Vivre sa vie à travers un art

Écrit par Catherine Keller, La Grande Époque
15.02.2012

  • dessin(攝影: / 大紀元)

Pratiquer un art n’est pas anodin, car s’impliquer dans un mouvement créatif permet de développer sa personnalité. Que ce soit la musique, la peinture, le théâtre ou toute activité créatrice, on ne peut bien le faire qu’en utilisant son cœur, sa sensibilité et sa personnalité. De ce fait, il est clair que l’art pratiqué évolue avec son auteur, car il est son reflet.

L’art comme thérapie

Ana Maria Gutierrez est art thérapeute. Pour elle, l’art est la seule chose qui permet de se développer en toute liberté car on peut s’exprimer sans aucune limite. Cette liberté permet d’apporter quelque chose qui vient de son cœur et de l’offrir au monde.

 

«À travers l’art thérapie, on trouve le chemin le plus subtil pour découvrir l’âme de la personne sans la forcer. Elle peut exprimer toutes les émotions, les sentiments et les ‘‘ressentis’’ que la parole ou l’intellect ne lui permettent pas de révéler.»

L’acte de créer permet de s’exprimer, de se découvrir, c’est un témoin révélateur tangible de ce que l’on est profondément. «Souvent, nos émotions, nos sentiments sont confus, une fois posés à travers une peinture, un jeu de rôle, etc. on peut le voir plus clairement. Cela nous permet d’avancer. Si j’ai choisi l’art pour soigner l’âme, c’est parce que je pense qu’en utilisant la beauté, on ouvre une porte sur un chemin différent.»

L’art thérapie entraîne une réflexion sur ce que l’on veut vraiment faire de sa vie. En thérapie, le travail de la personne est analysé par le thérapeute. Cette étude est souvent menée en collégialité et avec un médecin dont l’avis est primordial. Il y a beaucoup de techniques différentes, il faut choisir celle qui est la mieux adaptée à chaque personne.

 

C’est un processus qui permet à la personne de se découvrir, de s’analyser et d’évoluer. Le thérapeute est là pour la guider mais c’est elle qui fait l’exercice. En comprenant le mouvement des couleurs, valeur universelle, elle va ouvrir son esprit, prendre confiance en elle, connaître ses limites, savoir où elle va et où elle veut aller, se respecter, se pardonner pour ensuite respecter et pardonner les autres et savoir se positionner face aux autres en accord avec elle-même.

Dessiner, une passion

Antony Margollé dessine des bandes dessinées depuis son enfance, c’est une vraie passion pour laquelle il n’accepte aucun compromis. Il crée aussi des pages pour des sites Internet. «Les gens ne se rendent pas compte du travail de création que cela demande. Bien que ce soit très technique dans la réalisation, la partie créatrice est bien présente et demande beaucoup de réflexion.» Pour lui, devenir professionnel, c’est un peu perdre son identité créative.

 

«Souvent on fait appel à nous pour imaginer une page, mais une fois réalisée, le client veut tout changer. Il demande un esprit artistique mais en réalité, il faut deviner ce que le client veut, même si c’est de mauvais goût. Ça n’est pas motivant, j’ai l’impression d’être sous pression et de ne pas pouvoir m’exprimer, ce qui me met mal à l’aise. Ce que je dessine ou conçois est une partie de moi, je m’éclate quand je le fais. Si un éditeur me dit qu’il faut traiter un sujet et pas un autre, je ne suis pas d’accord.»

 

Bien qu’il lui soit très difficile de vivre de sa passion, il continue à dessiner et à créer des pages de site Web à partir de ce qu’il est, de ce qu’il ressent, ce qui lui procure un épanouissement satisfaisant.

  • violoncelle(攝影: Oscar Williams / 大紀元)

Communiquer grâce à la musique

Alexandra est étudiante à Genève. Elle joue du cor au sein de l’orchestre du Collège de Genève. Pour elle, c’est avant tout un moyen d’expression. «Ce n’est qu’à travers la musique que je peux exprimer toutes mes émotions, mes sentiments. Quand il m’arrive de ne pas pouvoir jouer pendant plusieurs jours, c’est difficile pour moi. Mes émotions restent en moi et je deviens nerveuse. C’est devenu une nécessité.»

Pour Alexandra, c’est aussi l’aspect social qui entre en jeu. «Faire de la musique avec les autres a plus de sens pour moi. C’est un moment de partage très fort, car nous avons la même passion. Cela crée des liens puissants. Par exemple, je suis partie faire une tournée en Toscane avec mon orchestre. Cette expérience nous a beaucoup rapprochés et nous avons créé de vrais liens d’amitié.

 

Un autre exemple : je joue dans une comédie musicale créée par une élève pour son travail de maturité. C’est là que j’ai rencontré une fille qui s’appelle comme moi. C’est étonnant, mais nous avons la même sensibilité, les mêmes réactions, nous avons chanté des duos, c’était vraiment génial. Cet amour pour la musique nous a vraiment rapprochées.»

Devenir violoncelliste professionnelle 

Zoé Jalabert fait des études en musique, elle passe son master de violoncelliste professionnelle, cette année, au Conservatoire de Genève. Quand elle joue de son instrument, elle a besoin de ressentir la musique. «Quand je m’entraîne, je lis la partition comme si je la créais. C’est comme un chant intérieur que je transmets, à travers mon instrument, au public. Ce moment est intense, c’est comme sortir de l’espace-temps, j’ai l’impression d’être hyper-consciente sur scène. À chaque fois, j’ai un trac incroyable. J’ai l’impression de me mettre à nue devant le public. Je ne me donne pas le droit à l’erreur, je ne peux pas mentir. C’est un moment particulier où je me retrouve face au public et face à moi, à ce qu’il y a en moi.»

Zoé dit qu’elle ressent souvent un manque de confiance en elle qui lui gâche parfois le plaisir de jouer, mais c’est une aide pour être toujours meilleure. «J’essaie de progresser sans cesse. Je cherche le pourquoi quand quelque chose ne va pas. Cela me fait prendre conscience de ma façon de réagir, je me comprends mieux. Une professeur nous expliquait que le cerveau des musiciens développait, à part égale, la partie droite et gauche du cerveau, car nous avons autant besoin de la technique que de la créativité et des émotions pour pouvoir bien jouer d’un instrument.»

Zoé joue aussi dans un quatuor : quatuorfe.free.fr (site crée par Anthony)

Le chant, le théâtre, la peinture mais aussi l’artisanat, le jardinage comme porte de secours

Beaucoup de gens chantent dans une chorale, font du théâtre amateur, prennent des cours de peinture ou bricolent, jardinent. À travers ces activités créatrices, ils se ressourcent, pour certains, ils retrouvent des repères constructifs dans leur vie. C’est comme une bulle qui les sort de leur quotidien et qui a du sens.