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Dans l’ombre du plus grand barrage de l’Inde

Écrit par Venus Upadhayaya, The Epoch Times
21.02.2012
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  • Des manifestants dans une tente construite sur une zone occupée des terres appartenant au gouvernement de Jobat, dans l’État Madhya Pradesh, en Inde, protestent contre le fait de ne pas avoir reçu la terre promise lorsque leurs villages ont été submergés, lors du projet du plus grand barrage de l’Inde.(攝影: / 大紀元)

JOBAT, Inde – Renvoyés de leurs terres et forcés d’abandonner leurs traditions, les peuples tribaux de l’État indien de Madhya Pradesh ont pris position. Depuis novembre 2011, ils ont construit un camp sur une zone de terre appartenant au gouvernement et repris leur vie traditionnelle dans un geste de protestation contre les promesses non tenues – promesse d’être déplacés vers une terre appropriée après que les leurs seraient submergées dans le cadre du projet du plus grand barrage en Inde.

Depuis 1979, les autorités indiennes ont travaillé sur le projet du barrage Narmada. Il consiste dans la construction prodigieuse de 3.200 barrages le long de la rivière Narmada – la troisième rivière la plus importante en Inde et limite coutumière entre le nord et le sud du pays. La pièce maîtresse du projet, prévue d’être achevée en 2025, est un seul barrage de béton de 1.200 mètres de long.

Pendant des décennies, le projet a été marqué par une controverse menée par le ressentiment de ceux qui ont perdu leur village et leurs moyens d’existence. Il y a eu beaucoup de promesses mais nombre des peuples tribaux déplacés affirment que lesdites promesses n’ont pas été tenues.

Selon Shrikant, de Narmada Bachao Andolan – mouvement social comprenant des tribus, des fermiers et des écologistes opposés au projet du barrage Narmada – les lois indiennes stipulent que ceux qui ont été délocalisés par les barrages ont droit à une terre cultivable proche des commodités de base.

Les autorités indiennes affirment que le barrage est une source de valeur d’eau et d’électricité pour la région. «Pour une tribu déplacée, sept tribus en tireront bénéfice», affirme le site Internet officiel du projet de barrages.

Poussées par les eaux montantes, de nombreuses tribus ont dû se déplacer vers les hauteurs, plus difficiles à cultiver. Le terrain rocailleux ne peut être cultivé que pendant environ un mois et demi par an. Les zones sont aussi isolées parce que les routes sont submergées, laissant des villages accessibles uniquement par bateau.

Sans autre source de revenu, les tribus ont été dépendantes des approvisionnements en nourriture du gouvernement. Une famille de six personnes reçoit de 10 à 15 kilogrammes de nourriture par mois, principalement du blé et du riz, que les activistes estiment être insuffisants.

«Notre terre et nos maisons ont été submergées au cours des quinze années passées. Nous devions vendre nos chèvres et nos buffles pour vivre et au cours des cinq années passées, nous n’avions même pas les actifs du bétail. La vie est devenue très difficile, et à plusieurs reprises, nous n’avions pas d’argent pour acheter de nourriture», affirme Surbhan, âgé de 39 ans, venu vivre sur la terre occupée avec son épouse et ses parents.

Mécontents de ne pas avoir reçu la terre convenable promise par les autorités, une communauté de près de 130 à 150 personnes vit maintenant sur des terres d’une superficie de 35 hectares qu’elles exploitent et qui étaient avant utilisées par le gouvernement pour des recherches agricoles.

L’endroit consiste en une grande tente et les membres de la famille surveillent à tour de rôle le cheptel et les petits enfants. Les «activistes» vont de petits enfants à des octogénaires.

«Il ne s’agit pas d’une ‘saisie de terre’ mais d’une ‘saisie de droit’ des terres par les personnes expulsées par le barrage de Narmada», affirme une note diffusée par le mouvement Narmada Bachao Andolan.

Les activistes affirment avoir eu recours à l’occupation en dernière option. Ils affirment que les autorités ont publié des données «frauduleuses» affirmant que la réimplantation des personnes déplacées a été réalisée.

Les premiers jours, la police est venue sur le site de protestation, mais aucune action n’a été entreprise. Cependant, l’eau et l’électricité ont été coupées par les autorités, forçant les tribus à porter des seaux d’eau potable depuis une distance éloignée d’environ 500 mètres – leur seule eau de source.

«Nous nous asseyons ici pour nos droits et nous resterons jusqu’à ce que nous puissions avoir une terre correcte en compensation. Nous ne pouvons vivre sans cela», affirme Surbhan.

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