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L’arrestation de Wang Lijun suggère que Bo Xilai est en péril

Écrit par Zhang Tianliang, The Epoch Times
14.02.2012
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  • Wang Lijun, ancien chef de la police de Chongqing, assiste à une réunion lors du Congrès national du peuple le 6 mars 2011 à Pékin. (攝影: / 大紀元)

Lutte de pouvoir mouvementée aux plus hauts rangs du parti communiste chinois

Une onde de choc a été déclenchée dans les milieux politiques chinois à la suite de l'arrestation de Wang Lijun. Le 2 février, Wang a été démis de son poste de chef de la police et maire adjoint de Chongqing, dans le Sichuan. Des rumeurs sur Internet indiquent que Bo Xilai, l’ancien supérieur de Wang Lijun, l’ayant promu et lui ayant confié des tâches importantes, s'était rapidement distancé de lui avant que la Commission centrale du Contrôle de discipline ne décide d'enquêter sur Wang Lijun.

 

Wang Lijun a été le bras droit de Bo Xilai et a été chargé de lutter contre la mafia locale. Après que Bo Xilai a été nommé secrétaire du Parti communiste de la ville de Chongqing en décembre 2007, il a fait venir Wang Lijun depuis Jinzhou, dans la province du Liaoning au nord-est, jusqu’à Chongqing en juin 2008. Avec l'aide de Wang Lijun, Bo Xilai s’est débarrassé de l'ancien réseau officiel de Chongqing – la plupart étaient d’anciens fonctionnaires du précédent secrétaire du Parti communiste – sous couvert de lutte contre la mafia.

 

Dès son arrivée, Bo Xilai s'était appuyé sur Wang Lijun. Si Bo Xilai avait pu devenir membre du Comité permanent du Bureau politique du Parti communiste, il aurait certainement gardé Wang Lijun avec lui. En d'autres termes, n’ayant pu protéger Wang Lijun, il est peu probable qu’il puisse se protéger à partir de maintenant.

 

Les dangereuses erreurs commises par Bo Xilai

Tout le monde sait que Bo Xilai n’était pas en bons termes avec d'autres hauts fonctionnaires du Parti communiste chinois (PCC). Le 11 juin 2011, Bo avait conduit 500 membres d'une «troupe de chant rouge» (chants communistes) pour effectuer une représentation à Pékin. Aucun des neuf membres du comité permanent du Politburo n'y a assisté. Bo Xilai a fait une grosse erreur en démontrant involontairement à la population chinoise à quel point il était isolé au sein des hauts fonctionnaires.

 

Après son retour à Chongqing, le 5 octobre, il a publié la calligraphie d’une signature de Deng Ken, le frère cadet de Deng Xiaoping, sur la première page du Chongqing Daily, comme un moyen d'indiquer le soutien de l'ex-dirigeant Deng à son égard.

 

Le lendemain, il a aussi publié une entrevue exclusive de Hu Jinxing, le cousin de l'actuel dirigeant chinois Hu Jintao, à la deuxième page du Chongqing Daily. Dans l'entrevue, Hu Jinxing louait abondamment les réalisations de Bo Xilai. Bo Xilai faisait ici sa deuxième erreur. Apparemment, il n'avait pas pu obtenir le soutien de Hu Jintao, alors il était allé le demander à Hu Jinxing.

 

Le 10 novembre, tandis que Hu Jintao était à Hawaï pour assister à la réunion de l'APEC, Bo Xilai a effectué des manœuvres militaires de grande envergure à Chongqing. Ce fut la troisième erreur de Bo Xilai, car cela exposait sa détermination et son intransigeance par rapport au pouvoir. Alors que Hu était hors de Chine, Bo Xilai a voulu lui montrer sa capacité à mobiliser son armée. Peu importe comment le PCC fait l'éloge de Bo Xilai dans sa lutte contre la corruption, Hu n’a pas peur de lui comme d’un rival. Mais, cette fois, Bo Xilai a envoyé le message qu'il avait assez de capacités ainsi que la détermination de faire un coup d'État militaire. À ce stade, il était inévitable que les deux parties mettent toutes leurs cartes sur la table.

 

Beaucoup de gens peuvent ne pas avoir remarqué le reportage révélateur de l’agence de nouvelles officielle Xinhua le 15 janvier. Deux hauts responsables militaires, Xu Caihou et Guo Boxiaong – vice-présidents du Comité militaire central – et Li Ji'nai – directeur du Département politique général de l’Armée populaire de libération – ont déclaré que l’armée chinoise devait «suivre le commandement du président Hu Jintao». Ils ont également ajouté que leur déclaration était faite pour assurer que le 18e Congrès national du PCC soit un succès et que l’armée devait, à tout moment, dans n'importe quelle circonstance, écouter le commandant en chef des armées Hu Jintao.

