Rapport de l’ONU sur le développement durable: «Un avenir qui vaut la peine d’être choisi»

Écrit par Jack Phillips et Cindy Drukier, The Epoch Times
27.02.2012

  • Selon le rapport des Nations unies publié le 30 janvier 2012, le monde aura besoin de 30% de plus d’eau potable d’ici à 2030. (Marco Longari/AFP/Getty Images)(Staff: MARCO LONGARI / 2003 AFP)

Le rapport Des gens qui réagissent, une planète qui réagit, un avenir qui vaut la peine d'être choisi (Resilient People, Resilient Planet: A Future Worth Choosing) remis au secrétaire général de l’ONU Ban Ki Moon à Addis Abeba le 30 janvier vise à mettre en œuvre le développement durable et prône une croissance économique qui réduise la pauvreté.

La population mondiale s’accroissant rapidement, le monde est engagé dans une course contre la montre afin de déterminer la demande croissante en essence, en nourriture et en eau. Le concept n’est pas nouveau mais l’urgence est aiguë et finalement, le monde a besoin que l’on agisse dans ces domaines, conclut le rapport.

 

La commission de 22 membres, menée par le président sud-africain Jacob Zuma et la présidente finlandaise Tarja Halonen, a été établie en 2010 afin de déterminer un processus pour le monde, basé sur le développement durable et la faible prospérité du carbone.

Précurseur important de la commission, le Rapport Brundtland de 1987 a tout d’abord présenté le concept de développement durable comme le nouveau paradigme à une croissance économique qui inclut une égalité sociale et une viabilité environnementale.

Bien que le terme soit maintenant mis à toutes les sauces, il n’a jamais été véritablement appliqué. La raison? «Une défaillance de volonté politique», conclut la commission après avoir considéré le dernier quart de siècle.

En pratique, affirment-ils, le développement durable à échoué parce qu’il n’est jamais entré sérieusement dans les débats de politique économique. Les décideurs économiques ont plutôt considéré ces éléments comme externes, par rapport à l’objectif de la gestion économique quel qu’en soit le niveau.

Dès le début, le rapport paraphrase Charles Dickens, affirmant que «notre planète et notre monde vivent la meilleure et la pire période», se référant à l’inégalité massive entre les riches et les pauvres dans le monde, ainsi qu’à l’énorme accroissement de la population.

La population mondiale passera de 7 milliards aujourd’hui à 9 milliards d’ici à 2040, déclare le rapport. Dans le même temps, au cours des 20 prochaines années, on dénombrera 3 milliards de consommateurs de la classe moyenne, entraînant un accroissement exponentiel dans les demandes de ressources.

Le rapport établit que d’ici à 2030, on estime que le monde aura besoin «d’au moins 50% de nourriture, 45% d’énergie et 30% d’eau de plus» qu’aujourd’hui. Si les gouvernements n’agissent pas pour traiter ces questions, 3 milliards de personnes se trouveront dans la pauvreté.

C’est maintenant

La commission propose 56 recommandations afin d’accélérer et d’approfondir le processus de changement vers un véritable développement durable. Le cadre de travail vise les obstacles politiques, économiques et sociaux qui menacent la croissance durable.

«Une gouvernance démocratique et un total respect des droits de l’homme sont des prérequis inévitables pour inciter la population mondiale à faire des choix durables», affirme le rapport. «Les peuples du monde ne toléreront simplement pas le pillage écologique constant ou les inégalités persistantes, qui offensent gravement les principes universels de justice sociale.»

  • Une Cambodgienne récolte du riz dans la province de Kampong Speu. Le rapport des Nations unies établit que le système économique actuel ne peut pas satisfaire les demandes globales croissantes de nourriture, d’énergie et d’eau. (Tang Chhin Sothy/AFP/Getty Images)(Stringer: TANG CHHIN SOTHY / 2010 AFP)

Actuellement, le modèle de développement mondial n’est pas renouvelable et pour y arriver, l’économie mondiale doit changer, déclare la commission. «Les économistes, les activistes sociaux et les scientifiques écologiques se sont simplement parlé au passé – parlant presque des langages différents ou au moins, différents dialectes», ajoute-t-il, déclarant qu’une unification de ces disciplines précitées est nécessaire afin de voter un véritable changement.

Les nations devraient créer un fond éducatif mondial, améliorer les droits de l’homme et offrir plus d’opportunités aux femmes afin d’améliorer l’économie mondiale, recommande la commission. Dans le même temps, les gouvernements doivent s’impliquer davantage dans la recherche agricole, protéger la terre, l’eau et les espèces en danger et limiter la pollution générale.

Comparé à 2000, il y a dans le monde 20 millions de personnes supplémentaires sous-alimentées et 5 millions d’hectares de forêts sont perdus chaque année. Cependant, le rapport affirme que le nombre de personnes vivant dans une pauvreté misérable est passé, ces dernières années, de 46% en 1990 à 27%.

 

Le rapport affirme qu’ «il est temps de se lancer dans une seconde révolution verte – une révolution toujours verte – qui double les rendements en se construisant sur des principes durables», à une époque où l’économie mondiale s’étend.

Le rapport explique que le carbone et les ressources naturelles devraient être taxés, grâce à des règles et des plans commerciaux, mis en application d’ici à 2020, et les subventions pour les carburants fossiles devraient disparaître. Les coûts sociaux et écologiques doivent être pris en compte.

Par dessus tout, la commission affirme que les politiques et les économistes prennent des décisions en se focalisant trop sur le court terme parce qu’il y a peu de récompenses dans un développement durable sur le long terme. Si l’économie fonctionne bien sur l’année, les investisseurs et les politiques sont récompensés.

Le test consistera à savoir comment le rapport et ses recommandations sont perçus par les législateurs et les partisans du développement durable.

Jim Leape, responsable du WWF, a applaudi à l’orientation générale de la commission. «[Le] rapport envoie un signal politique au plus haut niveau. Mais une volonté importante de s’engager est nécessaire pour construire un futur prospère.»

Cependant, il critique aussi les failles du rapport sur certains points spécifiques. «Il échoue à suggérer des engagements concrets pour le progrès, limités dans le temps, laissant le choix ouvert afin que les gouvernements puissent les mettre en application de la façon qu’ils jugeront adéquate.»