Arrietty, le petit monde des chapardeurs

Un autre coup sûr du studio Ghibli

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, The Epoch Times
23.02.2012

  • Arrietty, une chapardeuse(攝影: / © 2010 GNDHDDTW. All Rights Reserved.)

Arrietty, le petit monde des chapardeurs 

 

L'arrivée d'un long métrage de dessins animés des studios Ghibli est à chaque fois une rencontre tant attendu pour bien des adeptes de tous les âges sur la planète, mais aussi un nouvel espoir en ce qui a trait à la qualité cinématographique pour les jeunes enfants. Cette occasion se présente en 2012 à Montréal avec Arrietty, le petit monde des chapardeurs.

En compagnie de ses parents, Arrietty habite dans une petite cachette à l'intérieur d'une gigantesque et somptueuse maison d'été. Ils sont des Chapardeurs, race de très petite taille aux besoins fort modestes. Leur plus grande peur demeure celle des êtres humains, mais cette crainte aura tendance à se résorber alors qu'Arrietty fera la connaissance de Shawn, un jeune adolescent.

Le réalisateur Hiromasa Yonebayashi a décidé de ne pas mettre l'accent sur l'originalité de la source qui a servi à inspirer Arrietty. The Borrowers, série romanesque fantastique pour la jeunesse, a été écrite par l'écrivaine britannique Mary Norton dès 1952. Elle a fait l'objet de plusieurs adaptations, autant à la télévision qu'au cinéma. Un téléfilm en 1973, un autre en 1992 et la suite en 1993. L'acteur John Goodman joue l'antagoniste des Chapardeurs dans le film, toujours du même nom, en 1997. Ce n’est qu’en 2010, en s’inspirant librement du premier tome, que le studio Ghibli présentera sa vision de la série. Hayao Miyazaki, qui scénarise l'histoire d'Arrietty, a décidé de s'engager dans un projet fabuleux, mais qui emprunte une histoire qu'on a vue mille fois. Sa dernière scénarisation et réalisation, Ponyo, même si elle a été éblouissante, fut inspirée du film La petite sirène de Disney. C'est à se demander si Disney ne va pas au-delà de son travail de studio de production et de distributeur et qu'il n’exerce pas une influence quelconque.

Ici, Yonebayashi a décidé d'investir dans les détails : précision des traits de crayons, des couleurs, raffinement des mouvements. Dans les éléments les plus réussis figurent l'agitation des insectes, l'articulation des animaux, les architectures, la finesse des meubles, les différentes pièces (bref, le sublime travail du chef décorateur), mais surtout l'animation de ce qui est liquide, dont les gouttes d'eau qui font remonter le souvenir des toiles du peintre canadien Claude Théberge.

La trame sonore – contenant, entre autres, les variations de la pièce thème d'Arrietty, composées par la musicienne française Cécile Corbel (harpiste celtique et chanteuse) − est quelque peu diffuse. Le studio Ghibli a pourtant l'habitude d'une palette musicale plus riche. La collaboration avec un compositeur d'une autre nationalité constitue une première pour le studio japonais.

Somme toute, Arrietty, le petit monde des chapardeurs demeure adorable et fortement recommandable, malgré ses quelques manques. Il ne sera pas surprenant que ce film, comme bien des œuvres du studio Ghibli, finisse par devenir un classique. Il continue, dans la même lignée des perles précédentes, à transcender par son charme, son imagination, sa simplicité et son esthétisme toutes les catégories du cinéma, et ce, depuis des décennies.