KIEV, Ukraine – Mardi 27 novembre, le chef de l’opposition ukrainien Ioulia Timochenko, vient de fêter son 52ème anniversaire, en tant que détenu, à la clinique centrale de l’hôpital nº5 à Kharkiv, à l’est du pays.

Ioulia Timochenko a été arrêtée en août 2011 puis condamnée par le tribunal de Kiev à sept ans de prison pour abus de pouvoir en octobre. Elle purgeait sa peine à Kharkiv, une des plus grandes villes d’Ukraine, jusqu’à ce que n’interviennent en mai des problèmes de santé l’obligeant à être transférée à l’hôpital.

Pour son anniversaire, comme cadeau exceptionnel, le service pénitentiaire ukrainien a permis à sa fille Eugenia Timochenko de lui rendre visite pour une période relativement longue de trois jours.

Aujourd’hui, les représentants de son parti «BYUT-Batkivshchyna» («Bloc de Ioulia Timochenko & Patrie») ont tenu une petite manifestation à l’entrée de l’hôpital.

La manifestation comprenait l’envoi de ballons et un lâcher de colombes, symboles de la liberté. L’ancien Premier ministre a également reçu des bouquets de roses rouges et blanches de la part de ses amis et sympathisants.

Hier, Rome lui a également exprimé son soutien. Sur l’un bâtiment du Capitole à Rome, l’administration de la ville a accroché son portrait avec les mots «liberté pour Ioulia Timochenko».

L’Union européenne et d’autres pays occidentaux considèrent que son arrestation est un geste politique purement arbitraire de la part de son principal rival le président Viktor Ianoukovitch, qui tente de la faire taire.

Lors de son anniversaire précédent, dans une prison préventive de Kiev, ses partisans avaient organisé un concert en son honneur.

Viktor Baloha, un ancien ministre des Urgences d’Ukraine, lui a rendu une sorte d’hommage sur Facebook: «Ioulia Volodymirivna (nom de jeune fille, référence au père), aujourd’hui c’est votre anniversaire. Je vous connais bien, car nous avons travaillé ensemble, bien que la plupart du temps nous étions sur des côtés opposés. Je n’ai pas toujours évalué positivement vos actes. Beaucoup de gens, à qui vous avez donné votre confiance, vous ont trahi. Et ils continuent à vous trahir. Mais vous n’avez pas capitulé.»

Bien que Ioulia Timochenko possède de forts appuis à l’ouest, peu d’Ukrainiens sont vraiment enclins à défendre leur ancien Premier ministre.

Selon Volodymyr Fesenko, un célèbre observateur politique ukrainien, l’état d’esprit aujourd’hui des citoyens envers leurs dirigeants politiques n’est que déception et méfiance, ce qui inclut Ioulia Timochenko perçue comme un dirigeant à qui on ne peut faire intégralement confiance.

Selon le Kyiv Post, l’observateur aurait ajouté: «les gens descendent généralement dans la rue pour des problèmes économiques et sociaux, en dernier lieu en raison de conflits politiques. Selon les sondages d’opinion des différents services sociaux, seulement 10% d’entre eux sont prêts à protester pour une cause politique.»

Indépendamment de l’absence de volonté pour défendre Ioulia Timochenko, son parti reste assez populaire dans le pays. Lors des élections nationales du mois dernier, BYUT-Batkivshchyna a remporté 101 des 450 sièges du Parlement.

Le gouvernement actuel du président Ianoukovitch, accuse l’ancien Premier ministre d’avoir signé un contrat défavorable sur le gaz avec la Russie en 2009, conduisant à des prix excessivement élevés de la matière première. Aujourd’hui encore, l’Ukraine paie au plus fort le gaz russe qui revient plus cher que le gaz européen.

Désormais la stratégie ukrainienne vise à se débarrasser de sa dépendance par rapport au gaz russe. L’édition ukrainienne d’Epoch Times rapporte que, selon les statistiques officielles du pays, en 2012, la nation aurait réussi à réduire sa consommation de gaz russe de 7,7%. Récemment, la société nationale Naftogaz a conclu un accord avec la société allemande RWE afin qu’elle lui fasse parvenir 10 milliards de mètres cubes de gaz par an.

Version anglaise: Ukrainian Opposition Leader Tymoshenko Celebrates Birthday in Custody