Commission Charbonneau

Carte mortuaire après une soumission à Montréal

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
15.11.2012
  • Témoignage-éclair fait par M. Martin Carrier, entrepreneur de Québec, devant la Commission Charbonneau le 15 novembre 2012. (Mathieu Côté-Desjardins/Époque Times)

Trois menaces de mort en un peu moins de dix ans, c'est ce que Martin Carrier, de la compagnie Céramiques Lindo, a eu droit pour avoir soumissionné sur un contrat à Montréal, contrat auquel aspirait résolument l'entrepreneur Francesco Bruno de BT Céramiques. M. Carrier se trouvait aujourd'hui à la Commission Charbonneau pour partager son expérience.

Pomerleau, l'entrepreneur général, a géré la pose de céramiques aux pavillons Jean-Coutu et Marcelle-Coutu de l’Université de Montréal. Il a confirmé à M. Carrier, le 14 janvier 2004, que sa compagnie avait obtenu le contrat. 

«[...] On aimerait ça tu viens pus ici à faire des travaux. [...] O.K.? Parce que la prochaine fois tu partiras pas d'icitte, O.K. ? [sic]», lui aurait dit au téléphone Francesco Del Balso, un des membres du clan mafieux Rizzuto le 17 janvier de la même année.

L'entrepreneur de Québec s'est adressé à la police de Lévis pour déposer une plainte. Un mois plus tard, M. Carrier reçoit un autre appel téléphonique : «Tu n'as pas écouté, on t'avait averti, c'est fini.»

La troisième menace fut envoyée en février 2011, au bureau de M. Carrier : une carte de condoléances. En plus du texte standard, il pouvait y lire : «Cher ami, ne soumissionne plus à Montréal. Tu risques [de] voir ta famille recevoir une carte identique à celle-là. DERNIER AVIS.»

«Nous étions à ce moment en procès avec Francesco Bruno», avance Carrier qui a relié les menaces à cet homme. La même information a pu sortir dans l'émission Enquête (SRC), ce qui a amené l'entrepreneur de BT Céramiques à poursuivre Carrier pour 3 millions de dollars. Bruno a laissé tombé sa poursuite en avril 2011.

À l'automne 2003, il avait rejoint l'entrepreneur Carrier pour le dissuader de soumissionner sur le contrat prévu à l'Université de Montréal au début de 2004. «Cette job-là, c'est moi qui veut la faire, [...] à un moment donné, ce sera ton tour», avait communiqué Francesco Bruno.