Préparation de l’avenir de l’Union lors du dernier sommet européen

La Banque Centrale Européenne en passe de devenir le régulateur bancaire suprême

Écrit par Valentin Schmid, Epoch Times
05.11.2012
  • Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne arrive pour le sommet européen à Bruxelles le jeudi 18 octobre. C’était le premier des trois sommets avant Noël où les dirigeants de l’UE souhaitent renforcer les fondations du bloc européen. (Jean Tthys/AFP/Getty Images)

Un aperçu du marché européen

Les marchés financiers étaient à la hausse en Europe la deuxième semaine d’octobre, alors que le dernier  sommet de l’Union européenne ouvrait potentiellement la voie à un renforcement du contrôle central et de la surveillance dans la zone euro. Le cours de l’euro a augmenté de 0,5% pour clôturer à 1,3021 dollar, dépassant ainsi sa valeur maximum de 1,30 dollar et se préparant ainsi à la prochaine étape. Les indices ont encore mieux résisté, avec l’EURO STOXX en hausse de 3% soit 2.542 points à la fermeture. L’Espagne et la Grèce ont fait une magnifique performance avec une clôture en hausse de 3,4 et 5,5% respectivement.

La BCE en passe de devenir le régulateur bancaire unique de la zone euro

Des nouvelles majeures ont été rendues publiques après la rencontre des dirigeants européens à Bruxelles. Du point de vue des marchés financiers, le plus important a été la mise en place d’un mécanisme de contrôle unique. Ce mécanisme de surveillance placera plus de 6.000 banques de la zone euro entre les mains de la Banque centrale européenne (BCE). Comme c’est généralement le cas avec les propositions issues du sommet de l’Union Européenne (UE), les détails manquaient. Les bureaucrates de Bruxelles, cependant, ont été chargés de rédiger un cadre juridique acceptable avant le 1er janvier 2013. Mario Draghi, le président de la BCE, aurait dit aux dirigeants qu’il faudrait encore 6 à 12 mois pour que le mécanisme entre en vigueur.

Cette pièce du puzzle ouvre la voie au mécanisme européen de stabilité (MES) pour injecter directement des capitaux dans le secteur bancaire. Cela suit le principe habituel des dirigeants de l’UE d’accorder plus d’aides en échange de plus de contrôles sur les États souverains. Le contrôle bancaire de la BCE donne plus de contrôle à l’UE, ainsi que la capitalisation du MES fournit plus d’aides directement aux banques. Cela permet de réduire l’exposition du secteur bancaire des pays souverains, comme en Grèce par exemple. En ce moment, les banques de certains pays sont si faibles et entrelacées qu’une faillite pourrait faire tomber tout le système bancaire de ce pays et avoir des répercussions désastreuses pour la zone euro dans son ensemble.

Toutefois, les dirigeants européens ne sont pas parvenus à un accord sur un dépôt de garantie à l’échelle de la zone euro et un fond pour traiter avec les banques qui ont fait faillite. Ces éléments de centralisation du système bancaire européen seront discutés plus en détail lors du prochain sommet de décembre.

Dans un effort de concentrer encore plus le contrôle à Bruxelles, l’Allemagne a avancé l’idée d’installer un soi-disant «super commissaire» pour les questions budgétaires. Cela signifie que le commissaire de la monnaie courante serait en mesure d’opposer son veto à des budgets nationaux, même si ils ont été ratifiés par le Parlement. Cette idée n’a actuellement pas été approuvée par la majorité des dirigeants de l’UE. Si la tendance est d’aller vers plus d’aide et plus de contrôle continue, toutefois, cela semble une issue inévitable à plus long terme.

La Grèce sur la bonne voie, des problèmes en Espagne

Dans ce qui est a été une surprise pour beaucoup, est que la Grèce ait reçu les encouragements d’une commission qui a évalué ses progrès économiques. On s’attend à ce que la prochaine tranche d’aide de 41 milliards de dollars soit versée à la mi-novembre. Néanmoins le pays a du mal à mettre en œuvre les réformes visant à équilibrer son budget, marqué par une profonde récession et un chômage record.

L’Espagne, en revanche, ne se porte pas aussi bien. En conséquence, les marchés commencent à s’impatienter de ne pas voir le pays demander officiellement un renflouement. C’est à cette condition seulement que la BCE pourra commencer à acheter à court terme de la dette du pays.

Les acteurs du marché se soucient du pourcentage record de créances douteuses dans le système bancaire espagnol, d’une incapacité à endiguer un déficit budgétaire d’environ 7% du PIB, et des voix dans les régions autonomes appelant à l’indépendance complète.

Le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, est susceptible de temporiser la situation en vue des différentes élections régionales se tenant à l’automne. Les résultats des sondages du 21 octobre pour la région de la Galice ont montré que son parti conservateur pourrait conserver la majorité. Les sondages dans le pays basque, cependant, donnent le parti nationaliste comme vainqueur des élections là-bas, ce qui pose un risque de sécession.

D’autres régions, comme la Catalogne, ont aussi ouvertement parlé de sécession avec Madrid et les électeurs ne sont pas prêts à accueillir une nouvelle érosion de leur souveraineté, une certitude une fois le pays renfloué.

Les événements de la fin du mois d’octobre

La Cour européenne de justice s’est prononcée sur la compatibilité du MSE avec les traités actuels de l’UE, une décision qui sera presque certainement positive. Des négociations entre la Troïka [NDLR : la Commission Européenne, la BCE et le FMI, chargés d’auditer la Grèce] et la Grèce se sont poursuivies principalement sur les réformes du marché du travail.

Malgré des récents messages positifs, il est à noter que la Grèce n’a jusqu’à présent pas réussi à répondre à un seul objectif fixé par l’UE en termes de coupes budgétaires, en dépit d’efforts sincères.

La zone euro reflétera la confiance des consommateurs qui reste au plus bas, mais peu d’économistes s’attendent à une nouvelle baisse.

Plus important encore, les indices directeurs d’achat de chacun des pays membres, et la zone euro dans sa globalité, feront la lumière sur l’état des développements économiques. Comme les lectures précédentes avaient toutes un caractère récessionniste,  il serait surprenant de voir une légère hausse dans la série.

Version anglaise: European Summit Prepares for Future Union

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