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Consolidation de la démocratie en Sierra Leone

Les élections pourraient être «un brillant exemple pour toute l’Afrique»

Écrit par Kremena Krumowa, Epoch Times
21.11.2012
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  • Le président de Sierra Leone Ernest Bai Koroma (à gauche) salue ses partisans après le scrutin du 17 novembre 2012, à Freetown pour les élections présidentielles, législatives et locales, dont les résultats seront annoncés la semaine prochaine. (Issouf Sanogo/AFP/Getty Images)

La Sierra Leone a émergé avec beaucoup de difficulté en 2002 d’une guerre civile d’une décennie, qui a coûté environ 50000 vies. Il y a maintenant 10 ans que le premier processus d’élections démocratiques a pris forme, et les experts espèrent que les élections récentes affermiront la solidité démocratique du pays.

«Ces élections sont les troisièmes depuis la guerre civile, nous pouvons donc affirmer qu’elles consolident le processus démocratique», a déclaré Mariya Gabriel, le chef de la délégation du Parlement européen chargé de l’observation des élections de la République.

Les élections se sont déroulées samedi, mais les résultats ne pourront être annoncés avant le début de cette semaine, voire le début de la semaine prochaine. Une certaine tension et la peur de la violence demeurent. Nuls résultats préliminaires ne seront mis en avant afin de prévenir les troubles possibles.

«Le principale sujet d’inquiétude est de savoir si les perdants accepteront la victoire de leurs adversaires» a ajouté Mariya Gabriel, «l’autre grande préoccupation est de savoir si le pays sera en mesure de soutenir une autre campagne, si 55% des votes nécessaires pour remporter l’élection n’est atteint par aucun des deux candidats principaux.»

Attendre, regarder, et que la paix continue, Julie Owono reste confiante dans la nation.

Owono est une blogueuse et écrivain camerounaise couvrant les questions subsahariennes pour Global Voices Online. Owono a déclaré dans un entretien téléphonique: «La Sierra Leone est sans aucun doute l’un des pays où l’on peut dire que le leader actuel a été élu démocratiquement et que le prochain sera aussi élu démocratiquement.»

«La Sierra Leone est l’un des exemples de la stabilité politique et de la démocratie en Afrique,» a-t-elle encore déclaré.

La volonté du Peuple

L’électorat du Sierra Leone a également montré sa foi dans le processus démocratique de son pays.

Le jour du scrutin le trafic routier a été interdit dans les rues de la ville. Selon Gabriel, les Européens auraient considéré cela comme une limitation de leur liberté de mouvement. Les  Sierra-léonais, cependant, ont perçu cela comme une mesure de sécurité garantissant le bon fonctionnement de l’exercice politique, ne se laissant pas décourager.

«Les gens ont parcouru des kilomètres sous le soleil tropical pour ensuite attendre dans un  bureau de vote  avec l’unique désir de voter», a déclaré Gabriel, «ce qui m’a vraiment impressionné».

Le taux de participation était élevé dans les 14 districts du pays: selon les données du National Election Watch, 65,1% des électeurs admissibles à 13 h, pour environ 1200 des 9500 bureaux de vote examinés, avaient déjà participer à l’élection.

Pour mettre cela en perspective, la dernière fois qu’un tel taux de participation a été aussi élevé aux États-Unis fut en 1908. Lors de l’élection présidentielle américaine de 2012, le taux de participation été estimé à 57,5% des électeurs admissibles.

«Quand vous observez l’excitation de chaque citoyen... certains sont venus voter dès 6h30 fermement convaincu de l’importance de l’acte, c’est quelque chose qui ne peut que vous séduire», nous dit encore Gabriel.

Les élections, le seul moyen d’aller vers la démocratie

Gabriel précise que le processus démocratique n’est pas le seul ingrédient nécessaire pour la stabilité du pays: «Le thème principal de ces élections est préserver la paix et la non-violence, mais avec un accent plus concret sur les projets qui peuvent apporter un réel développement économique.»

La démocratie sans développement économique, restera toujours quelque chose de très fragile et d’instable.

Les cicatrices de la guerre civile en Sierra-Leone demeurent: le manque d’infrastructures, le manque d’éducation et de soins de santé adéquats.

Le pays est riche en ressources naturelles, y compris en diamants et minerai de fer.

Selon Owono, «plus de 70% de la population est pauvre, 55-60% sont sans emploi». Elle ajoute: «Ce qui manque c’est une politique visant à garantir les revenus et les ressources naturelles, la garantie de pouvoir créer des emplois et d’impliquer les jeunes dans d’énormes projets d’infrastructure.»

Renforcer l’économie sera de la responsabilité du président nouvellement élu. Les candidats  en place sont, d’une part, Ernest Bai Koroma, du Congrès de tout le peuple (APC), et l’ex-chef militaire Julius Maada Bio du Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP).

Le président et le chef de l’opposition seront tous les deux chargé de défendre la démocratie.

«Toutes les conditions sont réunies pour faire un vote démocratique», a déclaré Owono, en ajoutant, «donc, il est entre leurs mains désormais d’ouvrir la voie à une démocratie durable pour ne pas briser les 10 ans de paix.»

Elle espère que la Sierra Leone arrivera  à surmonter la «négativité et le fatalisme» qui a dominé le pays si longtemps, pour devenir un symbole d’espoir prouvant «que l’Afrique est capable de surmonter ses mauvais souvenirs».

Owono a déclaré: «Nous sommes spectateurs en espérant que la Sierra Leone sera capable de surmonter tous les défis, car  tous les ingrédients sont en place. Si le pays réussit, il sera un exemple éclatant pour toute l’Afrique.»

Version anglaise: Consolidating Democracy in Sierra Leone

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