C’est depuis le début des années 2000 que mûrit l'idée de faire le film Les Mondes de Ralph, version française de Wreck-It Ralph. Une foule d'apparitions éclair de personnages, appartenant à divers jeux vidéo, viennent agrémenter cette réussite du studio Disney. Il faut cependant abandonner l'espoir d'y apercevoir Mario et Luigi, étant donné les frais trop élevés qu'exigeait l'empire Nintendo.

«Méchant» du jeu d'arcade Fix-It Felix depuis 30 ans, Ralph traverse une crise identitaire qui le pousse à explorer (et à altérer malgré lui) d'autres univers de jeux vidéo.

Les Mondes de Ralph ne révolutionne guère par son animation 3D ni par ses graphiques conçus par ordinateur, mais bien par ses ajouts d'éléments de technologies inférieures : le 8-bit, capacité maximale qu'avaient les images de consoles de jeux vidéo tels que Nintendo. On retrouve donc pixels et images saccadées et mouvements douteux confrontés à l'esthétisme de l'heure.

Le long métrage ébahit par la qualité de l'articulation du scénario et par ses trouvailles pour intégrer le spectateur dans de nouveaux mondes. Le vécu derrière la vitre de l'arcade, le rapport avec le joueur et les personnages des jeux, la manière dont les machines sont reliées entre elles, la façon dont les mondes peuvent connaître une fin sont tous des facettes qui font partie d'un travail particulièrement estimable. Les scénaristes réservent même quelques rebondissements fort appréciables et même une réflexion éphémère sur la violence dans les jeux vidéo.

Les clins d'œil à différents univers de jeux vidéo tels que Super Street Fighter ou encore Sonic the Hedgehog sont multiples, mais les emprunts ne sont pas omniprésents comme ce fut le cas avec les dessins animés faisant partie du monde humain de Who framed Roger Rabbit?. On peut tout de même compter sur une bonne quantité de références – parfois évidentes, parfois subtiles – qui apportent la majorité de l'humour.

Les personnages n'inspirent que très peu de sympathie au début du film, mais finissent par évoluer radicalement pour passer à l'autre pôle. La coquine Vanellope (Sarah Silverman) et la dure Calhoun (Jane Lynch) sont définitivement les mieux cernées.

Un Disney très généreux dans ses détails jusqu'à la fin du générique truffé de souvenirs pour les joueurs de jeux vidéo depuis leur existence.

Le court métrage Paperman, brève histoire d'amour présentée avant Les Mondes de Ralph, est en soi un classique instantané de Disney. Sa simplicité, le choix du noir et blanc, ses dessins à la fois réalistes et caricaturaux forment un coup de cœur avant le plat de résistance.

Disney et les jeux vidéo                                   

L'un des moyens de faire une bonne promotion du film Les Mondes de Ralph aurait été de concevoir un excellent jeu vidéo à partir de ceux présentés dans le film. Disney a l'intention d'en sortir un au moins durant le mois. Pour le moment, des versions déplorables, purement promotionnelles, sont disponibles sur le site officiel du long métrage. Elles ont été conçues avec peu de soin, ignorant les vastes possibilités que suggèrent les différents mondes que Ralph a expérimentés. En souhaitant que le saut sur les consoles les plus récentes vaille davantage le coup.

Beaucoup d'amateurs de jeux vidéo croient toujours que les meilleurs jeux de Disney ont été créés par la compagnie Capcom et datent du temps de la console Nintendo 8-bit (fin 1980). Les plus aimés sont les suivants : The Little Mermaid, Darkwing Duck, TaleSpin, DuckTales, Chip 'n Dale Rescue Rangers selon le site Gametrailers.com. Plus récemment, Epic Mickey s'est quand même distingué sur la console Wii, et le croisement de l'univers de Disney dans celui de Squaresoft dans Kingdom Heart a marqué positivement les joueurs de partout dans le monde durant la dernière décennie.