Écrit par Jack Phillips, Epoch Times

Les agriculteurs européens protestant à Bruxelles ont pulvérisé le bâtiment du parlement européen et la police anti-émeute avec du lait frais, exigeant un geste des parlementaires pour permettre l’augmentation du prix du lait et éviter la faillite des laiteries.

Bruxelles, lundi 26 novembre 2012, un policier utilise un bouclier pour se protéger du lait projeté par les producteurs.

Lundi, selon le site d’information belge De Redactie, des milliers de producteurs laitiers sont arrivés dans la capitale pour deux jours de protestations. Les agriculteurs, principalement venus de France, des Pays-Bas, et d’Allemagne, sont arrivés sur des tracteurs et des vaches, des chevaux, et toutes sortes d’équipements.

Selon l’organisation European Milk Board (EMB) qui a mis en place le mouvement, les producteurs laitiers veulent que l’Union européenne permette l’augmentation du prix du lait d’environ 25% afin qu’ils puissent couvrir leurs coûts. L’EMB a précisé au quotidien belge La Dernière Heure que depuis le début de la crise laitière européenne en 2009, quelque 157.000 agriculteurs avaient fait faillite.

L’EMB, organisation qui couvre 14 pays en tout, dénonce la crise laitière actuelle, qui repose sur la surproduction. L’Europe est le plus grand producteur mondial de lait, et l’EMB explique que la surproduction actuelle a mis le marché «en feu». L’organisation appelle les agences européennes à stopper l’incendie.

Les photographies ci-dessous montrent les agriculteurs et les incidents de pulvérisation au lait frais dans le bâtiment du Parlement alors que la police anti-émeute essaye de bloquer la manifestation avec ses boucliers. Les paysans ont aussi fait brûler une remorque remplie de foin devant l’édifice. L’EMB a déclaré que les agriculteurs ne partiraient pas tant que leurs revendications ne seraient pas satisfaites.

José Bové, cité par De Redactie pose la problématique sous forme de questionnement: «Ils savent que si rien ne change, la moitié des emplois agricoles disponibles actuellement seront condamnés à disparaitre. Est-ce que nous souhaitons la fin des agriculteurs?»

Le président de l’EMB, Romuald Schaber, explique dans un communiqué: «Le fait que tant de collègues à travers toute l’Europe soient venus manifester montre à quel point l’avenir d’une agriculture répondant au besoin de la société est important pour eux.» Il ajoute: «Cet avenir ne peut être sécurisé que par une gestion flexible menée par une agence de surveillance européenne.»

Paolo de Castro, le président de la Commission de l’agriculture et du développement rural du Parlement européen, a rencontré les agriculteurs, évoquant, à leur déception, le devoir de trouver un compromis.

«Nous devons travailler de concert au lieu de nous battre... parce que nous partageons un intérêt commun», a-t-il dit, selon La Dernière Heure.

Après que les manifestants aient  éclaboussé le bâtiment la nuit dernière, De Castro a affirmer s’être vu obliger de reporter une réunion avec les agriculteurs: «Nous avons vu des litres de lait déversés sur nos fenêtres. Et pourtant ça n’a rien de positif.» Il a ajouté: «Nous travaillons pour améliorer votre situation.»

Sous un tonnerre d’applaudissements Schaber a rétorqué à De Castro: «Voilà trois ans que vous faites durer cette rhétorique. (...) Nous voulons que des décisions soient prises dès aujourd’hui, parce que la prochaine fois que vous devrez nettoyer vos fenêtres, ce sera à l’intérieur!»

Finalement ce mardi, le commissaire européen à l’agriculture, Dacian Ciolos, a avouer aux agriculteurs qu’il ne pouvait en aucun cas garantir «de solution immédiate».

Version anglaise: Protesting Farmers Spray EU Parliament With Milk (Photos)