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Quand la non-violence l’emporte sur la terreur

Écrit par Joshua Philipp, Epoch Times
24.11.2012
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Décryptage des informations

En seulement quelques mois, les soulèvements locaux du Printemps arabe, débutés fin 2010, ont obtenu plus d’impact politique que le groupe terroriste Al-Qaïda de toute son histoire. C’est un message clair selon lequel la non-violence est une voie plus efficace, tant pour obtenir le soutien de la population que pour réaliser ses objectifs politiques.

Les suites de l’attaque du 11 septembre contre l’ambassade américaine en Libye ont clairement montré la différence qui existe entre les anciennes méthodes de terreur et la nouvelle approche qui vient du printemps arabe. Seulement dix jours après l’attaque, des dizaines de milliers de Libyens ont marché sur la base des militants islamistes d’Ansar al-Charia à Benghazi, responsables présumés de l’attaque, et les ont chassés de la ville.

Dans un mail, Steven Pinker, professeur de psychologie à l’université de Harvard, écrivait que «l’utilisation du terrorisme comme tactique est un échec spectaculaire»1. Les recherches de Pinker montrent que, d’une manière générale, le monde dans son ensemble tourne le dos à la violence. Pour Pinker, l’une des explications principales de ce changement réside dans le fait que «la logique de la violence est ‘si vous ne me donnez pas ce que je veux, je vais vous nuire’» et la victime doit aussi croire ce message – «si vous me donnez ce que je veux, je ne vous ferai pas de mal» – sinon il n’y a pas d’intérêt à se plier à la menace.

Ironiquement, c’est l’utilisation de la violence qui empêche le terrorisme d’atteindre ses objectifs. Selon Pinker, cette situation conduit le public à penser que pour les groupes terroristes «seule la destruction est intéressante et non pas les négociations constructives. De fait, le public soutient, tous azimuts, les mesures destinées à éradiquer les terroristes».

C’est une leçon de l’histoire. Le 11 septembre 2001, les attaques contre les tours jumelles ont poussé les États-Unis à accroître leur présence militaire dans le monde arabe et à déloger Al-Qaïda en Afghanistan. Suite à l’attaque récente du 11 septembre en Libye, les États-Unis ont confié au FBI la responsabilité de retrouver les coupables avec l’aide des forces spéciales et de drones.

Pinker illustre l’échec historique des objectifs terroristes. «L’État d’Israël existe toujours, l’Irlande du Nord fait toujours partie du Royaume-Uni et la région du Cachemire est toujours indienne», constate-t-il.

Et d’ajouter: «Si l’on prend le Kurdistan, la Palestine, le Québec, Puerto-Rico, la Tchétchénie, la Corse, l’Eelam Tamoul ou le Pays Basque, aucun n’est devenu un État souverain». «Les Philippines, l’Algérie, l’Égypte et l’Ouzbékistan ne sont pas des théocraties musulmanes, pas plus que le Japon, les États-Unis, l’Europe ou l’Amérique latine ne sont devenus des utopies religieuses, marxistes, anarchistes, ou New Age».

Pourtant, il fut un temps où le terrorisme était considéré comme une réponse rationnelle pour atteindre des objectifs politiques. C’était le cas au moment des attaques terroristes du 11 septembre 2001. La propagation du communisme a fortement reposé sur les révolutions violentes et longtemps avant cela, les luttes contre le colonialisme étaient violentes elles aussi.

Mais le monde change

Dans son ouvrage, coécrit avec Maria Stephan – Why Civil Resistance Works: The Strategic Logic of Nonviolent Conflict –, Erica Chenoweth, directrice du Programme de Recherche sur le Terrorisme et l’Insurrection à l’École Josef Korbel des hautes études internationales, a montré, grâce à ses recherches, que la violence utilisée comme tactique politique s’avère de plus en plus inefficace, de même que les régimes arrivés au pouvoir par des moyens non-violents se tournent plus facilement vers la démocratie et sont moins susceptibles de tomber dans la guerre civile.

Dans son livre, Chenoweth montre le passage radical des campagnes violentes envers les mouvements non-violents depuis 1940.  

Dans les tableaux statistiques regroupant les données de plusieurs décennies, Chenoweth et Stephan, graphiques à l’appui, montrent que dans les années 1940 et 1950, les taux de réussite des campagnes violentes et non-violentes étaient équivalents. Les choses ont commencé à changer dans les années 1960 et les campagnes violentes sont devenues moins efficaces. Dans les années 2000, le taux de réussite des campagnes non-violentes surpasse de près de sept fois celui des activités violentes.

Le printemps arabe est un bon exemple de la tendance observée dans leurs recherches. «La participation massive des populations civiles dans une campagne non-violente est plus susceptible d’affaiblir la répression, d’encourager les changements de camps chez les fidèles partisans du régime et de fournir, aux leaders de la résistance, des cartes plus variées de choix tactiques et stratégiques», notent Chenoweth et Stephan dans leur livre.

Max Abrams, expert en terrorisme et homologue à l’université John Hopkins, a effectué des recherches approfondies sur l’efficacité du terrorisme. Dans une interview téléphonique, il analysait que, non seulement le terrorisme s’est avéré inefficace politiquement mais encore «au lieu de pousser les divers gouvernements à faire des concessions, les attentats terroristes provoquent en réponse des contre-mesures gouvernementales dures».

Abrams et Pinker concluent que l’inefficacité évidente du terrorisme est principalement due au fait que la violence, qui est son fondement, fait apparaître les groupes terroristes comme des groupes trop extrêmes pour négocier.

Abrams déclare que les récents incidents en Libye impliquent qu’un large soutien au terrorisme se solde par un échec et «les auteurs de violence, en particulier dans les affaires internationales, commencent à reconnaître son inefficacité politique».

1Pinker est également l’auteur de The Better Angels of Our Nature : Why Violence Has Decline.

Version anglaise: Nonviolence Wins Over Terror In 21st Century

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