Le 18 janvier 2012, la Cour suprême du Peuple de la Province du Zhejiang a confirmé la peine de mort de Wu Ying, femme d’affaires du Zhejiang et présidente du groupe True Colours.

Le verdict a provoqué un tollé et l’opinion publique a appelé à une peine plus clémente. En moins d’un mois, un délit financier s’est transformé en incident politique. De nombreux intellectuels des universités de Pékin, de Tsinghua et du Zhejiang, ainsi que certains avocats renommés, ont adressé des lettres à la Cour suprême pour plaider sa cause.

L’économiste Zhang Weiying s’interroge sur le Forum des Entrepreneurs de Chine: «Si Wu Ying est condamnée à mort pour avoir collecté des fonds, combien d’autres personnes devraient être condamnées à mort?»

Un sondage Internet intitulé Wu Ying ne mérite pas de mourir montre que la plupart des votants pensent que Wu Ying ne mérite pas la peine de mort.

Wu Ying, une milliardaire de 30 ans originaire de la ville de Dongyang dans la province du Zhejiang, a été arrêtée une première fois en 2007 et a été inculpée en 2008 pour financement illégal. Elle a fait appel de la condamnation en 2009, mais le 18 janvier 2012, la Cour suprême du peuple du Zhejiang a confirmé la peine de mort.

Dans son appel, Wu Ying expliquait que les fonds qu’elle avait empruntés avaient été utilisés pour investir dans des entreprises. Elle n'a pas commis de fraude et les créanciers sont des amis et des parents. Ce n’était pas de l’argent public. Les onze créanciers ont également nié avoir été dupés.

Selon le Financial Times, Wu Ying a avoué au cours du procès que de nombreux hauts responsables étaient impliqués dans des activités de prêts usuraires. Plus d’une dizaine de responsables de la ville de Dongyang ont adressé une lettre collective au juge, demandant la peine de mort pour Wu Ying.

L’auteur chinois Ye Tan a publiquement déclaré que le cas de Wu Ying constitue une série de violations des lois et des procédures, reflétant le fait que les autorités locales aisées agissent en syndicat du crime organisé.

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