Les Canadiens divisés sur l’abolition de la monarchie

Écrit par Omid Ghoreishi, The Epoch Times
23.02.2012

  • La reine Elisabeth II et le Premier ministre Stephen Harper pendant les célébrations de la Journée du Canada sur la Colline du Parlement le 1er juillet 2010. Les Canadiens sont régulièrement divisés sur la question de savoir si le pays doit couper ses liens avec la monarchie. (Geoff Robins/AFP/Getty Images)(Stringer: AFP / 2010 AFP)

Dans une étude compilée par le Forum de recherches, 43% des Canadiens âgés de 18 ans et plus seraient en faveur de l'abolition de la monarchie à la mort de la reine Elisabeth II et 43% seraient contre, les 14% restant n'ayant pas d'opinion sur le sujet.

L'étude a été publiée peu de temps après la récente convention biennale du Parti libéral, qui rejette une motion pressant le Parlement de créer un comité pour étudier la coupure des liens avec la couronne britannique.

Selon l'étude, 41% des personnes votant libéral sont en faveur de l'abolition de la monarchie. C'est moins que les supporters du Bloc Québecois (71%), ou du NDP (49%), mais plus que les conservateurs (37%).

Lorne Bozinoff, président du Forum de recherches, résume la situation en disant qu'il y a beaucoup de gens des deux côtés et qu'on les trouve dans tous les partis. Cependant, ceux qui sont en faveur de la monarchie montrent plus d'enthousiasme sur la question que ceux qui sont en faveur de l'abolition.

Le Québec, traditionnellement, soutient moins la monarchie que les autres provinces. La population d'âge moyen, entre 35 et 44 ans, est la plus en faveur de l'abolition, tandis que les Canadiens plus âgés, au-delà de 55 ans, sont plus traditionnels et donc soutiennent plus la monarchie. Il est intéressant de noter que le soutien pour l'abolition chez les jeunes Canadiens, entre 18 et 34 ans, est légèrement plus bas que dans le groupe des 45-54 ans.

Bozinoff pense que cela est dû au fait que le Prince William et son épouse sont justement dans cette catégorie d'âge.

Le soutien de la monarchie au Canada a reçu un coup de pouce considérable après le mariage royal et le voyage au Canada des jeunes mariés l'an dernier. Bozinoff précise que le mariage était très bon pour la monarchie et le voyage était une bonne démarche de leur part, afin de relancer leur image au Canada.

Le pourcentage des Canadiens désirant l'abolition de la monarchie dans l'étude du Forum de recherches est considérablement plus bas que le pourcentage trouvé par une enquête d'Ipsos Reid pour Canada.com en 2010.

L'enquête, menée avant la visite de la reine au Canada, montrait que 58% des Canadiens voulaient couper les liens avec la monarchie à la fin du règne de la reine.

Bozinoff explique ces variations d'après la popularité de la monarchie. Quand elle est moins populaire, le nombre pour l'abolition augmente, et quand elle est plus populaire, le nombre diminue.

Abandonner les liens avec la monarchie britannique est également une question actuelle dans d'autres nations ayant encore la reine comme chef d'État.

La nouvelle Premier ministre de Jamaïque, Portia Simpson, a déclaré qu'elle avait l'intention de couper les liens avec la monarchie et de transformer la nation des Caraïbes en une république. L'année dernière, le Parlement de Nouvelle-Zélande a voté contre le fait d'avoir un référendum pour décider du futur de la monarchie dans le pays.

En Australie, un sondage l'an passé a montré que la majorité des Australiens – 55% – désiraient maintenir les liens avec la monarchie, tandis que seulement 34% voulaient l'abolir.

Des membres de la famille royale, le Prince Charles et sa femme Camilla, se rendront en mai en visite au Canada dans le cadre des célébrations du Jubilé de Diamant marquant les 60 ans du règne de la reine Elisabeth II.

Les membres de la famille royale visitent tous les pays ayant la reine comme chef d'État, ainsi que les autres nations importantes du Commonwealth, dans le cadre des célébrations.