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Comment Jiang Zemin a encouragé les atrocités de Bo Xilai, 3ème partie

Écrit par Wen Hua, Epoch Times
02.11.2012
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  • L’ancien chef du Parti communiste Jiang Zemin représenté dans le Grand Hall du Peuple le 21 octobre 2007. Alors que la direction du Parti se bat sur la façon de gérer l’affaire Bo Xilai, en arrière-plan se trouve Jiang Zemin, qui est en fin de compte responsable de toutes les atrocités commises par Bo. (Goh Chai Hin/Getty Images)

Analyse de l’information

Bo Xilai, qui aspirait, il y a peu de temps, à la gouvernance suprême, se trouve maintenant dans la prison de Qincheng à Pékin, alors que ses anciens camarades réfléchissent à la meilleure façon de l’utiliser.

Après que Wang Lijun, l’ancien chef de la police de Bo, ait été remis par les agents du Consulat américain aux Vice-ministres envoyés pour le ramener à Pékin, Wang a révélé le coup d’État préparé par Jiang Zemin, Zhou Yongkang, Bo Xilai et bien d’autres.

La faction de Jiang avait clairement compris que d’importants crimes avaient été commis et qu’une dette devait être payée. Des dizaines de milliers de Chinois innocents ont eu leurs organes extraits, alors qu’ils étaient encore en vie. Ils sont morts de façon anonymes et dans la douleur, selon les quelques témoignages des personnes qui ont pu quitter la Chine. Leurs corps ont été incinérés ou alors vendus pour être transformés en objets de musée.

Seule la direction du PCC, et avec elle le contrôle de tous les moyens de coercition et de propagande du Parti, pouvait assurer la sécurité de cette faction. Bo Xilai avait été choisi pour diriger cette usurpation.

En exposant ce coup d’État, Wang est tombé. Il a donné au chef du Parti, Hu Jintao, et au Premier ministre, Wen Jiabao, les armes dont ils avaient besoin pour retirer le pouvoir à la faction de Jiang: une politique que Hu et Wen ont mené sans relâche, étape par étape au cours des huit derniers mois.

En septembre, un consensus s’est dégagé au sein du Parti: Bo le maoïste s’était fait le champion d’un passé que l’on ne fera pas renaître. Le Parti uni prend un tournant incertain, mais la nouvelle orientation a répudié la politique de Jiang et de Bo.

Mais ce nouveau consensus n’a pas réglé la dette qui attend toujours d’être payée. Le débat de la condamnation de Bo est finalement de savoir si cette dette va être payée et comment elle le sera.

Prendre le pouls

Selon une source fiable, lors d’une réunion des dirigeants du Parti, à Zhongnanhai, abordant les prélèvements d’organes, le Premier ministre Wen Jiabao a déclaré, «Cela [les prélèvements d’organes] s’est produit pendant de nombreuses années. Nous sommes sur le point de prendre notre retraite et cela n’a toujours pas été résolu».

Wen Jiabao a ajouté: «le monde entier est au courant des informations diffusées par Wang Lijun». «La question relative au Falun Gong devrait être résolue avec Bo Xilai. Les éléments pour y parvenir sont là.»

Mais jusqu’à présent, les points de vue de Wen Jiabao ne l’ont pas emportés. Certains dirigeants du Parti peuvent favoriser l’utilisation du procès de Bo Xilai comme un premier effort pour mettre à plat la question relative aux prélèvements d’organes en Chine, mais ils ne savent pas si le Parti peut résister à ce qui pourrait suivre: la prochaine personne à être condamnée et combien d’anciens hauts dirigeants seraient dans la nécessité d’accompagner Bo dans cette affaire?

Certains dirigeants du Parti tentent de jauger le sentiment du peuple et des cadres afin de déterminer quelles sont les informations à divulguer concernant les prélèvements d’organes et comment les communiquer. Cette hésitation a permis à la faction de Jiang le champ libre pour trouver les moyens pour refaire surface.

