Les Québécois seraient plus heureux que les Canadiens

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
01.11.2012
  • Les Québécois seraient de plus en plus heureux de leurs conditions de vie, selon une étude. (Iakov Kalinin/Photos.com)

Nous sommes tous en quête du bonheur. Toutefois, il semblerait que les Québécois seraient plus heureux que le reste des Canadiens, selon deux études. Le Réseau de l'indice canadien du mieux-être (ICMÊ), dans son étude du 23 octobre dernier, indique que le mieux-être des Canadiens diminuerait, alors qu’un doctorant en économie de l'Université de la Colombie-Britannique, Christopher Barrington-Leigh, publiera dans les prochains mois une étude indiquant que le Québec est le deuxième endroit au monde où les gens sont les plus heureux.

D’après l’étude de l’ICMÊ, qui couvre une période de 17 ans (1994 à 2010), le mieux-être des Canadiens aurait chuté de 24 % entre 2008 à 2010.

Le Réseau de l'indice canadien du mieux-être (ICMÊ) est un organisme qui fournit une mesure de la qualité de vie des Canadiens et procède à diverses évaluations qui sont importantes pour eux. L'ICMÊ compte sur une grande quantité de données, provenant principalement de Statistique Canada.

L'organisme a surveillé 64 indicateurs à travers huit catégories (ou domaines) afférentes à la qualité de vie. Ces éléments déterminants dans la vie de la population canadienne sont : le dynamisme communautaire, la participation démocratique, l’éducation, l’environnement, la santé, les loisirs et la culture, le niveau de vie et l’aménagement du temps.

Certains spécialistes questionnent toutefois les résultats de cette recherche. Le directeur du département de sociologie de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), Jean-Marc Fontan, est resté sur sa faim avec le constat alarmiste qui s'en dégage.

«L'ICMÊ doit d'abord raffiner ses outils», souligne M. Fontan. «L'organisme se doit de faire du ménage dans ses indicateurs afin de comparer des éléments qui ont une valeur égale aux yeux des personnes qui vont lire le rapport.» Il voyait également la question de l'environnement dans une recherche à part : «Je ne pense pas que cet indicateur est égal aux autres présentés dans ce rapport.»

Québec : deuxième place au monde

Christopher Barrington-Leigh, professeur adjoint au Institute for Health and Social Policy et à la McGill School of Environment de l'Université McGill, a également conduit une recherche sur le même thème. Ayant effectué une démarche différente, il arrive à une conclusion stupéfiante : le Québec, si on le considère comme un pays, est le deuxième endroit sur le plan international où les gens sont les plus heureux, tout de suite après le Danemark.

Le doctorant en économie de l'Université de la Colombie-Britannique a posé une seule question aux sondés : «Êtes-vous satisfait dans votre vie?»

De concert avec Statistique Canada, 150 000 personnes dans tout le pays ont répondu à cette question, soit entre 10 000 et 20 000 par année, chaque décennie depuis 1985. En comparant les provinces canadiennes entre elles, M. Barrington-Leigh n'a pas eu besoin de beaucoup de temps pour s'apercevoir que le Québec ressortait du lot. Cependant, ce ne fut pas toujours le cas. «Vingt-cinq ans plus tôt, il [le Québec] avait les pires statistiques au Canada», compare-t-il.

«Le Québec est passé d'une province vraiment insatisfaite à la province la plus épanouie si on inclut les chiffres recueillis provenant des trois grandes provinces du Canada, soit l'Ontario, l'Alberta et la Colombie-Britannique», poursuit-il. «Après un certain temps, la moyenne du taux de satisfaction du Québec s'est relativement maintenue avec les années. Chaque fois que les mesures étaient prises par la suite, cela s'accroissait. Même en 2010, c'était toujours en ascension.»

Loin d'avoir terminé sa recherche, il décide de creuser et d'élargir davantage son exploration. «Le retour d'impôt n'explique pas la hausse du bonheur. Même si les Québécois sont les gens près d'être les moins fortunés du Canada (selon le revenu net moyen des foyers), ils demeurent les plus satisfaits.»

«Le système progressif de taxation et les services sociaux bien implantés peuvent être des facteurs expliquant une accentuation du mieux-être au Québec. Il y a également l'aspect global à considérer, incluant le tissu social, la façon qu'ont les gens d'interagir entre eux, leur vision de leur rôle en société, etc.»

Ses finances, ses politiques et ses institutions gérées différemment du reste du Canada, une éducation accessible, une culture beaucoup plus affirmée que dans le passé sont les raisons hypothétiques qui rendent la vie si bonne dans la Belle Province, selon le chercheur. Ces conditions de vie rappellent celles de la Scandinavie, étant la région du monde la plus heureuse, selon M. Barrington-Leigh.

«Nous avons vraiment quelque chose de spécial ici au Québec!», exulte l'anglophone originaire de Colombie-Britannique. «Les Québécois risquent d'en prendre davantage conscience dans le futur.» La recherche de Christopher Barrington-Leigh sera rendue publique en mars prochain. «Ce sera une autre occasion d'ouvrir la discussion à savoir ce qu'on peut partager au reste du Canada et du monde.»

Bien que le Québec se distingue, rappelons que le Canada demeure un des pays les plus heureux au monde. «On a donc quelque chose à être fier et à partager», conclut Christopher Barrington-Leigh.

Site de l'Indice canadien du mieux-être :

https://uwaterloo.ca/indice-canadien-du-mieux-etre/

Site de Christopher Barrington-Leigh :

http://wellbeing.ihsp.mcgill.ca/