Une année 2012 difficile pour le régime chinois

Écrit par Jane Lin et Shanshan Wu, The Epoch Times
03.02.2012

  • Entre 5 000 et 10 000 ouvriers du groupe sidérurgique Pangang Vanadium de Chengdu dans la province du Sichuan, ont mené trois jours de grève pour protester contre l'insuffisance des salaires et des primes de fin d'année.(攝影: / 大紀元)

La vague de grèves et de manifestations étendues qui a touché la Chine la première semaine de 2012, conduit les spécialistes à prédire que le régime communiste devra faire face à des pressions croissantes exercées par des agriculteurs mécontents, des ouvriers et d'autres groupes privés de leurs droits. Ces manifestations ont éclaté dans au moins six provinces: Guangxi, Guangdong, Sichuan, Jiangsu, Henan et Liaoning durantla première semaine de cette année.

Le 1er janvier, des milliers de personnes ayant perdu leurs économies dans des investissements frauduleux, sont descendues dans les rues de la province du Henan à l'est de la Chine. Leur colère était notamment dirigée contre les responsables locaux qui ne les avaient pas protégés.

Le 4 janvier, des ouvriers de plusieurs provinces ont lancé des grèves pour revendiquer de meilleurs salaires. À Chengdu, dans la province du Sichuan, de 5 000 à 10 000 ouvriers d'un groupe sidérurgique appartenant à l'Etat ont entamé une grève de trois jours, demandant de meilleurs salaires et de meilleures primes. À Wuzhou, dans la province du Guangxi, tous les ouvriers d'une fabrique de jouets ont mené une grève pour protester contre le retard de paiement des salaires et l'annulation des primes de fin d'année. Environ 300 ouvriers d'une usine de Panyu, agglomération de Guangzhou dans la province du Guangdong, ont lancé une troisième grève lorsque leur demande d'augmentation est restée sans réponse.

Entre le 4 et le 5 janvier, plus de 1 000 employés d'une fabrique d'appareils électroménagers de Wuxi, province du Jiangsu, ont fait grève pour protester contre des licenciements, les baisses de salaires et l'annulation des primes annuelles.

Des milliers d'ouvriers d'une fabrique de bière de la ville portuaire de Dalian, province du Liaoning, au nord-est de la Chine, ont également fait grève en raison de leurs bas salaires et des faibles primes.

Le 9 janvier dernier, à Shenzhen, dans la province du Guangdong, près de 500 personnes âgées ont organisé un rassemblement devant le Bureau des lettres et appels, pour protester des faibles remboursements de la sécurité sociale.

Plus de manifestations dans une économie ralentie

Selon Wu Fan, un observateur politique vivant aux États-Unis, la Chine a connu une augmentation de manifestations suite à la révolution du jasmin en Afrique du Nord et au Moyen Orient. Mais le régime communiste chinois ne s'attendait sans doute pas à l'expansion des grèves et des manifestations qui ont éclatées en Chine au cours de la première semaine de 2012, a expliqué Wu Fan à l'édition chinoise de Epoch Times.

Selon lui, il existe plusieurs raisons à ces grèves en cette période précise. L'une était que est le Nouvel An Chinois, la plus grande période de fêtes en Chine, se profilait et que les ouvriers avaient besoin d'argent pour profiter de ces fêtes avec leurs familles. Cependant, en raison de l'économie ralentie, les entreprises sont incapables de payer les employés ou doivent baisser les salaires.

Une autre raison de cette soudaine augmentation de grèves est l'influence de l'incident de Wukan, incitant les gens à retrouver leur assurance pour faire valoir leurs droits. Wu Fan s'attend à davantage de manifestations cette année en Chine.

«2012 est remplie d'incertitudes en Chine et beaucoup de gens attendent que quelque chose d'important se passe».

Huang Hebian, un observateur politique et social, reprend cette idée. Les manifestations de Wukan ont eu pour effet de réveiller les masses dans toute la Chine et cela préfigure un accroissement des tensions entre le régime, les ouvriers et les paysans, a confié Huang Hebian à Epoch Times.

Pression sur le système politique

Selon Chen Xiaonong, économiste et ancien aide du dirigeant du parti libéral déchu Zhao Zhiyang, plus le système politique continuera de décliner, et plus le régime subira de pressions, Mais le système politique actuel est incapable de résoudre les problèmes sociaux de la Chine, a confié Cheng Xiaonong à la télévision NTD.

À en juger par la vague de grèves et de manifestations du début 2012, les nouveaux dirigeants chinois n'auront pas le loisir de maintenir les anciennes pratiques et idéologies de leurs prédécesseurs. Ils devront gérer la crise au quotidien. Si Pékin ne relâche pas son contrôle, les tensions ne se relâcheront pas non plus et le régime perdra son pouvoir, a conclu Cheng Xiaonong.

http://www.theepochtimes.com/n2/china-news/tumultuous-year-ahead-for-chinese-regime-174433.html