Divulgation et dissimulation

Le 28 août, l’agence Xinhua a annoncé que la Sécurité publique avait arrêté vingt-huit gangs impliqués dans le trafic de reins. Le 9 septembre, Caijing, un magazine d’affaire basé à Pékin, a réalisé un reportage concernant le procès d’un gangster qui avait organisé un réseau pour acheter des reins et les vendre à des chirurgiens dans le cadre de transplantations.

L’histoire de Caijing était plus ouverte et beaucoup plus détaillée que toutes les autres publications antérieures relatives aux prélèvements d’organes en Chine. Même s’il n’a pas abordé les prélèvements forcés d’organes que Bo Xilai avait utilisés contre les pratiquants de Falun Gong, cette controverse à propos du gangster et du réseau de vente illégale de reins a présenté le sujet des prélèvements d’organes au peuple chinois.

D’une part, le l’histoire de Caijing et les informations concernant les vingt-huit trafiquants d’organes semblent offrir une sorte d’alibi à la faction de Jiang: les organes utilisés pour les transplantations d’organes en Chine ont été fournis par des gangs criminels.

Dans le même temps, cette histoire selon laquelle les gangs ont réalisé cela ne pouvait servir que de prétexte. Cela ne pourrait jamais convenir, même momentanément, pour une enquête menée par quelqu’un qui connaît bien la question.

D’autre part, le récit relaté par Caijing a montré, lors du procès, la manière dont le gangster s’était simplement inséré dans un système déjà existant qui impliquait: la Sécurité publique, les tribunaux, les hôpitaux militaires et les chirurgiens. Cet article a donné au peuple chinois une indication quant à cet immense réseau d’organes, parrainé par l’État, qui alimente l’industrie chinoise de la transplantation.

Le 17 septembre, le ministre adjoint du Ministère de la santé de la République populaire de Chine, Huang Jiefu, a tenté une autre approche pour embrouiller la situation. Huang a donné à la revue Caijing un entretien exclusif dans lequel il déclarait que 35% des transplantations d’organes utilisent des organes provenant de corps vivants, ce qui signifie de donneurs volontaires.

La déclaration de Huang est évidemment fausse, car, pour des raisons culturelles, le programme volontaire de don d’organe est quasiment inexistant en Chine. Il a peut-être ainsi ressenti la nécessité de donner suite à des événements survenus à Washington DC et à Genève au mois de septembre.

En effet, le 12 septembre, une audience sur les prélèvements d’organes a eu lieu au Congrès américain. Le 18 septembre, Annette Jun Guo, la rédactrice en chef d’Epoch Times, a pris la parole lors de la 16ème réunion plénière du Conseil des droits de l’homme des Nations Unis, appelant à une enquête sur les prélèvements d’organes en Chine.

L’attention internationale croissante limite la capacité du PCC à tout simplement nier le fait que les prélèvements forcés d’organes sur des personnes vivantes ont eu lieu. Les Chinois à l’extérieur de la Chine ont entendu parler de ces prélèvements d’organes et les chinois en Chine continentale se renseignent également.

Un peu plus d’information a été révélée quelques jours après que Xinhua ait annoncé le 28 septembre que Bo Xilai avait été exclu du Parti et serait jugé devant un tribunal pénal.

Le micro blog Weibo a levé l’interdiction sur le mot clé «prélèvements d’organes». Lever une telle interdiction est une sorte de faux semblant. Les personnes en Chine peuvent accéder aux résultats de la recherche mais ne peuvent pas lire les articles.

Le calendrier de l’assouplissement de cette censure était un rappel à ceux au sein du régime indiquant que Bo Xilai pourrait encore être jugé pour des crimes autres que la «corruption». Alors que par la même occasion, une fois de plus, on apportait à la population chinoise une autre piqure de rappel sur les atrocités de masse.

