Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Au Congo, risque élevé pour les enfants de devenir soldats

Écrit par Kremena Krumova, Epoch Times
03.12.2012
| A-/A+
  • En Août dernier en République Démocratique du Congo (RDC), sous le parrainage du CAJED (partenaire de l’UNICEF), un ancien enfant soldat a fait un dessin qui condamne le recrutement des enfants pour en faire des soldats. Avec les récents affrontements entre les rebelles du M23 et l’armée nationale congolaise, environ 200 000 enfants de Goma courent le risque d’être recrutés comme soldats. (UNICEF DRC/Cornelia Walther)

Dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), aux alentours de la villa de Goma, capitale du Nord-Kivu, plus d’une vingtaine de groupes armés sont en train de combattre. Les enfants de la région courent de plus en plus le risque d’être recrutés comme soldats par ces milices.

La semaine dernière, le M23 (groupe rebel qui occupait Goma la semaine précédente), a indiqué qu’il se retirerait progressivement de la ville afin de pouvoir entamer les négociations. Selon plusieurs groupes de pression, le risque d’une crise humanitaire est imminent dans la région où plus de 100 000 personnes ont été déplacées à cause du conflit opposant les rebelles à l’armée congolaise.

Les moins de 18 ans représentent plus de la moitié des déplacés selon l’UNICEF. World Vision estime qu’il y a 200 000 enfants à Goma et que chacun d’eux est en danger. Les enfants déplacés sont très facilement recrutés – de leur plein gré ou de force – par le M23.

Alessandra Dentice, directrice du programme de protection de l’enfance pour l’UNICEF confiait à Kinshasa qu’« avec les déplacement des populations, les enfants perdent de vue leurs parents. C’est l’une de nos plus grandes préoccupations ». Mme Dentice travaille actuellement avec environ 3 000 enfants recrutés par des groupes armés à travers le pays.

SOS Children, une organisation installée au Royaume-Uni indique qu’un enfant soldat sur dix dans le monde se trouve en RDC – soit environ 30 000 enfants soldats au Congo. L’organisation a aussi constaté que 15 à 30% de l’effectif des nouveaux combattants de l’armée congolaise avaient moins de 18 ans.

Les enfants déplacés en quête de stabilité

Dentice explique le fonctionnement du recrutement d’enfants soldats en RDC. Au cours des déplacements de population, les enfants partent avec leurs parents. Ils sont déscolarisés et souvent laissés sans surveillance.

Ce sont les conditions primordiales de l’enlèvement forcé. Nombres d’enfants rejoignent volontairement des groupes armés. Ils s’imaginent que le combat est quelque chose d’excitant. Témoin de la misère de leurs parents, certains enfants sont attirés par les promesses d’argent à se faire. Pour d’autres s’engager dans un combat est un moyen de défendre leur communauté pour résoudre leurs problèmes.

Une fois dans les rangs des groupes armés, les enfants sont envoyés aux combats, deviennent porteurs, esclaves sexuels ou cuisiniers. Selon le Centre de Télésurveillance du Déplacement des Filles, en 2009, les filles représentaient 50% des enfants enlevés par l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) en RDC.

 

Toutefois après quelques temps passé avec les forces armées et après avoir été déçus par la réalité cruelle de la guerre, les enfants sont impatients de retourner à une vie normale. Malheureusement, même s’ils parviennent à rentrer chez eux, certains enfants n’ont plus de place.

 «Nous voulons que ces enfants ne soient pas discriminés et stigmatisés simplement parce qu’à un moment de leur vie, ils ont été contraints de faire des choses horribles», a déclaré Dentice.

War Child rapporte que certaines familles refusent que leurs enfants reviennent à la maison parce qu’ils ont participé aux violences et aux meurtres. Pour d’autres familles c’est le souci de protéger les enfants des attaques des autres membres de la communauté.

 

La réinsertion des anciens enfants soldats

Selon Dentice, certains enfants s’échappent ou participent au processus de démobilisation. Pour commencer ils sont pris en charge dans une agence de protection de l’enfance. Puis ils sont soignés temporairement dans un centre de transit ou dans des familles d’accueil à travers la RDC, et les agences de protection de l’enfance recherchent les familles de chaque enfant. Lorsque la famille est retrouvée, l’enfant y est réintégré avec une aide élargie qui comprend l’éducation, la formation professionnelle, le soutien médical et psychosocial.

«C’est une situation très dure [pour ces enfants], c’est un traumatisme difficile à surmonter», analysait Dentice. «Ce sont des enfants qui, pendant un certain temps de leur vie n’étaient plus des enfants: ils ont été contraints d’utiliser des armes, de vivre dans des conditions très dures, de voir des scènes qu’ils n’auraient pas dû voir. Au lieu d’aller à l’école et de jouer avec d’autres enfants, ils ont été armé et ont reçu l’ordre de combattre».

Pour Alaine Lapierre de CARE Canada, le processus de démobilisation et de pression pour libérer les enfants des griffes des groupes armés prend des années – mais il en vaut la peine.

«Revenir dans les villages où les enfants ont été réintégrés et les voir heureux est ce qu’il y a de plus gratifiant. Dès lors, nous savons que notre objectif est atteint.»

Entre 2007 et 2012, Lapierre a participé au sauvetage et au suivi d’au moins 500 enfants au Tchad. Depuis 1998, l’UNICEF a aidé 100 000 enfants de 15 pays à retourner dans leurs familles. Pour la seule année 2010, l’UNICEF a aidé 11 400 enfants qui avaient été affiliés aux forces et groupes armés, ainsi que 28 000 autres enfants vulnérables dans les zones de conflit.

Version anglaise: Children in Congo Increasingly at Risk of Recruitment for Soldiers

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.