des prélèvements d’organes dans le nord de la Chine.

Entre 2003 et 2008, Wang était le chef de la sécurité de la ville de Jinzhou et il dirigeait un laboratoire médical qui était attaché au bureau de la sécurité publique et qui s’occupait de la recherche pratique sur la transplantation des organes.

  • Les termes liés aux prélèvements d’organes en Chine n’étaient apparemment plus censurés peu de temps après l’annonce que Bo serait exclu du Parti (Weibo.com)

Dans un discours qui a été publié en ligne, Wang a admis avoir participé à des «milliers» d’opérations de transplantations sur place. Dans le contexte de ses remarques, les analystes en sont arrivés aux conclusions provisoires qu’un grand nombre de prélèvements ont été faits  pendant que les victimes étaient encore vivantes et que la plupart de ces victimes étaient probablement des pratiquants de la discipline spirituelle de Falun Gong, une pratique traditionnelle populaire qui est  persécutée en Chine depuis 1999.

Les analystes partageaient l’avis que les hauts dirigeants du Parti étaient conscients des crimes de Wang et qu’en publiant les informations sur son implication, ils tentaient d’une façon douteuse d’exclure l’implication du Parti communiste dans son ensemble.

Les microblogs Sina et Tencent ont également levé l’interdiction sur les noms de Bo Xilai, Gu Kailai et Wang Lijun. Gu Kailai est la femme de Bo et elle a été récemment condamnée à mort avec sursis pour le meurtre de l’homme d’affaires britannique Neil Heywood.

Les changements dans la censure, bien que subtiles, ont suscité des discussions et des réflexions parmi les  internautes.

«Ces crimes odieux ont déjà été annoncés à la société internationale, mais peu de gens sont  au courant de cela en Chine, où l’information est fortement bloquée», écrit un micro blogueur. «Cela a été initié par les gens d’extrêmes gauche qui sont les plus pervers. Ils doivent être tenus responsables  et jugés!» Le terme «gauchiste» se réfère à la ligne dure du Parti.

«Les prélèvements d’organes sur les vivants touche une corde sensible du Parti pervers, donc ils n’osent pas en parler», écrit un utilisateur de Tencent.

«Le gouverneur B [Bo Xilai] a commis des crimes de prélèvements d’organes et la fabrication de spécimens humains. Quand ces crimes contre l’humanité seront-ils réglés?», écrit un autre utilisateur.

Un autre relève: «Ils n’osent pas informer le public des prélèvements d’organes sur les vivants et de la vente de ces organes, car ils périraient dès que cela serait connu».

«Tout le monde sait que le Parti communiste prend un soin méticuleux pour chaque déclaration concernant Bo Xilai, car c’est une affaire très sensible. Ils font attention à chaque point de ponctuation», explique Lin Zixu, un analyste de la politique chinoise, dans un entretien avec Sound of Hope, une  radio de langue chinoise basée à l’extérieur de la Chine.

Il a précisé que de nombreuses personnes en Chine, y compris les dirigeants du Parti, sont déjà au courant de l’implication de Bo et de Wang dans les prélèvements d’organes. «Ces gens du Parti qui n’étaient pas impliqués savent que tôt ou tard cette affaire va exploser et alors ils pourront  dire qu’ils enquêtaient tout du long sur cette affaire, afin de pousser la responsabilité sur Bo et les autres», a-t-il ajouté.

Lin continu en ajoutant: «Mais maintenant tout le monde sait aussi que la raison fondamentale de ce qui est arrivé est due au système du parti communiste».

Albert Ding et Ariel Tian ont contribué aux recherches.

Version anglaise: After Bo Xilai’s Purge, Web Searches for ‘Organ Harvest’ Suddenly Allowed

 

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