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L’Iran veut exécuter un résident canadien

Écrit par Arash Khorasani, The Epoch Times
29.02.2012
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  • Saeed Malekpour, un résident permanent canadien risque d'être exécuté à tout moment en Iran. (攝影: / 大紀元)

La sœur du condamné en appelle à la communauté internationale

Il y a trois ans, Saeed Malekpour, un résident permanent  canadien s'était  rendu en Iran pour faire ses adieux à son père atteint d'une tumeur au cerveau. Il ne savait pas que sa famille  allait affronter une nouvelle épreuve: trois jours après son arrivée dans le pays, Malekpour était arrêté par les Gardiens de la Révolution Iranienne et plus tard condamné à mort. Il risque à présent d'être exécuté à tout moment.

Lorsque les avocats de Malekpour se sont rendus, ce mois de février au Tribunal de la Révolution  pour suivre l'affaire, on leur a dit que le dossier de la sentence de mort n'était «plus là», confie Maryam Malekpour, la sœur de  saeed. Les avocats ont appris que la décision de justice était transférée à la commission d'application des peines.

Dans un entretien téléphonique en persan depuis Téhéran, Maryam expliquait que « cela signifie qu'à partir de maintenant [l’exécution]  peu avoir lieu à n'importe quel moment».

Malekpour est un ressortissant iranien, ingénieur en informatique diplômé de l'Université Sharif de Technologie, l'une des meilleures d'Iran ; il travaillait comme développeur logiciel indépendant au Canada alors que sa femme poursuivait des études supérieures. 

Un programme informatique développé par Malekpour sous contrat, alors qu'il était encore au Canada, est une plateforme de mise en ligne d'images comme des menus de restaurants ou des créations de galeries photos. La famille de Malekpour raconte qu'à l'insu de ce dernier, son logiciel  a servi à transférer des photos sur des sites pornographiques d'où son arrestation en Iran en Octobre 2008. Il a été accusé de gestion de site pornographique et détenu depuis dans la tristement célèbre Prison Evin.

Maryam révèle que son frère a été placé en isolement durant les 18 derniers mois et n'a pu rencontrer ses avocats que deux à trois fois au cours des trois années  de détention.

La Torture

Dans une lettre écrite de la prison, Malekpour  raconte avoir été condamné à mort sur la base d'aveux obtenus  sous une torture physique et mentale insupportable, dans un procès sans accès adéquat à la défense et sans l'intervention de spécialistes. Arman Rezakhani, qui était dans la prison Evin en même temps que Malekpoour se souvient des traces de tortures visibles sur Malekpour lorsqu’il l'a rencontré dans le quartier général. Rezakhani, avait été arrêté suite aux grandes manifestations de protestations après la publication des résultats de  l’élection présidentielle de 2009. Il vit maintenant aux États-Unis.

«Il me disait toujours qu'il était sous pression. J'ai même vu une fois que sa mâchoire était fracturée» déclare  Rezakhani.

«Il était forcé de dire des choses sous la pression et plus tard il les reniait systématiquement et il disait que son dossier manquait de témoignages des experts et qu'il est évident que son cas n'était pas traité correctement». 

Maryam pense que son frère est toujours dans la Prison Evin et qu'il ne sait pas qu'il peut  être exécuté à tout moment, elle  constate que sa famille a épuisé tous les recours légaux pour le faire libérer: «J'ai écrit à tous les services judiciaires et je n'ai reçu aucune réponse». 

Elle appelle à présent la communauté internationale à l'aide. La semaine dernière elle a écrit au Haut Commissariat des Nations Unis pour les Droits de l'Homme afin de faire libérer son frère: «Saeed peut être illégalement exécuté à tout moment si  la communauté internationale se prend pas sa défense. Les avocats de Saeed ont dit à sa famille que le seul espoir qui reste est la communauté internationale.  Tous les canaux juridiques en Iran ont été épuisés, sans résultat» poursuit la lettre.

Le Ministre Canadien des Affaires Étrangères John Baird a exprimé dans sa préoccupation suite  aux annonces d'exécution imminente de Malekpour: «Nous lançons un appel au gouvernement Iranien afin qu'il commue cette peine pour des raisons humanitaires et compatissantes. Le Canada est profondément préoccupé lorsque des personnes ne reçoivent pas un procès équitable, conformément aux normes internationales des droits de l'homme».

C'est à l'unanimité aussi que la Chambre des Communes du Canada  a approuvé une motion exprimant ses inquiétudes pour la sécurité de Malekpour et  appelé à la libération de ce dernier et des autres «qui n'ont pas pu recevoir un traitement équitable, transparent et légal».

Au début du mois de Février 25 sénateurs canadiens ont également appelé l'Iran à libérer immédiatement Malekpour et d'autres prisonniers politiques.  

Victime du jeu politique

Pour Rezakhani, Malekpour est «victime du jeu politique» des Gardiens de la Révolution Iranienne qui ont besoin de montrer les résultats de leur activité de cyberpolice pour justifier un financement plus important.

 

Il pense que l'Iran pourrait aussi envisager un échange de prisonniers pour obtenir le retour de Mahmoud Rezza Khavari en Iran. Khavari était le directeur général de la Banque Iranienne Melli et il avait démissionné au milieu d'un vaste scandale de détournement de fonds impliquant la banque et s'est depuis installé au Canada.

Rezakhani pense à une autre possibilité, l'Iran peut vouloir utiliser Malekpour pour avoir «un avantage» sur le Canada, en réponse aux sanctions du Canada contre l'Iran au sujet de son programme nucléaire et en réponse aux critiques régulières du Canada sur la situation des droits de l'homme en Iran.

Le Canada et l'Iran n’en sont pas à leur première brouille: en 2003 déjà, les relations s’étaient rafraichies après le décès de la journaliste irano-canadienne Zahra Kazemi, suite à son arrestation par les autorités iraniennes. Les tensions entre les deux pays ont aussi augmenté d'un cran après l'arrestation en Iran, en 2006, d'un chercheur irano-canadien, Ramin Jahanbegloo. Plus chanceux, celui-ci avait été libéré la même année.

 

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.