DRESDE – Le président allemand, Christian Wulff, a annoncé le 17 février sa démission de son poste de chef d'État.

Dans un coup dur au gouvernement de coalition de la chancelière Angela Merkel, Wulff s'est retrouvé au pied du mur lorsque les procureurs ont annoncé qu'ils allaient tenter de lui retirer son immunité présidentielle afin d'enquêter sur des allégations selon lesquelles il aurait accepté, avant son élection, des prêts et d'autres faveurs venant de personnalités importantes du monde des affaires.

À la suite du scandale ayant éclaté en décembre 2011, considéré par plusieurs comme ayant des répercussions négatives sur le Bureau du Président et sur les plans de Merkel de conserver le pouvoir lors de l'élection fédérale l'année prochaine, Wulff a admis dans son mot de démission qu'une perte de confiance indiquait que son efficacité en tant que chef d'État avait été sévèrement réduite. Les Allemands considèrent le Bureau du Président comme étant au-delà de la politique et requérant ainsi un dossier moral et éthique exemplaire.

Le tabloïd allemand Bild avait allégué que Wulff avait permis à des hommes d'affaires de financer ses vacances et qu'il avait obtenu un prêt à faible taux d'intérêt d'un ami homme d'affaires pour une nouvelle maison qu'il construisait avec sa seconde épouse.

«J'ai commis des erreurs, a déclaré Wulff, mais j'ai toujours été honnête.» Il a dit s'attendre à ce que toute enquête mène à son «exonération complète».

La chancelière Merkel a exprimé son «grand respect et son profond regret» qu'elle a ressentis après avoir appris sa démission. Sa situation politique intérieure déjà inconfortable est aggravée par le fait qu'elle a soutenu Wulff à travers le scandale et qu'elle l'avait personnellement choisi comme candidat de son parti à la suite de la démission soudaine en 2010 de son prédécesseur, Horst Köhler.

Puisque de nouvelles élections sont nécessaires pour choisir le prochain président, le dirigeant de l'Union chrétienne-sociale, Horst Seehofer, va assumer les responsabilités de Wulff de manière intérimaire.

Certains analystes estiment que le concurrent de Wulff lors de la dernière présidentielle, Joachim Gauck – qui n'est affilié à aucun parti politique – pourrait faire un bon candidat. Gauck est un ancien pasteur protestant et un ex-militant anticommuniste dans l'ancienne Allemagne de l'Est. Il est aussi l'un des signataires de la Déclaration de Prague sur la conscience européenne et le communisme, qui vise à condamner les crimes du communisme.

Version originale : German President Resigns Amid Loans Scandal