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À quoi ressemble vraiment la «démocratie» communiste chinoise

Un contrôle politique, des études idéologiques forcées, l’espionnage et une surveillance étroite

Écrit par Matthew Robertson, Epoch Times
16.11.2012
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  • Hu Jintao, le chef du Parti communiste chinois fait un discours pendant la séance d’ouverture du 18ème congrès du Parti communiste le 8 novembre dans la Grande salle du Peuple à Pékin. Le congrès du Parti communiste chinois s’est déroulé du 8 au 14 novembre 2012 et a permis de désigner les prochains dirigeants du Parti. (Feng Li/Getty Images)

L’idée que le Régime communiste pourrait avoir une sorte de processus démocratique interne semble, à première vue, assez contradictoire. Toutefois, une sorte de vote se passe au sein des congrès du Parti du Régime chinois, bien qu’il s’agisse de quelque chose de très différent de ce que les autres États démocratiques s’imaginent.

Il s’agit d’un contrôle politique, d’études idéologiques forcées, d’espionnage, de quotas de votes méticuleusement alloués et d’une surveillance étroite avec des rapports réguliers aux supérieurs.

Cheng Xiaonong connaît bien le sujet: il était en charge de la surveillance de la délégation de la province du Hubei en 1987 lors du  13ème Congrès national du Parti. Cheng est un économiste qui vit actuellement aux États-Unis; il était à l’époque un collaborateur de Zhao Ziyang. En 1987, Deng Xiaoping est parti à la retraite et a quitté [au moins sur papier] son poste de chef du Parti, et Zhao a été nommé Secrétaire général du PCC.

Comme a mentionné Cheng dans une récente interview: «Je vivais à l’hôtel avec la délégation. Nous mangions ensemble et je participais chaque jour à leurs discussions. Mon travail consistait juste à écouter. Je n’avais pas besoin de parler, je devais simplement me souvenir de chaque visage et des données sur chaque personne». «Si quelqu’un disait quelque chose que le Parti n’apprécierait pas, cela devait être signalé aux supérieurs.»

Chaque soir à 23 h, une voiture venait à l’hôtel pour récupérer le rapport écrit par Cheng. Celui-ci était livré dans la Grande salle du Peuple, traité et compilé dans un rapport. Les rapports étaient imprimés à 5 h du matin et vers 7h ils étaient déjà sur les bureaux d’une vingtaine de membres du Politburo.

«Deng Rong, la fille de Deng Xiaoping, nous a expliqué cela», affirme Cheng. Il a été transféré du département de recherche économique au Congrès national du Peuple, l’Assemblée législative du PCC.

Il y avait environ 30 autres délégations comme celle que Cheng surveillait, une délégation pour chaque province de Chine. Il y a actuellement 40 délégations envoyées au Congrès national du Parti qui se réunit tous les cinq ans. Les délégués au nombre de 2268 (c’était 2270, mais deux sont morts) sont supposés représenter les différentes circonscriptions du Parti.

Selon Cheng, chaque délégation avait un surveillant politique comme lui. Les délégations séjournaient dans un hôtel, isolées du monde extérieur. «Personne n’était autorisé à rendre visite à des amis ou à la famille. Toutes leurs activités étaient surveillées jour et nuit».

Le congrès se déroule pendant une semaine. Après les réunions politiques dans la Grande salle du Peuple, les délégués sont chargés d’étudier des rapports et des documents du Parti lorsqu’ils retournent à l’hôtel. Comme dans la Chine maoïste, ils sont sujets d’endoctrinement idéologique en étudiant les derniers exploits des théoriciens du Parti. «Ils devaient les lire et exprimer leur soutien», affirme Cheng.

Les études politiques communistes classiques

Au cours de ce travail idéologique on donnait, souvent avec une grande précision, des consignes de vote aux délégués. «Des quotas étaient distribués et on assignait aux personnes différentes fonctions. Vous êtes censé voter pour le maréchal A et un autre groupe est censé voter pour le maréchal D. Pour chaque délégation le quota de vote est très clair.»

  • Un délégué parle sur un téléphone portable au cours de la quatrième séance plénière du Congrès national du Peuple le 13 mars 2007 à Pékin. (Guang Niu/Getty Images)

Chaque délégation avait un chef de Parti qui était personnellement responsable d’assurer que sa délégation respecte les consignes de vote. Sa vie était en jeu, s’il y avait des irrégularités politiques parmi les délégués. Et le Parti avait plusieurs façons de les garder sous contrôle.

Cheng poursuit: «Depuis le milieu des années 1980, un équipement électronique a été installé pour le vote. La machine à voter est également une machine de contrôle». «Chaque personne est affectée à une place précise, ainsi votre machine à voter vous surveille également, et si vous pressez le mauvais bouton, vous courrez un grave danger.»

Selon un rapport établi par le cabinet d’expert-conseil Practel Inc, avec le temps, la technologie devenait de plus en plus pointue. Le rapport souligne: «En mai 2003, les délégués du Congrès du PCC devaient porter à tout moment un badge équipé d’un système RFID, permettant de suivre et d’enregistrer tous leurs déplacements».

Il n’a pas été possible de trouver un autre surveillant politique qui a effectué une mission  semblable à celle de Cheng Xiaonong, mais les rapports actuels indiquent que de telles pratiques se poursuivent et se sont même intensifiées.

Un article récemment publié par Willy Lam, un observateur de longue date de la politique de Pékin, aborde l’ensemble de restrictions semblables à celles décrites par Cheng: «Selon mes entretiens avec d’anciens délégués, les délégués sont censés lire les documents du Parti et participer aux réunions dans l’enceinte de l’hôtel bien gardé; ils ne sont pas censés rencontrer leurs  familles ou amis ni même parler au téléphone pendant longtemps afin d’éviter des fuites de secrets d’Etat.»

Il y a même des gardes pour surveiller les gardes. «Derrière moi, dans la même chambre d’hôtel, il y avait un autre gars du Ministère de la Sécurité d’État. Il était en civil. Son travail consistait à me surveiller», avoue Cheng. Un espion.

«Partout où j’allais, il était derrière moi. Son travail consistait à découvrir si je ne cachais pas des informations qui devaient être rapportées».

«Par exemple, si deux délégués parlaient dans les toilettes et disaient du mal de certains dirigeants, j’étais censé être là et écouter, retourner ensuite dans ma chambre et le noter. Si je ne le faisais pas, j’étais alors dénoncé par l’espion.»

Version anglaise: What Chinese Communist ‘Democracy’ Really Looks Like

 

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.