Pas de signe de réformes dans les premiers pas du dirigeant chinois

Écrit par Ariel Tian, Epoch Times
28.11.2012
  • Le nouveau chef du Parti communiste chinois, Xi Jinping, participant au 18e Congrès du Parti le 8 novembre à Pékin. (Feng Li/Getty Images)

Dans les semaines qui ont précédé le 18e Congrès du Parti communiste (PCC), Xi Jinping, le nouveau dirigeant chinois, a déclaré que les réformes politiques devaient s'accélérer.

Maintenant que Xi Jinping a accédé au plus haut poste, certains analystes estiment qu'il n'est pas aussi visionnaire que prévu.

He Qinglian, auteure et économiste chinoise éminente, a commenté sur son blogue au sujet du silence de Xi Jinping en ce qui a trait aux réformes politiques aussitôt qu'il est devenu le nouveau dirigeant.

«En me basant sur différentes sources d'informations publiques, je crois que la plus grande différence entre Xi Jinping et Hu Jintao se trouve dans leur style et non dans leur direction», a écrit He Qinglian.

Mme He résume son opinion sur le discours de Xi (après sa prise du pouvoir) en trois points :

Premièrement, Xi a promis plus de «pain», mais sans prendre d'engagement envers la démocratie.

Bien que Mme He estime que le premier discours de Xi Jinping en tant que nouveau chef du Parti était plus sincère que celui de Hu Jintao, elle croit que Xi a échoué en ne parlant pas du tout de réformes politiques. Elle a qualifié son discours, intitulé L'espoir des gens pour une vie meilleure est notre objectif, de «contrat de pain» qui comprend l'éducation, l'emploi, le revenu, l'assistance sociale, la santé et les conditions de vie. Toutefois, Xi Jinping n'a pas prononcé un seul mot concernant les réformes politiques, fait remarquer Mme He.

L'économiste réalise que la plupart des Chinois sont satisfaits avec le «contrat de pain». «[Xi Jinping] comprend la nature humaine des citoyens. Pour 90 % des Chinois, leur promettre du “pain” est nettement suffisant.»

Deuxièmement, Xi Jinping n'a jamais eu l'intention de retourner le pouvoir au peuple.

He Qinglian a souligné que rien n'indique que Xi Jinping est d'avis qu'il existe un grave problème de violations des droits de la personne en Chine. «En comparaison avec les troisième et quatrième générations de hauts dirigeants chinois, Xi Jinping se soucie encore moins des critiques de la communauté internationale concernant le dossier des droits de l'homme de la Chine […] Le style de Xi Jinping est différent de celui de Jiang [Zemin] et de Hu [Jintao]; il va résister avec encore plus de force.»

Mme He a fourni des exemples de la mentalité procommuniste de Xi Jinping démontrée tout au long de sa carrière :

Xi et Zhou Yongkang (ex-chef de la sécurité) avaient orchestré une répression massive à Pékin lorsqu'ils étaient en charge des préparations avant les Jeux olympiques de 2008, mettant en place une surveillance des dissidents 24 heures sur 24.

Les médias étrangers avaient dénoncé ces mesures de sécurité. Xi Jinping avait alors déclaré : «Ça nous est égal si les autres apprécient ou non. Dans un monde si vaste, il y a une myriade de choses merveilleuses. Si nous retirons les oiseaux qui se disputent férocement dans la cage, il n'y aura plus autant de bruit et d'excitation dans la cage.»

Lors de sa visite au Mexique en 2009, Xi Jinping avait ébranlé la scène avec des commentaires au vitriol sur les observateurs de la Chine. «Certains étrangers avec le ventre plein ne trouvent rien d'autre à faire que de pointer le doigt vers nous. Premièrement, la Chine n'exporte pas la révolution; deuxièmement, elle n'exporte pas la famine ni la pauvreté; et, troisièmement, elle n'interfère pas dans vos affaires. Que reste-t-il à dire?»

He Qinglian prédit que les vieux réflexes de Xi Jinping vont influencer la diplomatie chinoise. «Maintenant que Xi Jinping est le chef du PCC, ses trois déclarations [mentionnées ci-haut] vont probablement guider les politiques diplomatiques à l'avenir.»

Troisièmement, Xi Jinping parle sans détour et il ne craint pas de dire «non».

En tant qu'analyste de la Chine, Mme He estime qu'il est de son devoir d'informer le public au sujet des différences entre les faits et les promesses creuses. Elle reconnaît que Xi Jinping dit les choses comme elles sont.

Selon les sources publiées, He Qinglian conclut que Xi prononce rarement des paroles embellies qui n'ont aucun sens pratique. Lorsqu'il était responsable de district, Xi a déjà déclaré : «N'arrivez pas avec trop de nouveaux commentaires et d'innovations. Ce qui compte c'est d'agir.»

Dans un autre exemple, Mme He souligne que Xi Jinping refuse de faire ce qu'il n'entend pas faire. Lorsqu'il a rencontré le président américain en mars 2012, Barack Obama a proposé que les deux pays entament un dialogue militaire solennel, à quoi Xi a répondu brusquement : «Non».

Sur cette note, Mme He résume ses trois points brièvement : «Je crois que si Xi Jinping n'a pas mentionné les réformes politiques, les gens ne devraient pas espérer qu'il en planifie, et il n'a jamais eu l'intention de retourner le pouvoir au peuple. Xi veut s'attaquer à la corruption, et je crois qu'il est sincère. Cependant, il ne pourra réussir, puisque le système au complet est corrompu. Si le système ne change pas, la corruption ne pourra être éliminée.»

Version anglaise :

First Steps of Chinese Leader Not Hopeful For Reform