Selon les médias officiels, certaines parties du réseau ferroviaire à grande vitesse chinois n’ont pas été attribuées par adjudication publique, car les fournisseurs ont été désignés par le régime. Beaucoup de ces fournisseurs ont des liens avec des responsables du ministère des Chemins de Fer ou d’autres postes de l’administration.

Le répertoire des fournisseurs du groupe CSR, le fabricant des trains à grande vitesse, montre des liens évidents entre certains fournisseurs et les responsables du transport. Par exemple, Zhang Shuguang, l’ancienne femme du directeur du Bureau des Transports, importe des toilettes pour les trains.

Selon le directeur d’une université du Zhejiang, de nombreuses industries chinoises sont contrôlées au travers des relations personnelles avec les hauts responsables communistes. Ceux-ci ont pratiquement hérité de leur poste grâce à des connections familiales et contrôlent de larges parts de l’industrie et de l’administration chinoises. Pour sa sécurité, il a souhaité rester anonyme.

Le directeur d’université du Zhejiang a précisé: «Le ministère des Chemins de Fer est un grand sac de corruption. Toutes les finances de la Chine sont dans les mains des petits princes du parti communiste. C’est la troisième génération de ces dirigeants communistes de l’ère Yan’an. Chacune de leurs transactions financières implique des millions de yuans. Ils sont responsables de la richesse actuelle de Pékin».

À cause de la prévalence des relations personnelles sur la compétition et les adjudications publiques, la construction des trains chinois a atteint des prix exorbitants. Les pièces construites dans le pays coûtent presque aussi chères que les pièces importées.

Par exemple, le prix des lavabos des toilettes s’élève à 8200 euros. Le robinet coûte près de 1500 euros. Chaque toilette coûte plus de 50.000 euros par wagon. Bien que le prix soit élevé, on ne sait pas où va l’argent.

Selon Wu Wenxin, l’ancien Vice-président de la division des systèmes automatiques du groupe ABB en Allemagne, le manque de réglementation nuit à la qualité des pièces et provoque une perte des fonds publics.

Wu Wenxin a déclaré: «En Chine continentale, il y a beaucoup de pratiques irrationnelles. Les documents sont exagérés, mais une fois les biens fournis, ils ne correspondent pas à la description. Personne ne contrôle rien. C’est ce qui a provoqué tous les problèmes de qualité des trains à grande vitesse».

En juillet 2011, deux trains à grande vitesse ont été impliqués dans une collision qui a causé la mort d’au moins 39 personnes. Le ministère des Chemins de Fer avait accusé un défaut du système de signalisation.

Pour avoir accès à cette information en video: http://fr.ntdtv.com/ntdtv_fra/actualite/2012-02-27/915556438193.html