Le bouc émissaire

Si une opération de camouflage, que ce soit en blâmant les gangsters ou en pointant les donneurs sans famille, des prélèvements d’organes n’était pas dans les plans de la faction de Jiang, un autre stratagème pouvait être utilisé.

Le 3 octobre, Boxun, un site Internet d’information en langue chinoise qui a été connu dans le passé pour diffuser des articles favorables à Jiang Zemin, a publié un article sur Bo Xilai. L’article a déclaré que Bo était pervers, manipulateur. Par ailleurs, il avait prévu de tuer plus d’un demi-million de personnes, quand il aurait atteint le sommet de la direction du PCC et qu’il a été aussi impliqué dans les prélèvements d’organes, brisant ainsi tous les principes moraux.

La source de Boxun a déclaré que les crimes des prélèvements d’organes ont eu lieu sous la protection du Comité des affaires politiques et législatives et était dirigé par Gu Kailai, la femme de Bo.

La source a également affirmé qu’après la mise en lumière du scandale de Bo Xilai, Jiang Zemin a critiqué Bo pour «crimes contre l’humanité» l’abaissant ainsi en dessous du niveau humain.

L’article de Boxun semble être une tentative de la faction de Jiang pour sacrifier Bo Xilai afin de protéger Jiang Zemin, Zhou Yongkang et le reste de la faction impliqué dans les prélèvements d’organe.

Payer la dette

Certains dirigeants du PCC ne faisant pas partie de la faction de Jiang peuvent trouver attrayant ce dernier stratagème. Il semble offrir un moyen de reconnaître les atrocités tout en préservant le Parti; mais c’est la quadrature du cercle.

En efffet, les dirigeants sont dans l’illusion s’ils pensent que brandir Bo Xilai comme bouc émissaire donnera au PCC un moyen de s’en sortir. Trop de personnes ont pris part à cette atrocité collective qui a laissé de trop nombreuses victimes dans son sillage pour que le régime en fasse maintenant une espèce de conte pour enfants.

D’ailleurs, la personne qui porte la responsabilité ultime est claire pour tous. Jiang Zemin a ordonné la persécution du Falun Gong; il a encouragé toutes les initiatives pour persécuter les pratiquants de Falun Gong; il a récompensé la brutalité de Bo Xilai et d’autres; il a encouragé son grand chef de la sécurité intérieure Zhou Yongkang à consacrer des ressources considérables à la persécution, ce que Zhou a fait avec empressement.

Bo, Jiang, Zhou et les autres ne peuvent pas échapper à la culpabilité pour ce qu’ils ont fait. Les dirigeants du Parti sont maintenant décidés à rendre la faction de Jiang responsable. S’ils ne le font pas, la dette sera toujours exigible et ils auront pris part à cela.

Version anglaise: How Jiang Zemin Encouraged Bo Xilai’s Atrocities, Part III

Cet article est la troisième partie d’une série en trois parties. La première partie peut être lue en ligne ici. Et la seconde partie .

Note de l’éditeur: Lorsque Wang Lijun, l’ancien policier haut gradé de Chongqing a fui pour sauver sa vie au consulat des États-Unis à Chengdu le 6 février, il a déclenché une tempête politique qui ne s’est pas calmée. La bataille dans les coulisses tourne autour de la position que les responsables prennent envers la persécution du Falun Gong. La faction aux «mains tachées de sang» – les fonctionnaires promus par l’ancien dirigeant du PCC Jiang Zemin afin de mener la persécution – cherche à éviter la responsabilité de ses crimes et à poursuivre la campagne. D’autres fonctionnaires refusent de continuer à participer dans la persécution. Les événements qui se déroulent offrent un choix aux fonctionnaires et aux citoyens de la Chine, ainsi qu’aux gens du monde entier: soutenir ou s’opposer à la persécution du Falun Gong. L’histoire enregistrera le choix de chaque personne.

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.