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Liberté de la presse: la France devenue mauvaise élève?

Écrit par Ivo Paulovic, Epoch Times
30.11.2012
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  • Malgré la présence de nombreux médias sur le territoire, la France est au 38ème rang mondial concernant la liberté de la presse. (AFP)

Une longue histoire relie la France à celle de la liberté d’expression. La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme. «Tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement», affirmait il y a 223 ans le pilier fondateur de la liberté, la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789. Depuis, la liberté de presse a fait son chemin dans les consciences de toutes les nations du monde, soutenue par le travail laborieux de ses fervents défenseurs. Alors qu’aujourd’hui certains régimes violents s’enfoncent de plus en plus dans l’obscurité de la censure, le pays qui a vu naître cette lumière ne peut plus être cité comme meilleur exemple. La liberté de presse se heurte à de nombreuses frontières géopolitiques et également au cadre structurant de la déontologie.

La liberté de la presse comme indicateur d’une démocratie

Le droit à la libre expression est reconnu en 1945 comme un droit fondamental par l’UNESCO et en 1948, par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Ce droit encourage le pluralisme et l’indépendance des médias. Il est universellement reconnu comme l’un des baromètres de la santé d’une démocratie et les reporters ont acquis le statut de médiateurs en temps réel de l’actualité du monde.

Néanmoins, les régimes autoritaires ne peuvent que redouter la mise en lumière de leurs crimes. Ils  s’obstinent à réprimer toute information circulant qui échapperait à leurs instruments de propagande. Pour apporter de vraies informations et exposer la vérité de la condition humaine dans de nombreux pays tels que la Chine, l’Iran, l’Égypte ou l’Azerbaïdjan, l’organisation non gouvernementale internationale Reporters sans frontières (RSF) a vu le jour en 1985. Depuis, elle n’a cessé de dénoncer les violations de ce droit partout où elles se produisent dans le monde et soutient ceux qui se sacrifient pour sauver la liberté d’expression.

RSF publie chaque année un classement des pays selon le degré de la liberté de la presse, en fonction du champ d’action dont disposent les journalistes pour leur travail. Ce classement, qui fait référence, s’appuie sur le nombre de violences à l’encontre des journalistes, la responsabilité des gouvernements qui entravent cette liberté et les luttes menées contre ces crimes ainsi que le rappel du statut légal du travail journalistique.

La France au rang des mauvais élèves?

Singulièrement depuis 2002, alors qu’elle occupait la 11e place, la France a été dégradée jusqu’à la 44e position en 2010, loin derrière le Mali, la Slovaquie, ainsi que l’Allemagne ou les États-Unis, respectivement, à la 17e et 20e position. En 2012, le pays des droits de l’Homme a regagné la 38e position, encore loin des premières positions occupées depuis longtemps par la Finlande, la Norvège et les Pays-Bas. Plusieurs facteurs sont responsables de la stagnation de la France, la pression subie par les journalistes sur les enquêtes proches du pouvoir ainsi que la protection de leurs sources. De même, la nomination du président de France Télévision par l’ancien président de la République n’avait pas été perçue favorablement par RSF. Il faut cependant attendre janvier 2013 pour voir si le nouveau gouvernement sera capable de modifier ce classement en restaurant la place de la France dans son histoire.

Ce classement généralise la question à tous les pays, qu’ils soient une démocratie ou un régime répressif. Le travail des médias indépendants, la nécessité de la liberté de la presse n’a pas la même signification en France qu’en Chine. Dans des pays dictatoriaux, la liberté de la presse est une question de vie ou de mort. L’État contrôle tous les médias pour mieux contrôler la population. Dans les pays développés tels que la France, la liberté de la presse se situe à un autre niveau. Ainsi, peut-on vraiment parler de liberté d’expression fondamentale quand les médias principaux sont dépendants des financements des grands groupes auxquels ils appartiennent? Quelle institution peut nous garantir d’apporter la vérité sur les grandes causes de l’histoire, le contexte économique international, etc. quand les médias sont occupés à veiller aux intérêts de leur entreprise? Les rares journaux indépendants sont soumis à certaines exigences pour obtenir des subventions ou trouver des mécènes.

Par ailleurs, un contrôle est nécessaire lorsqu’il s’agit de protéger la déontologie de l’information qui est la base de la définition de la liberté de presse.  

Sans cadre, pas de liberté

La Charte de Munich à laquelle se réfèrent les journalistes de l’ensemble du vieux continent, ainsi que la fédération européenne des journalistes, donne une ligne à la déontologie journalistique qui doit s’appuyer sur certaines directives et rester dans le cadre éthique. Ce sont les devoirs de chaque journaliste envers le respect de la vie privée, l’exactitude des faits, le bien-être des enfants, la protection des sources, la diffusion de la vérité, etc. En même temps, la liberté de la presse ne peut pas dépasser les limites de sa propre définition, en promulgant l’incitation à la haine, les propos obscènes, blasphématoires, les secrets déstabilisant l’État, la pornographie, la diffamation, etc.

Toutefois, le cadre imposé par la Charte ne doit pas être utilisé comme instrument d’abus de pouvoir visant à limiter la liberté de la presse.

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