Époque Times gagne un procès en diffamation

Écrit par Matthew Little, The Epoch Times
28.02.2012
  • Crescent Chau(攝影: / 大紀元)

Trois juges ont rejeté en appel un procès en diffamation contre Époque Times, avec frais au propriétaire de La Presse Chinoise, Crescent Chau, qui avait essayé de poursuivre Époque Times pour ses articles alléguant qu'il agissait à titre d'agent du régime communiste chinois.

La Cour d'appel du Québec, dans un jugement unanime, a débouté l'appel de Crescent Chau sur un jugement précédent contre le procès qu'il a amorcé, donnant raison à l'édition montréalaise d'Époque Times.

Le jugement soutient les raisons données en Cour supérieure par la juge Catherine Mandeville, le 29 avril 2010, alors qu'elle avait rejeté le cas de Chau.

Chau a poursuivi Époque Times pour diffamation après que le journal a publié des articles liant les efforts de Chau pour diaboliser le Falun Gong à la répression du groupe par le régime communiste chinois.

La Cour d'appel a convenu, tout comme la juge Mandeville auparavant, qu'il n'y avait aucune raison de croire qu'un citoyen ordinaire puisse considérer que Crescent Chau ou son journal ont été diffamés injustement.

«La juge de première instance a conclu que les articles visés ne constituent pas une attaque injuste à la réputation des appelants [Chau et son journal]. Rappelons que, dans ces écrits, l'intimée [Époque Times] affirme que les appelants sont des agents de la République populaire de Chine et qu'ils sont financés par cette dernière pour propager son idéologie sur le Falun Gong», indique le jugement.

«Le fait par l'intimée de référer aux appelants comme des agents faisant la promotion des idées d'un gouvernement ne peut être considéré diffamatoire dans les circonstances, d'autant que l'appelant Chau a déclaré, à plusieurs reprises, partager les idées de la Chine à l'endroit du mouvement en cause», continue le document.

Tout comme l’avait écrit la juge de première instance dans sa décision, les juges Thibault, Doyon et Bich ont estimé que les articles d’Époque Times «expriment des inquiétudes légitimes et constituent une opinion qui est tirée d'une prémisse factuelle et n'est pas faite dans le but d'attaquer abusivement la réputation de M. Chau».

En août 2006, Chau a imprimé 100 000 exemplaires d'un tabloïd spécial de 32 pages – sans aucune publicité – et l'a distribué gratuitement à l'échelle nationale.

Le journal n'avait ni publicité ni nouvelles typiques, seulement des articles critiquant le Falun Gong, lequel est persécuté par le régime communiste en Chine continentale.

La Presse Chinoise distribue habituellement 4000 exemplaires à Montréal et 100 à Ottawa.

Chen Yonglin, un ex-diplomate du consulat chinois de Sydney qui a fait défection en Australie, a mentionné, lors de sa visite à Montréal en 2007, que les espions chinois et les organisations de façade sont monnaie courante au Canada.

«C'est clair que La Presse Chinoise coopère avec l'ambassade et le consulat chinois et qu'il en est devenu l'homme de main et l'outil de propagande du Parti communiste chinois [PCC] ici», déclare Chen.

«C'est très probable que les coûts d'impression sont directement financés par l'ambassade et le consulat chinois – le contenu semble être principalement produit et fourni par le PCC», ajoute-t-il.

Chau a nié suivre les ordres des autorités chinoises. Il décrit son opposition au Falun Gong comme une «croisade» personnelle.

Alors que Chau déclare aspirer à éliminer le Falun Gong au Canada, il a admis n’avoir fait aucune entrevue avec les pratiquants du Falun Gong ni avoir étudié les enseignements du Falun Gong pour la rédaction des articles qu’il a publiés.

  • He Bing(攝影: / 大紀元)

Selon d’autres médias de langue chinoise à Montréal, la source des premiers articles anti-Falun Gong de Chau, une femme nommée He Bing, avait offert de payer «ce qu’il faut» pour que ses articles anti-Falun Gong soient publiés dans un journal de langue chinoise. Des sources fiables ont partagé avec Époque Times que le Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS) avait enquêté sur He et croyait qu’elle était une agente chinoise.

Plusieurs autres journaux chinois ont rapporté avoir refusé de publier les articles de He Bing avant qu’ils apparaissent dans La Presse Chinoise de Chau.

Dans ses articles, qui semblaient au départ être de la publicité payée, He Bing accusait les pratiquants de Falun Gong de toutes sortes de choses passant du vampirisme et de la bestialité jusqu’au meurtre et au suicide. Elle qualifiait les pratiquants de Falun Gong de «fous», «stupides» et «écervelés».

Le professeur David Ownby de l’Université de Montréal, un expert dans les religions populaires en Chine, qui a étudié le Falun Gong, décrit les déclarations de He comme «des ordures sans fondement» étalées sur une page. Il dit également n’avoir rien vu de véridique dans les accusations de He.

Cependant, Chau a continué de publier des articles de ce genre même après que deux décisions de la Cour du Québec lui ont ordonné d’arrêter et il a même traité les pratiquants «d’ennemis de l’État» dans certains de ses articles.

En février 2001, Chau a publié sa première édition spéciale anti-Falun Gong qui incluait une pétition pour rallier la communauté chinoise à «s’unir» pour dénoncer le Falun Gong.

He Bing est retournée en Chine et a été présentée par les médias de l’État en tant qu’héroïne dans les attaques du régime contre le Falun Gong.

Chau est également devenu une sorte de célébrité dans les médias de la Chine continentale. Il a assisté à des conférences en Chine qui faisaient la promotion d’«échanges d’informations et de coopération d’affaires» entre les médias d’outre-mer et ceux de la Chine continentale. Des médias officiels ont cité Chau disant que «le régime chinois devrait renforcer ses liens avec la communauté chinoise d'outre-mer».

En août 2006, Chau a publié sa première édition anti-Falun Gong à l’échelle nationale avec des publications distribuées jusqu’à Vancouver.

Ses efforts ne sont pas passés inaperçus. Dans les quatre jours suivant la publication de l’édition spéciale, le site web du Quotidien du peuple de la Chine continentale, le journal officiel du PCC, a publié un rapport louangeant Chau.

Au cours de l’été 2007, Chau a publié le quatrième volet de son Truth Magazine à Toronto avec comme titre en première page Votre carte érable [carte de résidence canadienne] va-t-elle expirer? À l’intérieur, il y avait 15 pages consacrées à des attaques contre le Falun Gong.