Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Une campagne de démolition de tombes à Henan détruit les preuves d’une épidémie de SIDA

Écrit par Jane Lin, Epoch Times
13.12.2012
| A-/A+
  • Gao Yaojie s’exprime au National Press Club de la ville de Washington à l’occasion de la sortie de son livre Désastre Sanguin : 10000 Lettres. Le 1er décembre 2009. Gao a dévoilé au grand jour une pratique des fonctionnaires du Parti de Henan: la destruction au bulldozer des tombes des personnes ayant succombées à l’épidémie de SIDA dont ils sont responsables. (Lisa Fan/Epoch Times)

Une pratique controversée d’«aplatissement de tombes» en Chine centrale est en train de détruire les preuves de l’épidémie de SIDA, selon les experts et activistes. Des millions de tombes de paysans situées autour des villages ayant été touchés par la maladie ont été aplaties par bulldozers afin de transformer ces cimetières en terres arables.

Selon le Shanghai Morning Post, les données récemment fournies par des fonctionnaires locaux indiquent que plus de 2 millions de tombes ont été nivelées depuis mars dernier. Les autorités locales de la ville de Zhoukou, dans la province de Henan, soutiennent que transformer les cimetières en terres cultivables va permettre aux fermiers d’augmenter leurs revenus.

Cependant, Dr. Gao Yaojie, l’une des plus grandes expertes chinoises sur le SIDA, a récemment mis en avant une autre raison pour laquelle les autorités ont été amenées à niveler tant de tombes: c’est afin de détruire minutieusement les preuves de l’épidémie de SIDA qui a ravagée ces régions.

«Les morts ne parlent pas. Mais leurs tombes sont les derniers témoignages dénonçant qu’ils avaient contracté le SIDA en vendant leur sang. C’est pour cela que cette campagne de démolition de tombes a été mise en place après plus d’une décennie», a-t-elle expliqué dans l’un de ses articles.

Gao explique aussi que certaines autorités locales essaient depuis une dizaine d’années de détruire les tombes entourant les villages touchés par le SIDA. Quand elle était dans le comté de Weishi, de la province de Henan, en 2003, Gao a vu des membres des familles des victimes être forcés d’enlever leurs tombes, «car les autorités voulaient utiliser les terres cultivables pour les personnes encore en vie».

Dans une interview donnée à Radio Free Asia en 2010, Gao avait déclaré que la population infectée par le VIH dépassait les 10 millions en Chine. «Une fois, je suis allée dans un village rural touché par le SIDA et j’ai vu six victimes se faire enterrer le jour même», a-t-elle précisé.

Les autorités chinoises ont continuellement nié que l’expansion fulgurante de SIDA dans le pays était due à la collecte et à la vente de sang. Gao n’est pas d’accord avec la version officielle. «Dès que vous avez un achat de sang, vous avez des transfusions. Tout commence avec ceux qui vendent leur sang, cela se répand ensuite par les transfusions» a-t-elle expliqué en 2011 au cours de l’interview donné sur Radio Free Asia.

  • Une station de vente de sang dans la province de Guangdong. (Avec l’aimable autorisation de Gao Yaojie)

Avant de s’enfuir aux Etats-Unis, Gao a voyagé à travers le Henan: en soignant les victimes du SIDA avec l’argent de sa propre retraite, en avertissant les fermiers des dangers que représentait la vente de sang, et elle a pu ainsi constater de ses propres yeux les effets de l’épidémie.

Selon Hu Jia, un autre militant contre le SIDA, la cité de Zhoukou est une des zones qui a été touchée par un taux élevé d’infection par le SIDA. Hu a déclaré à un reporter de Secret China qu’il avait l’habitude d’aller à Henan pour faire des recherches sur l’épidémie de SIDA. Il a remarqué que beaucoup de villages touchés par le SIDA avaient plus de tombes que les autres. «Je suis sûr que ces tombes sont devenues des points de repères que les autorités locales n’aiment pas voir», a-t-il raconté.

Il croit également que c’est une des principales raisons pour laquelle les tombes ont été détruites. «Pour beaucoup de ceux qui sont morts du SIDA – leurs tombes ont disparu, comme s’ils n’avaient jamais existé», a-t-il précisé.

  • Dans le village de Houyang, de la province de Henan, Gao a fait une enquête sur les enfants nés après 1996 de parents infectés par le SIDA, elle détermina que 38% étaient également infectés. (Avec l’aimable autorisation de Gao Yaojie)

Selon un reportage du magazine Asia Weekly de Hong Kong en 2007, le SIDA est devenu une épidémie à Henan aux débuts des années 1990, c’est le résultat de l’insistance qu’avait mis Liu Quanxi, le chef du bureau provincial de la santé, à encourager les fermiers pauvres à vendre leur sang. Alors que Liu faisait la promotion d’une «économie du plasma» dans les zones touchées par la pauvreté, les membres de sa famille ont mis en place des stations pour collecter le sang des fermiers en utilisant les fonds et les équipements publiques.

Le sang a été mélangé sans aucune précaution et la propagation du SIDA a été massive. Des recherches publiées dans Foreign Affairs en mars 2002 ont précisé que: «Jusqu’à 1,2 millions de personnes à Henan sont positives au test VIH, ceci étant largement dû à un système de collecte de sang non sécurisé… Les reportages des medias se sont focalisés en particulier sur les villages touchés par le VIH/SIDA à Henan, où près de 80% des habitants avaient contracté le virus et plus de 60% souffraient déjà du SIDA».

Les fonctionnaires du Parti Communiste à Henan n’ont jamais été tenus responsables pour la collecte et la vente de sang contaminé. Le chef de la propagande Li Changchun était le chef du Parti de la province de Henan de 1992 à 1998. Liu et lui ont tous deux été promus après que l’épidémie de SIDA ait éclaté.

C’est la première fois qu’une démolition de tombes d’une telle envergure a lieu en Chine, selon le commentateur politique Heng He de New Tang Dynasty Television. Cela soutient fermement l’idée selon laquelle les autorités locales du Parti Communistes à Zhoukou font tout pour s’assurer de ne pas être tenus responsables dans l’avenir: afin de détruire les preuves de l’épidémie de SIDA qu’ils ont supervisée, ils passent au bulldozer des millions de tombes.

Version anglaise: Grave-Flattening Campaign in Henan Destroys AIDS Evidence

Epoch Times est publié dans 35 pays et dans 19 langues

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.