 

Après la fin du déploiement militaire le 2 février, Wang Lijun a été démis de ses fonctions en tant que chef de la police et maire adjoint de Chongqing.

 

Alliance brisée et chute rapide

Si nous analysons la succession des évènements de façon chronologique, il est possible de proposer une hypothèse. Hu Jintao avait déjà décidé de se débarrasser de Bo Xilai et il a ciblé Wang Lijun en premier. Si Bo Xilai s’était opposé pour protéger Wang Lijun, en se couvrant l’un et l’autre, ils auraient pu avoir encore une chance de lutter contre Hu Jintao. Mais Bo Xilai fait partie de ceux qui trahissent si rapidement et facilement qu’il a immédiatement abandonné Wang Lijun pour se protéger lui-même.

 

Wang Lijun savait qu’il était en danger de mort dès qu’il serait abandonné par Bo Xilai parce qu'il connaissait trop de ses secrets. Alors la seule solution qu’il avait pour se protéger était de s’enfuir de Chongqing.

 

Le 9 février, Victoria Nuland, porte-parole du département d'État américain, a confirmé que Wang Lijun avait rencontré les agents consulaires des États-Unis à Chengdu. Wang Lijun savait très bien qu'il était impossible pour le consulat des États-Unis de lui accorder l'asile politique. Il est alors très probablement allé au consulat pour faire une scène et attirer l'attention sur lui. En quittant Chongqing et en restant assez longtemps dans le consulat des États-Unis, Wang Lijun assurait sa sécurité et gagnait un peu de temps avant que Pékin n’intervienne.

 

Plusieurs organes de presse hors de Chine ont signalé que le maire de Chongqing, Huang Qifan, s'était rendu à Chengdu avec 70 véhicules de police pour tenter d'enlever Wang Lijun et le ramener à Chongqing. Cependant, c’est le comité de discipline du Parti communiste chinois qui a arrêté Wang Lijun. Wang Lijun a été transféré à Pékin à partir de l'aéroport Shuangliu de Chengdu le 8 février dans la matinée. Il affirmait dans une lettre ouverte signée de son nom qu'il allait engager une lutte à mort contre Bo Xilai, après sa trahison.

 

Même si Bo Xilai est un membre du Bureau politique du Comité central du PCC, cela ne peut pas garantir sa propre sécurité. Chen Xitong, ancien secrétaire du Parti à Pékin, et Chen Liangyu, ancien secrétaire du Parti à Shanghai, ont tous deux été limogés à la suite d'un scandale de corruption, bien que la véritable raison de leur chute ait été très probablement les querelles politiques internes au parti.

 

La fin qui attend Bo Xilai est bien pire que de ne plus pouvoir accéder au Comité permanent du Politburo. Puisque Bo Xilai a fait ses preuves dans la cruauté et le vice, qu’il n'a pas d'allié dans le cercle supérieur du parti et qu’il a essayé de survivre au sein du PCC tout en brisant les règles, il ne serait pas surprenant de voir sa carrière politique prendre fin ou de le voir arrêté après cet incident.

 

L'édition chinoise de The Epoch Times a rapporté le 8 février : «Selon une fuite de câbles diplomatiques américains sur Wikileaks, lorsqu'il était encore ministre du Commerce, Bo Xilai a été écarté du poste de vice-premier ministre au moment où il a été battu par Wen Jiabao lors du 17e Congrès, ceci en raison des poursuites judiciaires internationales déposées contre lui par des pratiquants de Falun Gong à travers le monde. Bo Xilai avait été rétrogradé au rang de secrétaire du Parti de la ville de Chongqing, ce qui correspondait à la dernière étape de sa carrière politique.»

 

Bo Xilai a en effet brutalement persécuté les pratiquants de Falun Gong en tant que maire de la ville de Dalian, gouverneur du Liaoning et ministre du Commerce, Wang Lijun ayant toujours été son homme de main le plus actif. Ils ont tous les deux commis une série de crimes contre l'humanité avec les prélèvements d'organes systématiques sur les pratiquants de Falun Gong.

 

Version anglaise disponible sur: http://www.theepochtimes.com/n2/china-news/arrest-of-chongqing-s-top-cop-suggests-city-s-communist-party-leader-in-jeopardy-178290.html

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.